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26-12-2013

23:41

SOS Esclaves / Communiqué : Prix des Nations Unies pour les droits de l’homme

L’Organisation des Nations Unies a décerné à notre compatriote Biram Ould Abeïd Ould Dah, président de l’IRA – Mauritanie, son prestigieux Prix des droits de l’homme, récompensant ses efforts dans la lutte pour l’éradication de l’esclavage dans notre pays.

Á cette occasion, SOS – Esclaves exprime à l’heureux récipiendaire et à l’organisation qu’il dirige ses très sincères félicitations et sa solidarité. Une aussi haute distinction accordée à un compatriote devrait réjouir l’ensemble du peuple mauritanien.

La remise d’un aussi prestigieux prix à un militant des droits de l’homme aurait dû faire la fierté de toute la communauté des défenseurs des droits humains.

En l’occurrence, c’est avec beaucoup de peine que SOS –Esclaves constate que cela n’est pas le cas. Autant, nous comprenons que les esclavagistes, les conservateurs irréductibles et autres partisans de l’ordre social dominant soient affligés par cette distinction, autant nous sommes étonnés de voir des organisations et instances officiellement dédiées à la défense des droits de l’homme s’offusquer et s’indigner d’une telle distinction.

Depuis quelques jours, certaines organisations de lutte pour les droits humains, ou qui se prétendent telles, et avec elles, la Commission nationale des Droits de l’homme (CNDH), ont engagé une campagne de propagande de grande ampleur (conférence de presse, mobilisation de médias, lobbying international, etc.) contre l’attribution à Biram Ould Abeïd Ould Dah du Prix des Nations Unies.

Cette campagne ne fait pas honneur aux organisations qui l’ont initiée. En particulier, elle ne grandit pas la CNDH dont la présidente a cru utile de prendre la parole à la tribune des Nations Unies pour discréditer l’IRA, et semer le doute sur l’engagement et l’action de Biram Ould Abeïd Ould Dah.

Tout en déplorant et dénonçant ces agissements, SOS – Esclaves est loin d’en être surpris. Nous connaissons assez les armes et les subterfuges de forces esclavagistes et des courants négationnistes de la réalité de l’esclavage pour ne pas nous en étonner. Nous sommes cependant peinés de voir des organisations «indépendantes » et des instances gouvernementales s’affirmant au service des droits de l’homme s’approprier les arguments et les méthodes des pires ennemis de ces droits.

La tactique de ces derniers emprunte principalement deux voies :

Rompre l’unité et la solidarité des organisations les plus résolues dans la lutte contre l’esclavage, en jouant sur d’éventuelles ambitions personnelles ou rivalités organisationnelles. Par exemple, selon les animateurs de la campagne contre Biram, celui-ci ne mériterait pas le Prix décerné par l’ONU, qui aurait dû revenir à Cheikh Saad Bouh Kamara, ou à Boubacar Ould Messaoud, ou Me Fatimata M’Baye ou Aminetou Mint Ely ou Mamadou Sarr. Ni l’une ou l’autres ces personnes ni l’organisation SOS – Esclaves, n’est dupe d’une telle hypocrisie, et tous sont trop éloignés de telles mesquineries.

Chacun a la liberté de partager ou pas le sens du combat dans lequel l’IRA et Biram sont engagés, d’être en accord ou pas avec leur conviction et leurs actions. Nul, cependant, ne peut contester la qualité de leur engagement et les sacrifices qu’ils consentent dans le combat pour l’éradication de l’esclavage dans notre pays.

L’autre axe de la contre-offensive pro-esclavagiste est la sauvegarde de l’unité nationale. Toute dénonciation de l’esclavage est perçue comme une action de sape contre l’unité nationale, devenue l’objectif absolu devant lequel doivent s’effacer tous les principes et les exigences de liberté, d’égalité et de justice et de progrès social.

Á SOS – Esclaves, nous demeurons convaincus qu’une unité nationale fondée sur l’asservissement, la domination et l’humiliation est un objectif vain et dangereux. En fondant leurs réactions et leurs attitudes sur des arguments aussi pernicieux, nombre d’organisations de « défense » des droits de l’homme s’alignent, consciemment ou non, sur les positions des forces esclavagistes et négationnistes.

Pour sa part, SOS – Esclaves regrette profondément une telle orientation, et en appelle au sens des responsabilités de chacun, comme elle réitère à l’IRA et à Biram Ould Abeïd Ould Dah ses félicitations et ses encouragements.

Nouachott, le 17 décembre 2013
Le bureau Exécutif

Boubacar Ould Messaoud
Président




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