19-11-2015 23:15 - Putsch de 2008 en Mauritanie : Un ancien responsable US en parle

Putsch de 2008 en Mauritanie : Un ancien responsable US en parle

RMI Biladi - “MINUTE ZERO’’ est un nouveau livre qui vient tout juste de paraître aux Etats Unis. Il est signé par Todd Moss, un ancien collaborateur de l’ancienne secrétaire d’Etat du président Bush, Condoleezza Rice. Dans ce livre, il évoque l’histoire, telle qu’il l’a vécue, du putsch contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Et se rappelle de la mission qu’il a effectuée, sous le sceau de l’urgence, dans notre pays. C’était, dit-il, le dimanche. Il se trouvait avec sa famille à Washington DC. Brusquement un appel du bureau de la secrétaire d’état, Condoleezza Rice, sonna chez lui.

On lui expliqua qu’il doit se rendre immédiatement en Afrique. Motif : un autre coup de force vient d’être perpétué en République islamique de Mauritanie. Quelques semaines plutôt, ce président d’un Etat ouest africain, premier chef d’état arabe élu démocratiquement sur le continent africain, était assis aux côtés du président Bush pendant les assises du forum global sur la démocratie.

Maintenant, écrit Todd, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été arrêté par les militaires qui ont pris le contrôle de ce pays. Il faut dire que Todd, qui travaille au département d’état, avait une mission précise : faire comprendre aux putschistes la position ferme des Etats Unis contre le renversement du président élu.

Cette position se résume en quelques points très clairs : les putschistes courent le risque, s’ils n’accèdent pas aux demandes américaines, de voir plusieurs programmes US suspendus au niveau de la lutte contre le terrorisme, la formation de l’armée mauritanienne, des programmes également au niveau de l’Education et du développement…

Le message que l’envoyé américain devrait transmettre aux putschistes est qu’ils allaient perdre tous ces avantages s’ils ne remettent pas le pouvoir au président élu.

J’ai échoué, reconnait Todd, dans ma mission, car le général a réussi à légaliser son forfait à travers l’organisation d’élections frauduleuses… Mais ce que Todd ne sait peut-être pas est que son pays, les Etats Unis, qui s’était montré farouchement opposé à Mohamed Ould Abdel Aziz à sa prise de pouvoir, est devenu aujourd’hui son plus sûr allié dans la région.

D’ailleurs, l’actuel ambassadeur US, accrédité à Nouakchott, ne tarit pas d’éloges sur le système politique dans les pays. Particulièrement par rapport à ses choix relatifs à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme. L’unique dossier qui intéresse l’Oncle Sam chez nous.

Quoi qu’il en soit et quelques soient les soutiens extérieurs apportés au putsch de Mohamed Ould Abdel Aziz qui a pu se maintenir au pouvoir, son action contre un régime démocratiquement élu a ramené le pays dans l’incertitude, la confusion et le manque de perspectives.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 4
Lus : 9798

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • Ndiamndi (H) 22/11/2015 23:10 X

    Quoi qu'il en soit, Sidi a été victime d'une TROP grande injustice!

  • synthetiseur (H) 22/11/2015 13:33 X

    Quelle naïveté! ou alors quelle hypocrisie! vous savez tous bien que Sidi était une création des militaires, que c'est grâce à leur appui qu'il avait été élu; il avait reçu le pouvoir sur un plateau d'argent; de quelle démocratie parlez vous? C'est vrai que par la suite Mohamed Abdel Aziz l'a déposé, mais reconnaissons que ce dernier a bénéficié de plus de popularité et de soutien des différentes composantes de la société; il ne lui manquait que de quitter l'armée et l'avait fait proprement. Depuis les frustrations des politiciens qui avaient profité de la pusillanimité de Sidi pour s'inviter dans la gestions des affaires, ont créé tous ces faux problèmes que nous vivons aujourd'hui.

  • menave (H) 20/11/2015 10:14 X

    L'ex-chef d'etat Abdou Diouf declara suite au coup d etat de 2008 : "il n y a pas de bon coup d' etat". Si l intervention militaire semblait resoudre un probleme elle en créera d'autres. Tant que nos problemes politiquds ne seront pas reglés par les methodes democratiques rien ne changera dans le pays. Ceux quu parlent d'un progrès en Mauritanie depuis 2008 avec une lutte contre la gabegie sont ou de mauvaise foi ou ignorent la situation. Tous les services de base se passent de tout commentaire. Tous les secteurs sont morts et le systeme est simplement apres 8 ans en panne. Hélas

  • abouth (H) 20/11/2015 08:49 X

    Ce que les Américains ne savent pas et que certains éditorialistes "indépendants" mauritaniens feignent obstinément d'ignorer, c'est que la candidature du président Sidi a été, au départ, suscité puis soutenu par ceux qui l'ont déposé en 2008. En somme, il s'agissait d'une dispute interne entre d'anciens alliés politiques, qui a mal tourné faute de concessions réciproques.

    Evoquer la démocratie, comme argument manichéen, pour expliquer les événements de 2008, c’est faire preuve soit d’une ignorance des faits, soit d’une malhonnêteté manifeste.

    Le plus important est que le pays a évolué, sous l’autorité du président Aziz, vers une forme de gouvernance plus moderne en termes de libertés publiques, de sécurité (oui, sécurité!, car par les temps qui courent ce vocable n’est pas un vain mot…),

    lutte contre la gabegie et contre les anachronismes sociaux et lutte pour la justice sociale; c’est ce bilan inespéré qui mérite aujourd’hui d’être soutenu et défendu par les démocrates de ce pays, dans un contexte où le «confetti» oppositionnel du FNDU menace de se disperser dans tous les sens au moindre «coup de vent», où la menace sécuritaire n’a jamais été aussi réelle sur le plan régional et international et où la conjoncture économique mondiale n’est pas, pour le moment, favorable aux produits exportés par notre pays.

    D’un point de vue objectif, soutenir, aujourd’hui, le président Aziz, c’est soutenir les intérêts vitaux de la Mauritanie; quant à l’histoire, il revient aux historiens et à eux seuls d’en décider...