Grâce à des spécialistes, la médecine des enfants est dans un rayonnement qui dépasse la capitale. L’hôpital Mère et Enfant semble être cet espoir qui apporte une réponse adaptée à la demande de ses patients, c’est le premier de ceux que nous avons visité.

Dans ce lieu, la pédiatrie est un véritable havre de paix pour mère et enfant, oasis de calme, l’endroit baigne dans un halo de sérénité comme sur le visage de ces femmes qui veillent sur leurs enfants. Un reportage de Cridem.

Perdu au cœur de l’hôpital militaire, le service pédiatrique est le point focal de beaucoup de femmes de soldats mauritaniens qui vont y chercher réconfort et guérison pour leur progéniture. Nous sommes entrés dans un brouhaha total, ici on saigne financièrement s’entend pour les différentes consultations.

Un commandant, visiblement irrité par ce qui ne s’apparente pas à ses yeux comme la discipline militaire, « depuis la retraite du général koulam, chacun fait ce qu’il veut ».

Le royaume de « l’enfance malade », mais aussi paradis perdu au cœur de Nouakchott, la polluée, l’encombrée…Dans cet hôpital, on se croirait en milieu rural tant l’endroit et l’atmosphère baignent dans un exotisme qu’on penserait disparu des villes. De l’extérieur, l’endroit est loin d’être tranquille, le va et vient des voitures se confond à un espace de détente…Mais, dès l’accueil, le contraste est frappant.

C’est l’affluence sans précédent. Comme tous les matins en de pareils lieux, le cérémonial est le même. Dès les heures de pointe, c’est une longue file d’attente, avec une salle qui enregistre la présence d’une vingtaine de parents. Pour la plupart, ce sont des femmes. L’air préoccupées, elles tentent tant bien que mal de consoler leurs enfants dont les échos des cris et pleurs sont perceptibles de loin.

Dans les couloirs, les infirmiers font les va et vient pour l’appel. Tandis qu’au secrétariat médical, les enfants malades attendent en compagnie de leurs parents, qui vont être orientés vers un spécialiste, qui pour être édifiés sur le sort de leur prochain rendez-vous.

Les salles avoisinantes sont loin d’être vides. Des mères dont les enfants souffrent de diarrhée, y sont réunies pendant que d’autres, faute de place, se voient contraintes d’accrocher leurs perfusions à l’extérieur.

Dossier médical en main, quelques mamans patientent en parlant de leurs expériences. Parmi elles, une dame frôlant la quarantaine, le visage inquiet, se confient : « je ne vis pas ici, mais je suis venue spécialement pour le rendez-vous, mon enfant souffre de problèmes respiratoires et cela fait plusieurs mois que je l’amène pour ses traitements ».

Un témoignage qui illustre bien du rayonnement et de la place essentielle qu’occupe la pédiatrie dans le dispositif médical national. Au-delà de la médecine générale, des spécialités comme la cardiologie, la pneumologie, la diabétologie, la neurologie, le cancer, le VIH sida etc., l’espace médical ne désemplit pas pour des médecins qui ne chôment pas.

La demande est forte, face à un compte qui n’y est vraiment pas. La pression est énorme sur les épaules de quelques spécialistes qui ne comptent que, un ou deux pédiatres pour plus d’un millier d’enfants, pour certaines pathologies.

Le commandant Naji Ould sidy Mohamed, chirurgien pédiatre, confie qu’ils sont trois dans la profession, Le professeur Barro, un retraité de l’armée et Madame Aissata Bâ à faire le tour de garde dans cet hôpital. Mais des Pédiatres, il en a cité à l’image du professeur à la faculté de médecine, Yacoub Ould Khalef.

Ici on opère plusieurs pathologies liées à l’enfance : canal péritonéal vaginal, la hernie vaginale, hydrocéphalie, l’édopi-testiculaire. Cela passe par une vingtaine de consultations par jour.

Son second, l’officier Mohamed Ould Mohamed Mahmoud, technicien supérieur de santé, nous a orienté vers d’autres pédiatres et techniciens qui ne sont pas de la grande muette et des infirmiers supérieurs de la profession sanitaire, bien au fait des choses, tout en nous invitant à mettre l’accent sur des carences telles « la malnutrition, la diarrhée, entre autres», chez les enfants mauritaniens.

Il va nous a orienter vers l’hôpital national de Nouakchott. Ici, à vue d’œil, le champ d’action de la pédiatrie est vaste, c’est un univers qui ne désencombre pas. Nous y avons été pendant plusieurs jours pour rencontrer le pédiatre en chef, mais nous sommes restés sur notre faim. Ce dernier a dit à sa secrétaire Mme Diabira de nous dire « qu’il n’a pas le temps ».

L’hôpital mère et enfant

La consolation nous est venue de l’Hôpital Mère et Enfant au Ksar, par la disponibilité du directeur adjoint qui assurait l’intérim de Mme Aïssata Bâ. Le Dr Yacoub, jovial comme un brin, de nous confier « que la directrice était en voyage, mais elle est revenue, repassez demain ».

Docteur en gynécologie, Mme le directeur de l’Hôpital Mère et Enfant est une femme dont le bureau n’est pas fermé au visiteur, et ce malgré la pression énorme d’un rythme de travail abattu au quotidien pour rehausser le niveau de la structure hospitalière qu’elle dirige, elle impose d’emblée un ton fraternel. Elle nous parle, volontiers, de son travail, en tant que médecin et en tant que femme de dialogue.

Ce centre médical qui a été inauguré en Novembre 2009, par l’ancien premier ministre Lagdhaf, n’est autre que la réponse d’un plateau technique pour soulager la mère et son enfant, souligne Mme Bâ, qui poursuit que « c’est un centre spécialisé, qui ne s’occupe que de la pathologie gynécologique chez la femme et presque toutes celles des enfants, aussi bien médicales que chirurgicales ».

Cette structure à la gestion indépendante selon nos sources, ne désemplit presque pas, « on reçoit au moins 100 à 200 malades par jour et l’hôpital fonctionne 24h/24, donc certaines questions sont réglées rapidement » indique cette sage-femme. L’hôpital est une véritable bâtisse architecturale.

C’est dans cet univers, et ce malgré la pression énorme qui semble peser sur le corps médical, on y compte plusieurs agents, dont les ¾ sont un personnel qualifié. Un acquis grâce auquel « on arrive à récupérer des enfants de six mois, chose impassable, il y a de cela quelques années » souligne la directrice. L’hôpital mère et enfant confirme son niveau « avec sept (7) gynécologues, quatre (4) pédiatres et plusieurs techniciens de santé » confie le docteur Aïssata Bâ.

ADN

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(À suivre, 2éme partie)

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