22-06-2017 20:16 - Autour d'un the

Autour d'un the

Le Calame - Un ancien député national disait, de l’Armée nationale, quelque chose de pas très « disable » : comme quoi il suffisait juste de quelques hommes pour faire une armée, si tant est son rôle de se limiter qu’à perpétrer des coups d’Etat. Mais voilà qu’une fois encore, les propos de l’ancien honorable ne semblent pas si exacts que cela.

Nos militaires nationaux ont fait autre chose que de renverser les présidents et de se renverser entre eux : les voilà renversant les ordures, les étals, les immondices. Les voilà renversant tout sur leur passage. Vaste opération d’assainissement de Nouakchott.

Histoire de démontrer, à qui en veut encore des preuves, que sans les militaires, les civils ne sont rien. Sans les militaires, les civils ne peuvent rien. Dis-moi quel militaire tu hantes, je te dirai qui tu es, que peux-tu être ou qu’est-ce que tu seras.

Derrière chaque grand civil, il y a un militaire. Les militaires sont, partout, quelque chose de très important. Surtout en période de difficulté. Ça s’est toujours passé comme ça, en Mauritanie.

Aussi loin qu’on remonte l’histoire nationale. Les militaires sont des sauveurs providentiels. De 1978 à maintenant. Voilà que les militaires sauvent les Nouakchottois des poubelles, après avoir sauvé le pays de la guerre du Sahara, de la tentation du Polisario, des dérives dictatoriales, du retour en arrière (comme si l’on pouvait retourner en avant ou sur les côtés).

Les Mauritaniens ne peuvent pas « payer » les militaires. Ni le premier d’entre eux ni le dernier. Vous savez, le Président préfère les poubelles aux enseignants et aux professeurs. Comment ? Comme ça : lors des Etats Généraux de l’éducation et de la formation, il ne prit pas la peine d’aller à l’ouverture officielle de ces rencontres.

Mais il est allé, de bon gré, assister au lancement des opérations d’assainissement. Quoi dire alors, sinon que le Président a fait son choix, entre les poubelles et les enseignants ? C’est quand même un ancien militaire reconverti en civil militarisé. Or, entre militaire et enseignant, ça n’a jamais trop marché.

C’est comme entre chien et chat. Voilà pourquoi, avancent certains, l’ancien militaire ou le nouveau civil militarisé ne s’intéresse pas trop à l’école et à ses affaires. Militaire. Guerre. Belligérance. Ce sont des concepts un peu de même racine.

Les vieux réflexes sont souvent rebelles. Vous les chassez, ils reviennent au galop. Stratégiquement, en termes de techniques de guerre, une règle est évidente. Celle de ne pas ouvrir plusieurs fronts à la fois. Même si l’on est particulièrement fort. Tirer sur tout ce qui bouge, ce n’est pas recommandable. Il faut savoir prendre le temps de tourner sa balle, au moins, deux à trois fois dans son fusil.

Comme les trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire : exécuter, légiférer, juger. Le pouvoir exécutif exécute ou fait exécuter. Chaque pouvoir est indépendant. Pas question de télescopage. Les prérogatives sont on ne peut plus claires.

Quand le chef de l’un des pouvoirs peut donner ordre à celui d’un autre de faire des choses contre le troisième, c’est comme dire : on est où, là ? Exemple. Quelque chose comme verres fumés, procureur de la République, agent du groupement général, père de ta mère, brigade mixte. Président, ministre de la Justice, note expresse débarquant le magistrat : rideau.

Superman qui fait la guerre contre tous les autres pouvoirs. En bon militaire. Guerre contre une partie du peuple. Les mauvais citoyens. Les ingrats qui n’ont pas vu les nombreuses réalisations et ne veulent pas soutenir ne serait-ce que l’idée d’un petit troisième mandat.

Guerre contre un petit groupe de sénateurs, fauteurs de troubles, peu reconnaissants d’avoir été laissés, si longtemps et si illégalement, à percevoir indûment argent public, terrains publics, avantages publics.

Guerre contre des magistrats qui veulent rester opaques, derrière les vitres fumées des voitures de la République. Seul contre tous. Comme quoi un ancien militaire au dos bien protégé vaut mieux que tous les civils de la Mauritanie. Salut.

Sneiba El Kory



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Commentaires (1)

  • Belle Plume (H) 23/06/2017 17:31 X

    Je n'ai pas vu de commentaires. Vous avez raisons, commentateurs attitrés. Ceci et cela se passent de commentaires. NO COMMENT ! C'est beau, c'est vrai, c'est ça ! Il faut s'y résigner. L'Etat est passé de "la providence" à "l'Etat-individu".