L'Authentique - Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), associé au RFD et à l’UNAD, mais aussi à plusieurs autres mouvements sociaux, a organisé samedi 11 mars 2017 une grande marche qui s’est ébranlée du Carrefour Madrid et de la Polyclinique vers la Place Ibn Abass.

Objectif, démontrer au pouvoir en place, mais aussi à l’opinion publique nationale et internationale, le caractère impopulaire de la révision constitutionnelle en cours au sein du Parlement.

Après avoir été violemment réprimés mercredi 9 mars dernier, alors que le Parlement venait d’entamer le processus de révision constitutionnelle, les partis membres du FNDU ont organisé sans anicroche un grand rassemblement à la mythique place Ibn Abass le samedi 11 mars 2017.

« Le peuple mauritanien dans sa diversité et sa pluralité vient de dire son dernier mot. Non à la manipulation de la Constitution » a lancé Moussa Fall, vice-président du FNDU. En face, une clameur sourde s’élevait de l’immense foule à peine visible, cachée par une forêt de banderoles et de fanions, mais surtout par un éventail de drapeaux verts au croissant lunaire jaune et que la révision en cours « cherche à avilir de deux bandes rouges », selon un participant.

Les principaux leaders de l’opposition dite radicale qui se sont relayés jusque tard dans la nuit sur la tribune officielle ont tous dénoncé une démarche qui intervient, selon eux, en l’absence de tout consensus mais surtout en l’absence d’un climat politique apaisé. « Nous refusons le changement de notre drapeau et nous refusons le changement de note hymne national » a martelé un des intervenants.

Pratiquement toutes les figures de proue de l’opposition pure et dure étaient présentes, l’ancien Chef de l’Etat, Ely Ould Mohamed Vall, Salah Ould Hanana président du parti Hatem, Mohamed Jemil Mansour, président du parti islamiste Tawassoul, l’ancien Premier Ministre, YahyaWaghf du parti ADIL, l’ex-ministre Moustapha Abeiderrahmane, Mohamed Mahmoud Ould Lematt du RFD, Mahfoudh Ould Bettah ancien bâtonnier et ancien ministre de la Justice sous la transition, l’ancien bâtonnier Mohamed Salem Ould Bouhoubeïny, Samory Ould Boye de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie et président du parti Moustaqbal, entre autres.

Plusieurs mouvements des droits de l’homme aussi étaient présents, comme l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), les jeunes du Mouvement du 25 février (M25), les jeunes du mouvement Hashtag Non au changement de la Constitution…

Cheikh Aïdara