20-04-2017 11:11 - Niger : les étudiants ont eu raison du ministre de l’enseignement supérieur
Sahara Medias - Le président nigérien Mohamedou Issoufou a souscrit à la volonté des syndicats estudiantins du pays, en procédant à un remaniement partiel qui a consacré le changement de portefeuille du ministre de l’enseignement supérieur Mohamed Ben Omar, qui quitte ce ministère pour celui de l’emploi et du travail, dont le titulaire hérite lui du ministère de l’enseignement supérieur.
En lisant le communiqué annonçant de changement de portefeuilles, le ministre secrétaire général du gouvernement, a déclaré que cette permutation traduit la volonté du président de la république de restaurer le calme dans le secteur de l’enseignement supérieur après les regrettables évènements qui l’ont secoué.
Les syndicats estudiantins avaient entrepris une série de protestations qui ont consacré la fermeture du campus universitaire, la suspension des cours, en plus d’échauffourées entre les étudiants et les forces de l’ordre, à l’origine de la mort d’un étudiant dans des conditions non encore élucidées.
Les étudiants posent trois conditions à remplir avant tout dialogue, en bonne place desquelles le limogeage du ministre de l’enseignement supérieur.
Ils accusent le ministre de transgresser l’usage en envoyant les forces de l’ordre à l’intérieur du campus, les quelles ont fait un usage excessif de la force contre les étudiants grévistes.
La deuxième revendication concerne l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur le décès d’un étudiant en troisième année à la faculté des sciences humaines, Malla Bagaly lors du mouvement de protestation.
Les autorités avaient annoncé auparavant que la mort de l’étudiant n’avait aucun rapport avec les évènements intervenus à l’intérieur du campus, mais que son décès est du à une chute, une assertion rejetée par les étudiants qui affirment que sa mort est due à une bombe lacrymogène lancée par les forces de l’ordre.
La troisième revendication concerne la libération de quatre dirigeants du mouvement détenus par la police, une doléance satisfaite hier mardi.
Pour faire pression sur les autorités, les étudiants ont annoncé la suspension des cours sur toute l’étendue du territoire nigérien.