16-09-2017 22:30 - Autour d'un thé

Autour d'un thé

Le Calame - Nous revoilà revenus vers vous après un semblant de vacances. De je ne sais combien de jours. Vous savez pourquoi ? Parce que j’ai tellement vu et entendu, durant ces jours, de choses tellement extraordinairement extraordinaires.

J’ai raté la prison, moi à la « bouche chaude », puisque, le jour où les trois flics sont venus chercher notre patron, pour l’amener se faire entendre aux services de la police des crimes économiques, juste encore quelques minutes avant mon départ, j’étais encore là. Bonjour, mon général Lapalisse ! J’ai raté, d’un cheveu, d’être un héros ! Attention, il ne faut plus jamais accepter le moindre don ! Ni argent. Ni voiture.

Ni chemise. Ni même pas rien. Puisque c’est, selon nos juridictions nationales, un crime très grave, passible de plusieurs années de prison. Il ne faut plus donner en Mauritanie ! Ni recevoir. Ni parler. Ni enregistrer. Attrapez vos mains, attrapez vos langues, fermez vos téléphones ! Avant, on jugeait ceux qui prennent les biens des autres.

Maintenant, on juge ceux qui donnent les leurs. C’est le monde à l’envers. Ceux qui donnent, ceux qui prennent, même combat, même crime : volonté manifeste de déstabilisation et comités secrets de bandits de grands chemins, sur base de gabegie transfrontalière et de crimes organisés, via mandats et dons d’argent de villas et de voitures de luxe.

Les sujets doivent être sur le « cœur » de « l’imam ». Il ne faut pas donner. Il ne faut pas recevoir. Sauf en période exceptionnelle. Quand il y a un coup d’Etat à valider, une campagne électorale à financer ou une délégation de parlementaires à envoyer, aux frais de la princesse – mille euros/jour, payés par qui vous savez… – légitimer un coup d’Etat contre un président démocratiquement élu.

« Oh que je te hais, ô Chriv, et que j’aime le lait de tes brebis » ! Je connaissais « faut pas bouger », un célèbre tube musical, Mais « faut pas donner », jamais vu, jamais entendu. Comment faire l’apologie de la pingrerie ? De la cupidité, de l’avarice. Pauvre presse ! C’est de quoi qu’elle vit cette pauvresse ?

Ou ce qui en reste. Le pouvoir est, avec elle, un peu comme le gendre des autres. Quand je dis pouvoir, suivez mon regard, c’est juste une façon de parler. Le gendre qui ne donne « pas rien », à ses beaux-parents et qui ne laisse personne leur donner « pas rien ».

La chienne des Ehel… qui urine sur leurs tapis, mange leur dîner et se fâche contre eux. Ce n’est pas exactement cela mais, c’est tout comme. Ne rien donner à la presse. Interdire aux autres (établissements publics et bonnes volontés) de lui donner. Puis l’emprisonner. C’est vraiment beau, tout ça !

Ça doit trembler tout haut. Du côté de bas. De vers la BCM, en passant par la Présidence. Parce que, si la faute de mes collègues journalistes, c’est de connaître un citoyen mauritanien qui les aide à accomplir leur honorable mission, ah là, ça doit agrandir les prisons et multiplier les commissariats de lutte contre les crimes économiques !

Il faut même penser à des commissariats et à des prisons où ne séjourneraient que les VIP. Des magistrats spéciaux pour les interpeller et les mettre, éventuellement, aux frais ou sous contrôle judiciaire.

Une direction générale de la Sûreté nationale, pour les retirer passeports et carte d’identité nationale. Ce n’est pas facile de digérer tout à la fois : rébellion des sénateurs/indiscrétion grave sur de probables grosses affaires de gabegie/nouvelle version de l’affaire Tweila/déroute électorale au cours du dernier referendum/vote des militaires/mensonges et opacités de quelques hauts responsables du système…

Tout ça, ça fait beaucoup de désillusions. Surtout quand on a dansé d’enchantement, en voyant les foules rassemblées, partout, à l’intérieur et à Nouakchott. Surtout quand on a vu des dizaines de milliers de gens extraordinairement mobilisés.

