18-08-2017 16:33 - Mauritanie. Crise économique, le FMI recommande diversification et mise à niveau des infrastructures

Mauritanie. Crise économique, le FMI recommande diversification et mise à niveau des infrastructures

Le360 - L'économie mauritanienne est fortement vulnérable aux chocs extérieurs et aux prix des matières de base. Pour la renforcer, le Fonds monétaire international (FMI) recommande de miser sur la diversification et la mise à niveau des infrastructures.

Au terme des consultations entre la Mauritanie et le Fonds monétaire international (FMI), menées sur la base de l’article IV des statuts de l’institution financière internationale, les experts du Fonds ont recommandé aux autorités mauritaniennes une diversification de l’économie et une mise à niveau des infrastructures du pays.

«A l’heure actuelle, il importe avant tout d’accompagner la croissance, combattre la pauvreté et le chômage, diversifier l’économie et répondre aux besoins en infrastructures, tout en renforçant par ailleurs la stabilité macroéconomique, la position extérieure et la viabilité de la dette», estiment les administrateurs du FMI en conclusion de cet exercice.

Pour atteindre ces objectifs, fixés dans le contexte d’une économie aux ressources limitées et un endettement élevé (72% du PIB), les administrateurs du FMI incitent le gouvernement mauritanien «à mener des politiques prudentes et à réaliser des réformes structurelles de manière soutenue».
En effet, pour l’institution financière de Washington «les réformes structurelles et la mise à niveau des infrastructures sont vitales pour corriger les déséquilibres extérieurs et promouvoir la diversification de l’économie».

Question du taux de change et spectre de la dévaluation?

Parmi les administrateurs ayant travaillé sur le cas de la Mauritanie dans le cadre des consultations 2017 au titre de l’article IV des statuts du FMI, il s’est dégagé une majorité «jugeant prioritaire le fait d’assurer une plus grande souplesse du taux de change pour contribuer à doper la compétitivité, améliorer la situation extérieure, absorber les chocs et permettre à la politique monétaire de mieux gérer les contraintes de liquidités bancaires et d’accompagner la croissance économique».

Face à ce raisonnement, plutôt séduisant en théorie, quelques administrateurs mettent un gros bémol en insistant sur la spécificité de l’économie mauritanienne. Ce petit nombre d’administrateurs «doute notamment du potentiel qu’offrirait le taux de change pour doper la compétitivité compte tenu des capacités de production limitées du pays».
Le document du FMI fait également état «de la crainte manifestée par les autorités à ce qu’une politique monétaire accommodante ne compromette les efforts engagés pour stabiliser une situation extérieure qui demeure fragile».

De manière générale, les administrateurs engagent les autorités à mettre en place «un système d’adjudication des devises transparent et ouvert à la concurrence, à lever les obstacles réglementaires au développement d’un marché inter bancaire et à renforcer les réserves».

Par ailleurs, le FMI se prononce en faveur d’une politique budgétaire centrée sur «la consolidation des ajustements assurés jusqu’à présent par la création d’une marge de manœuvre budgétaire en accélérant les réformes en cours. Ce qui permettrait d’accroître les dépenses sociales et les dépenses d’infrastructures sans compromettre la stabilité macroéconomique ni la viabilité de la dette».

La Mauritanie doit également poursuivre la modernisation des administrations fiscale, douanière et mettre en place un impôt sur les sociétés, adopter la nouvelle loi organique des finances, revoir et supprimer progressivement les exonérations fiscales.

Le document met en garde contre «les risques grandissants qui pèsent sur la stabilité financière» et encourage «le crédit au secteur privé».
Globalement, l’économie mauritanienne est confrontée «à un environnement extérieur complexe marqué par la faiblesse et la volatilité des cours mondiaux des métaux».

Ce pays tire plus de 1/3 de ses ressources budgétaires de l’exportation du minerai de fer brut. La chute marquée des cours des matières de base en 2014 et 2015, a réduit de moitié les exportations, creusé le déficit budgétaire, pesé sur les réserves et mis en évidence la vulnérabilité des banques.

Les chiffres du document du FMI indiquent que le déficit courant a été de 15%, l’inflation contenue à 1,5% en moyenne, mais avec une croissance faible estimée à 1,7%, pour l’année 2016.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : Le360 (Maroc)
Commentaires : 4
Lus : 3173

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • bleil (H) 18/08/2017 23:42 X

    Le gouverneur de la BCM ne sait pas la différence entre FMI et IMF ... O Diaye est plutôt fait pour la CENI pas comme dirigeant des plans économiques qui n'existent plus malheureusement depuis que les bidasses sont aux affaires ... l'institution de Bretton woods s'en mêle quand le pays devient très endetté et mal géré par ses "responsables" qui ne sont pas du métier; les finances publiques et la commande de la planification économique sont des sujets complexes ...

  • Sidikader200 (H) 18/08/2017 21:19 X

    Dans une interview à Jeune Afrique en Décembre dernier, le ministre de l'économie O Diaye affirmait que la croissance économique en 2016 était de 4%. ( http://www.jeuneafrique.com/mag/382593/economie/mauritanie-ministre-moctar-ould-diay-crise-liee-a-chute-cours-fer-jugulee/ ) Dans son rapport, le Fmi apporte ici un démenti cinglant à O Diaye en affirmant que la Mauritanie a enregistré en 2016 une croissance faible de 1,7% seulement. Habitué à mentir et manipuler les chiffres , non seulement O Diaye trompe le président mais entreprend un sabotage de l'économie du pays en maquillant la réalité . En plus, il entretient, à travers ses relais, la rumeur qu'il est sur le point d'être Premier ministre. Il ne manquerait plus que ça !

  • lass77 (H) 18/08/2017 19:51 X

    J'espère que nos autorités vont ouvrir les yeux. Un pays ne peut se développée sans infrastructures notamment le transport.

  • jakuza (H) 18/08/2017 19:09 X

    Le FMI aurait du demander à Aziz de virer le staff économique, sauf Aziz O/ Dahi qui fait du bon travail. Trop poli le FMI....