24-10-2016 09:54 - La Loupe du Rénovateur | Le « je ne me présenterai (s) pas » d’un Président !

La Loupe du Rénovateur | Le « je ne me présenterai (s) pas » d’un Président !

Le Rénovateur Quotidien - L’exercice de communication auquel s’est prêté le Président Aziz a manqué certes de rhétorique conciliante mais dans sa formulation, il n’est pas passé à côté des attentes du sujet polémique sur un troisième mandat.

A le juger par la parole, on ose croire que ses ambitions pour le maintien au pouvoir se sont étiolées. Les lumières des caméras et la mémoire des enregistreurs tiennent lieu de témoins historiques de l’événement et si besoin se fera sentir, un simple clic remettra à jour un discours qui cache pourtant bien de non-dits.

Cracher un jour sur sa soupe est une autre histoire. Il est maintenant clair que par son articulation et même par sa sémantique, le président a décidé de ne pas briguer un troisième mandat. Il le dit et le répète comme une litanie. Le peuple a entendu le message tout en l’attendant au virage.

Si le président déclare qu’il n’a pas peur, le peuple lui éprouve une gêne et même de l’amertume à entendre un président hausser ainsi le ton comme si dans ce pays la peur doit être du côté du peuple et que son destin est de subir les humeurs de ses dirigeants méprisants.

Comme si le courage d’un homme au pouvoir est de se montrer plus fort et d’avoir comme arme la fermeté face à tout refus des citoyens de cautionner l’inacceptable main basse sur les institutions de la République. Finalement tout le tintamarre sur le dialogue trois semaines durant, n’aura accouché que d’un "avorton" où la suppression du sénat et l’intérim du président en cas de vacance de pouvoir constituent les résolutions les plus phares. Le président peut se féliciter que ses prérogatives soient renforcées ; ce qui lui confère plus d’autorité.

Mais l’incapacité de la majorité à faire passer une résolution déverrouillant la constitution à mis en échec le plan de tripatouillage constitutionnel qui a défrayé la chronique politique. Aziz a voulu se montrer "conformiste" en s’alignent sur les conclusions du dialogue. Mais son discours dégage les relents d’un regret. Rester au pouvoir et toujours au pouvoir… Voilà qui semble justifier la colère du Raïs déversée à l’encontre de ses adversaires. Le peuple y a aussi pris sa coupe… par défaut !

Contrairement à une ouverture empreinte d’enthousiasme de voir que l’absence de ses adversaires fut comblée par l’arrivée d’interlocuteurs qui comptent, Aziz à clôturé dans l’irritation la fin des travaux. L’homme était sous l’étreinte d’une rage qui la sortit de ses gongs d’ancien militaire nostalgique de la méthode forte. En « héros » des mouvements de « rectification », il a renoncé à un troisième mandat non sans rappeler qu’il a encore la force de rééditer ses « exploits » précédents, « sans peur, ni gêne ».

Pour tout dire, rien ne l’en dissuaderait. L’opposition s’en offusquerait à travers quelques déclarations, le peuple habitué à ces changements « armés » sera partagé entre laudateurs et contestataires, l’opinion internationale condamnera et la vie continue. Si le Président accepte jusqu’au bout de tenir parole, s’arrêter au chiffre 2, il aura été plus courageux que de passer outre. C’est cela le vrai courage qui sert la démocratie, la paix, l’unité et le développement. Il faut savoir un jour « rendre au peuple ce qu’il a prêté » pour pasticher un penseur. Le contraire sera fatal.

CTD




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Commentaires (2)

  • leguignolm (H) 24/10/2016 15:11 X

    Je croie, il y a une partie qui a échappé aux auditeurs d'Aziz. Il fait ce discours en langue dont même étrangère à la constitution. Comme disait Ould Youssouf "nous moi" s'il avait une volonté, il allait tenir ce discours en langue Arabe considérée comme langue nationale et reconnue par la constitution "ama cà" en Français pour ne laisser installer aucun doute pour ce monde d'occident qui ne cesse de lorgner la marche de notre Démocrite.

  • président fondateur (H) 24/10/2016 14:33 X

    En effet nous avons tous en mémoire, un président très fâché, sorti de ses gonds et même très menaçant prononçant le discours de clôture du dialogue. Cétait l'image forte de la fin