Le Rénovateur Quotidien - Le deuxième mandat du Président Mohamed Ould Abdel Aziz à peine commencé montre déjà des signes de fébrilité qui en disent long sur les ennuis qui attendent l’homme fort du pays. Réélu à la Boutéflikha en l’absence de l’opposition radicale, le vainqueur à l’élection Présidentielle de 2014 retrouve son fauteuil mais sans grande jubilation.

L’avant et l’après élection n’aura pas changé fondamentalement la donne politique en Mauritanie. L’impasse est toujours là et la démocratie issue des urnes transparentes peine à se forger les moyens pour se construire sur des bases saines et pérennes.

La scène politique elle, reste marquée par une bipolarisation qui éloigne de plus en plus les positions entre les acteurs de l’opposition traditionnelle et le camp du pouvoir. Une troisième voie a du mal à se constituer pour rapprocher les différents protagonistes du landerneau politique.

Malgré les tentatives répétées d’un certain Messaoud Ould Boulkheir pour jouer au pompier de service, le chemin d’un dialogue franc et responsable n’est pas suffisamment balisé pour que le pays s’engage véritablement dans un changement politique porteur d’une dynamique d’alternance démocratique. Le retour à la confiance semble toujours faire obstacle entre l’homme fort du pays et ses adversaires du FNDU.

En effet le temps a été beaucoup plus consacré aux accusations mutuelles qu’à une recherche de solutions concertées pour sortir de l’impasse. Au moment où il fallait lâcher du lest pour ouvrir avec son opposition un dialogue inclusif très décisif pour la tenue d’une élection présidentielle dans des conditions plus démocratiques qui n’allaient en rien nuire à l’image d’une démocratie apaisée , Mohamed Ould Abdel Aziz a préféré s’arquebouter sur ses positions de rejet permanent de toute offre de dialogue qui s’apparenterait à une sorte de victoire de l’opposition.

Ce refus de faire machine arrière et d’aller presque seul à une Présidentielle aux allures d’un Plébiscite d’avance assuré aura finalement donné raison au camp de ceux qui ont choisi le boycott. Le Président sera bel et bien réélu dans des conditions peu glorieuses au grand dam d’une démocratie aux normes.

Quelques mois seulement après l’investiture du Président Aziz voilà que revient encore l’idée d’un dialogue qui ne vient ni du Président ni de ses opposants mais du leader de App qui déroule une feuille de route rapidement annotée dans ses grandes lignes par le pouvoir et envoyé au FNDU.

Le plus surprenant dans le contenu de ce texte d’offre de dialogue acceptée pour soumission à la discussion par le pouvoir c’est le point relatif à une éventuelle organisation d’élections anticipée y compris la présidentielle. Par ailleurs la plupart des autres points à discuter figuraient en première ligne dans les exigences de l’opposition.

Dans ces conditions, on verrait mal comment l’opposition radicale se montrerait réticente par rapport à cette nouvelle offre de dialogue. Sauf si elle estimerait que derrière cette initiative de Messaoud se cacherait des intentions inavouées visant à livrer les forces de d’opposition à une manœuvre de sortie du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz d’un isolement profond !

CTD