La Nouvelle Expression - La première semaine du mois de mai s’est tristement inscrite dans les annales de l’histoire de la Mauritanie.

Il y eut d’abord, la grogne des chauffeurs des taxis partis en grève pour dénoncer certaines mesures du code de la route. Dans la gestion de cette humeur des chauffeurs, les casseurs se sont invités à l’événement transformant la demande des taximen en une journée de racket et d’agression.

De la grève aux émeutes qui l’aurait pensé ? Est-ce la conséquence de l’accumulation d’une frustration autre que l’application des mesures du code de la route aux voituriers ? Ou juste une manipulation ? Si oui, d’où vient-elle? Et qui manipule qui et pourquoi ?

Attention danger ! Des enregistrements audio ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux faisant état d’agressions à caractère communautaire. On parle d’hommes armés arrêtés qui étaient prêts à riposter et les dates de cette bataille seraient connues. Une dame intervenant dans l’audio soutenait même l’existence de réunions communautaires et secrètes pour préparer la vindicte... Des réunions secrètes dont elle a connaissance !!!

Et une peur bleue s’installa sur la ville. On s’acheminait tout droit vers la tragédie... Mais seulement, cette fois-ci, les manipulateurs n’ont pas mesuré le degré de vigilance des Mauritaniens. Ils ont pour le moment échoué dans leur volonté de mélanger tout le monde par l’intoxication. Mais la vigilance doit être de mise car, connaissant ces pêcheurs en eau trouble, il est certain qu’ils feront tout pour créer la zizanie en adoptant, s’il le faut, une autre stratégie plus fourbe et plus dangereuse...

Exit la grogne des taxis, bienvenue aux tentatives des tenants du pouvoir de faire avaler aux Mauritaniens des amendements constitutionnels conflictuels : Comme Kabila, les tenants du pouvoir useront certainement de subterfuges inimaginables pour installer le chaos en rendant le pays ingouvernable. Et partant, « pour sauver le pays du chaos », il ne restera qu’à introniser Abdel Aziz roi, puisque nul ne sachant plus quand les élections pourront se tenir et dans quelles conditions.

Ceux qui s’échinent à concocter des plans B, C à Z pour conserver le pouvoir n’ont que du mépris pour la Mauritanie ; ces gens ne se préoccupent point du sort des Mauritaniens. Ils manipulent. Ils harcèlent. Ils magouillent. Pour soutenir leurs thèses farfelues, ils recrutent partout des lascars, des juristes-marron et autres plumes de la délation, sans courage et sans convictions coopté dans le cercle le plus proche des tenants du pouvoir. Ils se servent de cette faune pour tromper et abuser les gens. Ils invectivent dans l’anonymat. Mais comme dit l’autre, la nuit peut être longue, il finira toujours par faire jour. Et le jour de la rétribution viendra, forcément.

Et c’est dans cette cacophonie nauséabonde que le destin a frappé l’ancien Président Ely Ould Mohamed Vall (Paix à son âme), un des principaux opposants au pouvoir d’Abdel Aziz. En tant que citoyen d’un pays que vous avez dirigé pendant trois ans, moi, je vous pardonne. Pour ma religion, je compatis avec la douleur de vos proches. Pour votre personne, je pleure ; pleure un homme que j’ai côtoyé et qui disait sans cesse «on accuse chacun de quelque chose et la responsabilité de chacun sera connue mais l’urgence est de sauver le pays qui est pris en otage. Et ensuite on se retrouvera entre nous pour parler de nos fautes et de nos responsabilités ».

Mon Colonel, vous êtes parti sans la réalisation de ce souhait. L’homme navigue à vue. DIEU est LE PLUS SAVANT. A LUI, nous appartenons et à LUI nous retournerons. Votre retour vers LE CREATEUR a beaucoup ému ces hommes et femmes qui veulent repenser la Mauritanie en la libérant de l’insolence aveugle. Votre disparition tragique a beaucoup attristé le peuple comme en témoigne les dizaines des milliers d’individus venus pour la prière funèbre à la mosquée Ibn Abass.

Adieu mon Colonel que la terre vous soit légère, que votre âme repose en paix. Et que le TOUT PUISSANT donne la force à vos proches, votre veuve, vos enfants, vos frères Bezeid, Saleck, vos cousins Hamza, Bouamattou et... Qu’ils acceptent le destin, qu’ils supportent cette immense perte…

Vous êtes parti, mais vous avez contribué grandement au coté de l’opposition à l’émergence d’une Mauritanie libre et libérée. Durant la Transition pendant laquelle vous avez dirigé le pays, vous avez défendu l’installation des institutions démocrates fortes avec un Président civil fort devant avoir comme tâche de réconcilier les Mauritaniens. Mais malgré cela, ceux qui avaient comme objectif de s’asseoir sur le fauteuil présidentiel, n’avaient pas hésité à renverser Sidi Ould Cheikh Abdallahi, une fois qu’il a commencé à poser les premiers jalons d’une Mauritanie…

Vous avez de tout temps qualifié cette prise de pouvoir de rébellion. Ce que tous les Mauritaniens désireux d’ancrer une Mauritanie juste, démocratique, ont compris. Et ces Mauritaniens, qui vous ont accompagné à votre dernière demeure, dans leur quasi-majorité, s’attèleront à déconstruire l’entreprise maléfique de cette rébellion qui a plongé le pays dans la boue et la misère.

Les délateurs s’efforceront de manipuler et de distraire mais les citoyens ont compris que toute cette agitation est un faisceau de signaux d’un pouvoir en déchéance...

Que DIEU garde la Mauritanie. Amin.

Seydi Moussa Camara