Cridem

Lancer l'impression
21-08-2014

11:39

Armée : faut-il aussi arabiser les munitions ?

Temps Forts - La question d’arabisation s’invite ces derniers jours au sein de l’institution militaire censée être le dernier champ de bataille à se prémunir contre les idéologies politiques.

Cela pouvait passer peut-être inaperçu si ce n’était pas l’armée. Mais puisque c’est d’elle qu’il s’agit, la mesure prend une dimension encore plus sensible.

Cette décision d’arabiser tous les documents administratifs de l’institution militaire extensible à la garde, la gendarmerie et à tous les corps constitués vient illustrer une telle volonté de faire de l’armée un instrument d’assimilation linguistique entre les mains d’une seule communauté au détriment des autres qui ne parlent ni n’écrivent cette langue.

Cela ne va pas sans accentuer des frustrations épidermiques au sein d’une institution où des passifs très lourds ont entaché l’image d’une armée qui s’est délestée d’une partie de ses identités nationales.

La plaie est encore profonde pour guérir en peu de temps. Aujourd’hui la Mauritanie a besoin d’une armée réconciliée avec elle, forte de ses diversités culturelle et désintéressée de la chose politique. Ce qui héla est loin d’être le cas. Le choix de la langue pour gérer les affaires administratives ne doit pas est circonscrit au seul médium arabe.

Le pulaar, le soninke et le wolof sont aussi consacrées comme des langues nationales par la loi fondamentale. Elles méritent leurs places dans tous les usages linguistiques. A défaut il faut tolérer le Français en tant que langue de partage universel. Sachant surtout que l’essentiel de notre élite militaire qui a fréquenté les grandes académies militaires a subi une formation francophone, arabiser totalement l’administration militaire, c’est cantonner l’armée dans un « sens unique ».

Dans un monde en pleine transformation scientifique et technique les complexes linguistiques sont des facteurs de blocages. On n’achète pas u objet par la langue qu’il parle mais pour l’utilité qu’il présente. Un avion de guerre de marque Russe ou Américain n’appartient à toutes les armées qui en font la commande.

Une cartouche arabe ou britannique ne fait pas la différence entre les cibles. L’anglais dans les pays arabes domine plus dans les échanges et la communication. Le succès doit résider dans le travail et l’amour du métier.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org