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Phosphate de Bofal; rêve ou réalité?
Il était une fois le projet de phosphate de Mauritanie à Bofal; c’est un projet qui est dans nos livres d’école depuis les années 70 ou 80. On parle de l’existence de richesse dans le sol de Bofal, prés de Babae, depuis très longtemps ; depuis les premiers puis a la main et la découverte du phosphate dans cette zone.
Depuis, on a eu plusieurs épisodes ; celui du chemin de fer et la participation des chinois ; ensuite celui de la SNIM et le rêve d’un projet comme celui de notre voisin du nord, le Maroc. Plus récemment, c’est un groupe indien, propriétaire de la mine de phosphate d’ICS au Sénégal qui a pris la licence.
Comment cela a était fait reste un mystère mais le plus important est que les indiens sont la avec la promesse de faire sortir du sol ce fameux phosphate. L’ancien ministre des mines et actuel PDG de la SNIM a signé un accord avec les indiens avec un calendrier de travail rigide. On veut y croire et donc l’ensemble des gens sont optimistes et veulent la réussite de ce nouveau projet.
Le projet est entrain de devenir une réalité car les indiens ont emmené des machines et une activité intense semble avoir démarré depuis quelques mois ; a en croire les populations de la zone, ca creuse beaucoup et la poussière devient de plus en plus invivable, signe de travaux intense dans la zone. Il y a aussi un grand nombre d’indiens sur place et même à Babae qui donne une autre indication que les choses bougent.
Par contre les choses sont assez mal dans les domaines de l’emploi, de l’environnement, du respect des communautés et de la loi en général ; les indiens semblent exécuter le projet a l’indienne et essayent de mettre la pression sur l’Etat pour avoir des dérogations et des facilites.
Lors de la signature de l’accord avec les indiens, on parlait de plus de 1000 emplois directes, de la formation, de la transformation et enrichissement sur site, du développement économique de la zone, d’une responsabilité sociale de l’entreprise comme acteur dans la communauté, de délocalisation avec des maisons ou nouveaux logements pour les populations et mise en place d’un programme de protection de l’environnement model dans une zone agricole et pauvre.
La situation sur ces volets est mauvaise car avec plus de 50 indiens sur site, les mauritaniens ne sont pas plus de 25 ; en plus, les indiens font les travaux d’ouvrier, de chauffeurs, d’operateurs d’engins et de personnel de ménage et de cuisine, ceux la même protéger par la loi.
En plus, ils travaillent 12 a 14 heures par jours et ne sont pas soumis au droit du travail mauritanien car l’Inspection basée a Kaedi ne semble pas capable de faire quoi que se soit. Le pire est que la situation des travailleurs mauritaniens n’est guère meilleure mais seules les populations semblent contester ce système.
Dans les autres domaines, les choses sont aussi graves ; aucun programme n’est en place pour la protection des populations exposées même après des plaintes aux autorités locales de la place ; pas plus cote concertation avec les administrations régionales et les maires des commune touchées. Cote centrale, on semble complice car l’Etat étant actionnaires, il reste sous silence ; peut être attend on de voir si le phosphate est un rêve ou une réalité.
Certes nous sommes des patriotes et nous voulons que l’Etat gagne avec la production du phosphate ; nous voulons aussi une valorisation de notre zone qui a besoin de ce projet et d’autres pour une émancipation économique pérenne ; cela dit, nous avons des conditions fondamentales qui font partie du devoir de l’Etat et qui ne sont pas négociables.
Nous devons bénéficier du projet cote emplois et formation de nos enfants ; nous devons être protégés de ses conséquences sur notre sante et préserver notre agriculture et élevage ; nous devons avoir un minimum de considération et par les indiens et l’Etat dans cette situation et finalement nous devons nous assurer de maximiser pour le pays les retombés du projet. Ce n’est pas trop demander ni aux indiens ni a l’Etat.
Il est temps que l’ensemble des acteurs- Etat central, Administration locale, Indiens, Inspecteur de travail, Maires et Ministère de tutelle- se penchent sur ce projet pour corriger se qui arrive. Il faut aller sur le terrain pour voir la réalité et aider les populations et les citoyens car sinon il y aura peut être du phosphate, mais pour eux.
Ahmed Yahya Kowri
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