28-11-2015 07:00 - 55 ans de politiques

55 ans de politiques

L'Authentique - Nous fêtons demain samedi , notre cinquante-cinquième anniversaire. 55 ans, ans, c’est certes peu pour une nation. Pour une nation comme la nôtre toutefois, c’est en tout cas un chemin parcouru. Et malheureusement, nous avons perdu beaucoup de temps, du fait des querelles intestines entre hommes politiques, qui n’ont jamais abouti.

Mal nous prend quand on sait que 55 ans après la proclamation de notre indépendance, alors que nous avions confié notre destin aux hommes politiques, nous en sommes toujours au point de départ.

Car il faut bien le dire : contrairement à tous ces pays happés par la mondialisation, une donne qui impose le dépassement de certaines futilités et tares, nous demeurons en Mauritanie les prisonniers d’un schéma déphasé.

Les logiques du particularisme, notamment dans son expression la plus élémentaire et la plus nocive nous a de nouveau, habités pendant ces dernières années de crise politique sans précédent.

Les hommes politiques toutes classes confondues, jusqu’aux profondeurs de leur âme, n’ont pas été en mesure de voir plus loin que le cercle le plus intime de leurs intérêts tribaux, régionaux, claniques, voire idéologiques les plus égoïstes.

Les autres, la collectivité et la vie en commun ne les intéressent que dans les limites de la réalisation pleine et entière de leurs désirs mesquins. Depuis cinquante cinq ans, nous avons ramé avec tous les courants, perdant au passage les référents de notre existence. Nous avons détruit les solides bases des piliers de la Mauritanie.

Le régionalisme, le tribalisme, le racisme et l’exclusion ont remplacé toutes les valeurs de solidarité, d’unité et de fraternité qui avaient présidé à la naissance de notre pays.

La grandeur morale et intellectuelle qui nous avait été servie comme exemple au temps de Feu Moctar Ould Daddah, a été bradée, aliénée et détournée. Nous avons alors livré notre âme en gage au diable de l’aventurisme, à la subordination pour des idéologies viles et floues.

Au lieu de rester sur la ligne fondatrice d’une Mauritanie unie, solidaire et résolument enracinée dans son identité pluraliste, source de richesse et ultime rempart contre les menaces et les défis du monde, nous avons accepté de servir de cobaye docile, aux idéologies aveuglantes et anesthésiantes venues d’ailleurs.

Notre classe dite politique voire intellectuelle, devenue l’esclave d’une oligarchie ignorante et mercantile, a tout vendu. Y compris la ferme conviction affichée par les pères fondateurs de ce pays dans leur projet de construction d’une Mauritanie acceptant tous ses fils et les traitant également.

Après le départ de Ould Taya en 2005, nous avions commencé à nourrir l’espoir d’un sursaut historique de toutes les forces vives du pays. Nous avions espéré que les nouveaux dirigeants allaient inaugurer une nouvelle ère, point de départ d’une Mauritanie qui allait d’abord redevenir elle-même.

Un pays où des hommes sincères, soucieux de l’égalité et déterminés à sortir des carcans de l’exclusion, de la servitude, du mensonge, de l’arrivisme et du tribalisme, pouvait enfin voir le jour. Nous avons, dès le départ accompagné le mouvement avec détermination. Nous avons -naïvement- cru que le Système des années d’exclusion, était mort.

Aujourd’hui, nous devons nous rendre à l’évidence…Les attentes déçues nous ramènent à la case de départ. La dernière campagne électorale nous a rappelés à notre triste réalité : le discours développé par des égarés, experts dans la communication, est en train de nous reverser dans la régression. Le temps n’est pas passé pour nous ressaisir. Nous devons tous unir nos efforts, revenir à la raison, regarder l’avenir ensemble.

Le destin de la Mauritanie nous interpelle tous. Personne n’a le droit de nous ramener 50 ans en arrière. Chacun, à son niveau, doit participer à cette Mauritanie à laquelle nous aspirons tous !

Les partis politiques, la société civile, la classe intellectuelle, doivent être au niveau du défi. La Mauritanie ne mérite pas le tournis dans le cercle vicieux qui se profile à l’horizon. La situation nous interpelle tous.

Ce pays attend de nous un peu plus d’action, de conviction et de disponibilité au sacrifice humble pour que l’unité du peuple à venir soit la clé qui lui ouvrira grandes les portes de l’émancipation et du progrès…

Amar Ould Béjà



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Commentaires (1)

  • Regenmacher (H) 28/11/2015 23:23 X

    je suis en Deuil.parceque c'est le 28 novembre que nos braves officiers ont ete massacres.Allahoumu Agh firhum wa Arhamhum.