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16-03-2014

09:44

Sidi Diarra : Qui est le député-maire de Rosso ?

A l’issue des dernières élections municipales et législatives, aucun candidat n’a pu se targuer d’avoir fait mieux que Sidi Diarra. Cet homme qui n’a jamais brigué un poste électif auparavant a réussi un coup de maitre : il s’est fait élire maire et député à Rosso.

Il a remporté le scrutin municipal devant Bomba Ould Dermane qui était ministre-candidat du parti au pouvoir l’UPR. Et pour l’élection législative il a battu à plate couture un autre membre de l’UPR en la personne de Moussa Diop Gueye.

En fait qui est ce Rossossois qui vient de faire une entrée fracassante sur la scène politique nationale ? Un homme - issu d’une famille modeste - parti de rien qui a su atteindre les sommets à force de travail et de grandeur d’âme.

Sidi, né d’un père bambara agent des eaux et forêts et d’une mère hartani, vit le jour au Trarza en 68 selon certaines sources, en 69 selon d’autres. Inscrit à l’école dès son jeune âge, il gravit les échelons ; entre au lycée de Rosso et décroche un bac option lettres modernes arabes en 89.

En octobre 1989, ne pouvant s’offrir des études à l’étranger, il s’inscrit alors à la faculté des lettres de Nouakchott pour y entamer un cursus en anglais. Et puisque sa maigre bourse ne suffit pas à pourvoir à ses besoins, il décide de se remonter les bretelles et de faire des petits boulots afin de pouvoir joindre les deux bouts et poursuivre ses études tranquillement.

Au début de l’année universitaire 90-91, il change de branche et passe de l’anglais à l’interprétariat qu’il juge comme étant un métier d’avenir.

En 94, il décroche une maitrise en interprétariat s’envole pour la Chine pour y apprendre le droit maritime. Cela lui permet de se familiariser avec le milieu commercial chinois et d’entamer une carrière d’intermédiaire entre sociétés chinoises et hommes d’affaires mauritaniens, sénégalais … désireux d’acquérir les meilleurs produits du point de vue qualité-prix.

De fil en aiguille, le polyglotte qui parle arabe ; français, anglais et chinois se constitue un matelas financier considérable et ouvre sa propre société en l’occurrence Talhaya pour exporter du thé vers la Mauritanie ; le Sénégal tout en ciblant les marchés ivoirien et marocain.

Devenu multi-millionnaire, l’homme ne se laisse pas griser pour autant par la réussite. «Au contraire il restera égal à lui ; gardera les mêmes amis et saura faire preuve de générosité à l’égard d’autrui. Sidi un être sensible saura toujours venir en aide à ceux qui sollicitent son aide sans rien attendre en retour, cela surtout à Rosso où il passe ses vacances à chaque fois qu’il rentre de Chine», confie en substance d’ailleurs un de ses amis d’enfance.

Devenu multi-millionnaire il s’attèlera également à venir en aide à l’équipe de Rosso qui évolue alors en deuxième division en lui apportant équipements et finances, mieux encore il ouvrira un centre de formation féminine à Rosso à partir de ses propres deniers afin de permettre aux femmes de sa ville natale d’apprendre gratuitement différents métiers.

En 2011 l’homme d’affaires s’installe définitivement en Mauritanie et envisage de faire la politique en se présentant à un poste électif à Rosso dans l’objectif de tirer sa ville du marasme. Et puisque le pays a décidé de rompre avec la tradition des candidatures indépendantes il se présente en novembre 2013 comme candidat et à la députation et à la mairie de Rosso sous les couleurs d’ El Wiam, un parti issu de l’opposition.

Au second tour élections municipales et législatives ses concurrents Bomba Ould Dermane et Moussa Diop Gueye - candidats du parti au pouvoir qui dit-on bénéficiaient du soutien de l’appareil d’Etat - ne feront pas le poids.

«A force de s’investir en faveur de sa ville Sidi Diarra qui maitrise à la fois le hassaniya, le wolof et le pulaar et qui se sent proche des toutes les communautés qui vivent en symbiose à Rosso a si bien conquis le cœur des Rossossois que ni le fauteuil de mairie, ni le siège de député ne pouvaient lui échappe», confie-t-on aujourd’hui dans son entourage».

Reste à savoir si le nouveau député-maire aura les coudées franches pour exécuter convenablement le programme qu’il a arrêté pour sa ville. Car quoiqu’il en soit certains ne lui pardonneront jamais le fait d’avoir chassé le parti au pouvoir de Rosso.

SC





 


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