Ça valait bien une belle envolée lyrique de danses, insultes, accusations à cette bande de truands qu’étaient ces sénateurs inutiles, à cette virtuelle opposition qui ne convainc personne. La preuve : regardez-moi vibrer, danser, invectiver, sur une tribune érigée dans l’espace de l’ancien aéroport de Nouakchott. Autre message. Salut.

Sneiba El Kory



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Commentaires (5)

  • Sidikader200 (H) 17/09/2017 13:16 X

    Si les dons faits par Bouamatou sont de la corruption alors ceux qui en ont bénéficier doivent être punis au prorota de leur part du gâteau. Aziz qui a reçu du richissime homme d'affaires des milliards et un château à Tevragh Zeina que sa famille occupée aujourd'hui encore doit être le premier à subir les rigueurs de la loi . Il est honteux que les juges fassent semblant d'ignorer ces faits qui sont de notoriété publique pour s'en prendre à Mallouma au motif que les sénateurs aurait une collecte pour financer une soirée politique a laquelle elle a convié tous les partis politiques .

  • lasagess (H) 17/09/2017 08:27 X

    Monsieur Sneiba je vous ai toujours admirè et j'aime vos interventions mais il est temps que nous arrêtons ce jeu de cache cache on ne peut pas régulièrement crier sur tout les toits que nous voulons une justice fiable et si le déséquilibre de la balance n'est pas a notre faveur nous cherchons à modifier cette justice de notre cotè il faut que nous soyons franc avec nous même les dons que vous évoquez ici ne sont qu'une corruption et non des dons Bouamatou est un homme genereux qui donnè a beaucoup de gens des voitures des maisons de l'argent et jusqu a prèsent il n'ont pas ètè inquiètè quand à la presse et votre patron que vous citè ici c'est de l

  • Ana Hoor Finaf si (H) 17/09/2017 03:46 X

    Bon retour mon cher pour être plus fort, plus déterminer et plus correcte dans le traitement de l’information, la prudence sera de mise pour faire face à une situation chaotique avec des gens qui savent pas que demain est un jour qui arrive qu’on le veille ou pas, mais mon cher je vais finir avec ce que disent les chinois. Ils disent : La personne qui sait, qu’elle ne sait pas. Celui-là il est récupérable. La personne qui sait, qu’elle sait. Celui-là il est bien, MAIS. La personne qui ne sait pas, et qui ne sait pas, qu’elle ne sait pas. Celui-là il est dangereux pour la société et surtout pour la politique et l’économie d’un pays en voie de développement. Mon cher bon retour à la citée des hommes perdus dans le règlement de compte financier, en oubliant les premiers comptables. Comme on dit un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une foret qui pousse.

  • Ana Hoor Finaf si (H) 17/09/2017 03:46 X

    Bon retour à la maison mon cher, après avoir oublié Nouakchott avec ses vieilles voitures tout droit, ses commerces florissant partout à tout bout de champ, même sur les goudrons qui ont coutés des milliards et qui servent de boutiques, même si hier la CUN à fait un effort, le retour de la situation de ré-encombrement est pour bientôt. Bon retour à la maison pour tenir la baraque tout en souhaitant que ton patron n’aille pas en prison le lundi comme prévu par les généraux qui décident à la place du juge.

  • Ana Hoor Finaf si (H) 17/09/2017 03:46 X

    Je ne pouvais pas dormir sans te souhaite un très bon retour et demander pardon à l’occasion de la fête de la viande passée. Très bon retour à la maison, après des secousses inappropriées, inattendues et sans valeur ajoutés dans la vie de la presse libre et indépendante. Bon retour à la maison et autour d’un thé les amis vont te raconté ce qui se passe dans la Mauritanie de Nouakchott, autour d’un thé des décisions pires et désobligeantes ont été prise dans la maison mauritanienne de la presse libre, mais aussi dans la maison politique, sénatoriale et syndicales. Bon retour à la maison pour contenir le reste des tremblements de bureaux et la suite du ratissage large mais encadrer, pour ceux qui ont reçu l’aumône du très richissime homme d’affaire Monsieur Bouamattou.