La Tribune Afrique - Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde ce vendredi 16 février 2018, les autorités mauritaniennes contre les emprunts non concessionnels.

Dans une déclaration à la presse à Nouakchott, le directeur général adjoint de l'institution, Mitshuhiro Furusawa, a plutôt appelé à une stratégie d'investissement prudente. Nouakchott devrait éviter les emprunts non concessionnels. C'est ce que recommande le Fonds monétaire international (FMI).

A l'occasion de sa visite en Mauritanie, sur invitation des autorités du pays, le directeur général adjoint de l'institution, Mitshuhiro Furusawa qui s'exprimait face à la presse locale, a mis en garde le gouvernement mauritanien contre ces emprunts pour la relance de l'économie.

« Malgré les besoins en financement d'infrastructures, il faudra éviter les emprunts non concessionnels et améliorer la gestion de la dette », a expressément affirmé le responsable. M. Furusawa qui sortait d'une audience ''productive'' avec le premier ministre mauritanien Yahya Ould Hademine, a plutôt souligné la nécessité de mettre en œuvre une stratégie d'investissement prudente afin d'accroître les infrastructures et créer des emplois tout en assurant la fiabilité de l'endettement public.

Avec son interlocuteur, l'expert du FMI a évoqué les derniers développements économiques du pays et s'est réjoui qu'ils sont positifs et répondent à la conjoncture internationale. Les deux responsables se sont mis d'accord que le moment était propice pour lancer les réformes structurelles nécessaires pour accélérer la croissance, transformer l'économie et créer des emplois afin d'améliorer le niveau de vie des populations.

Ainsi, Mitshuhiro Furusawa a aussi salué la détermination des autorités mauritaniennes à mettre en œuvre les programmes économiques soutenus par le FMI « suite à la gestion raisonnable ces deux dernières années et la facilité élargie approuvée par le Fonds en décembre dernier à raison de 163,9 millions dollars US sur 3 ans ». Pour l'expert, cet appui financier de l'institution soutiendra la Stratégie de croissance inclusive et encouragera la poursuite des réformes.

L'emploi et la diversification économique, les défis majeurs

Pour le directeur général adjoint du FMI, la création d'emploi et la diversification de l'économie constituent les plus gros défis actuels du gouvernement mauritanien. Selon lui, dans un contexte de la chute des cours des matières premières, ces deux défis permettront de réduire la pauvreté et les inégalités dans le pays. Pour ce faire, Mitshuhiro Furusawa a aussi appelé au renforcement de la lutte contre la corruption et l'amélioration de l'environnement des affaires pour favoriser le développement du secteur privé et la création d'emplois.

Notons que lors de son séjour en Mauritanie, le Top management du FMI a pu échanger avec le chef de l'Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, le premier ministre, Yahya Ould Hademine, le ministre de l'économie et des finances, le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) et de nombreux autres membres gouvernementaux et acteurs du secteur public. Il a également eu un entretien avec les opérateurs du secteur privé et les syndicats. « Ces différents contacts vont permettre d'échanger sur les défis à venir pour envisager comment le FMI peut accompagner le pays dans la mise en œuvre des politiques et des réformes visant une croissance plus forte et inclusive bénéficiant à tous les Mauritaniens », a-t-il confié.

Par Emmanuel Atcha