16-11-2014 15:51 - Un fiasco, nécessairement
L'Authentique - Il faut bien le dire, l’institution de Tadamoun chargée de prendre le relais de l’ANAIR, est aujourd’hui écartelée entre ses deux missions qui consistent de venir à la fois des séquelles d e l’esclavage et de trouver des solutions à l’insertion des réfugiés mauritaniens rentrés au pays.
Et à force de réfléchir, elle risque de finir par ne rien faire ! Ce que tous ceux qui s’aventurent dans les camps des rapatriés constatent est que finalement ceux-ci sont de véritables réfugiés dans leur propre pays ! C’est en effet un véritable spectacle de désolation qui sévit en ces lieux, avec des populations qui se retrouvent face à elles-mêmes.
C’est-à -dire, sans soutien véritable et dans des conditions plus que lamentables. Les dernières orientations publiques sur la question semblent être sabotées. Quelque part, avec la complicité tacite de l’administration locale, l’on veut saboter l’opération de réinsertion souhaitée par la présidence de la République.
Sinon, comment comprendre qu’une institution qui se dit sérieuse telle Tadamoun, semble tantôt démissionner de son devoir d’assistance publique ?
Si nous pouvons comprendre le laxisme légendaire de l’administration truffée d’éléments conservateurs opposés au principe du droit des intéressés à rentrer au pays, l’on conçoit très mal que Tadamoun, supposé objectif se soit désisté de tous ses engagements vis-à -vis de ces pauvres citoyens. L’organisation qui s’est engagée à apporter son aide lors de périples effectués par son directeur général dans les camps des réfugiés, a disparu aujourd’hui de la circulation.
Et depuis, la situation va de mal en pis, à tel point qu’il faut craindre que l’opération d’insertion des rapatriés, ne s’achemine vers un fiasco. Confier la mission d’insertion de ces concitoyens à des animaux politiques, budgétivores devant l’éternel et magouilleurs de classe, est une manière de noyer le poisson dans l’eau.
Le chantier phare de l’unité nationale qui tient tant aux pouvoirs publics ne doit pas être confié à des novices, malintentionnés qui ne pensent qu’aux dividendes sonnantes et trébuchantes que peuvent leur rapporter les différents actes de sabotage de l’opération. Aujourd’hui, l’intervention personnelle du président de la République s’impose.
Le chef de l’Etat doit rappeler à l’ordre, et de manière énergique, Tadamoun mais aussi, tous les départements ministériels en charge du dossier des rapatriés pour une action plus effective au profit des populations cibles. Réussir l’opération de retour des réfugiés requiert la transparence et le sérieux. Sinon, c’est jouer (piteusement) au théâtre que d’entreprendre une telle action.
L’Etat doit revoir au plus tôt la situation, d’autant que des extrémités de différentes associations, rassurés des agissements de l’administration, commencent à monter au créneau par une sensibilisation poussée et assez agressive dans les camps, tentant de convaincre les réfugiés de marcher de nouveau en direction de Nouakchott. Et si l’administration continue à fermer les yeux devant les complaintes des populations cibles, le scandale est garanti. On aura encore une fois joué un sale tour au président de la République et abusé de sa confiance.
Pour que la situation ne se détériore pas, les principaux acteurs concernés de l’heure (hauts responsables de Tadamou, Walis et Hakems du Brakna et du Trarza voire du Gorgol et du Guidimagha), doivent prendre leurs responsabilités en main. Tout échec de l’opération d’installation et d’insertion des rapatriés leur sera imputé. Et à juste raison !
En plus, tout échec sur ce front sera ressenti comme un désaveu des orientations du président de la République qui s’est engagé lors de sa dernière prestation de serment, à redresser les torts subis par des pans entiers de nos populations et rebâtir les fondements de l’unité nationale de notre peuple.
Amar Ould BéjÃ