Le360 Afrique - La fistule obstétricale est un drame sous la forme d'une souffrance physique et d'une exclusion sociale.

Amar ould Mohamed Lemine, expert auprès de plusieurs agences de l’ONU, membre de l’équipe des Chirurgiens de l’espoir, revient sur cette maladie qui touche de nombreuses mauritaniennes.

Dans sa définition médiale «la fistule obstétricale est une lésion grave sous la forme d’une communication anormale (une fistule) entre le vagin et la vessie (fistule vesico-vaginale) ou entre la vessie et le rectum (fistule vésico-rectale), ou encore entre le vagin et le rectum (fistule recto vaginale), survenant à la suite d’une grossesse compliquée».

Parlant de cette maladie, Amar replace le phénomène dans son contexte classique «une pathologie de la pauvreté et de l’exclusion qui se développe au mépris des lois humaines et des droits élémentaires des femmes».

Se référant à un proverbe africain, Pr Amar attire l’attention sur les dangers d’un travail prolongé chez la dame «soleil ne doit pas se lever et se coucher sur une femme qui accouche».

Les conséquences de la maladie, un drame sous la forme d’une incontinence permanente (des urines), souffrance physique et exclusion sociale totale.

Au rang des causes de ce drame, il cite le mariage et la maternité précoces. «300 nouveaux cas par an sont enregistrés en Mauritanie et 7.000 patientes attendent le traitement», précise-t-il.

Il annonce la publication d’un livre sur le nombre de femmes qui souffrent de la fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, dont le nombre est estimé à 10 millions.

Cette maladie est le symbole de la faillite du système de santé dans un pays.

Au-delà du traitement, qui est une opération de longue haleine, le professeur parle également de l’importance capitale de la dimension réinsertion, à savoir le retour à une vie génitale et sociale normale.

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya