08-07-2019 12:41 - Mauritanie : Ould Ghazouani annonce les premières couleurs de sa diplomatie
Kassataya - En marge du sommet africain de Niamey le représentant mauritanien lance une invitation à l’Algérie et le Maroc pour assister à l’investiture du président Ould Ghazouani le 2 août prochain à Nouakchott.
Pour les observateurs c’est un signal envoyé aux dirigeants algériens et marocains pour le changement dans la continuité de sa politique arabe et africaine.
Le message est clair. Les observateurs peuvent critiquer la forme. Mais le fond renvoie à un nouveau président qui entend prendre les choses en main avant même d’être investi.
Ould Ghazouani fait les premiers pas d’une diplomatie qui poursuit la continuité des bonnes relations avec l’Algérie et le Maroc. L’Algérie est un allié sûr du Maghreb au cœur du différend Polisario-Maroc.
C’est également un allié dans la perspective du protectorat de l’AZAWAD sous tutelle de la Mauritanie avec les implications du Mali et de la France.
La Mauritanie compte sur l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme islamiste et par ricochet la question sécuritaire du G5 Sahel où la Mauritanie est considérée comme un leader dans la sous-région.
Le nouvel homme fort mauritanien sait que le contexte actuel de la contestation n’est pas le bon moment pour brouiller les cartes même s’il a déjà annoncé une autre couleur différente de son prédécesseur dans sa campagne notamment sur son refus d’octroyer la nationalité aux réfugiés Sahraouis de Tindouf.
Une position qui a refroidi les relations entre le Polisario et Nouakchott. Avec le Maroc les relations ont évolué en dent de scie depuis 2009.
Le rapprochement prôné par son successeur au point d’ouvrir une représentation diplomatique du Polisario à Nouakchott a failli basculer dans la rupture diplomatique avant que Ould Aziz ne corrige le tir.
C’est un vent de paix qui souffle actuellement entre Rabat et Nouakchott. Entre l’enclume et le marteau Ould Aziz devra faire attention pour ménager les deux pays frères et faire preuve d’un realpolitik.
Bakala KANE