Cridem

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23-10-2014

18:30

Maurichronique : Paroles de rats…

RMI Biladi - On connait déjà la souris. Son histoire. Je veux dire notre souris nationale, enfin presque. Elle est du village, comme on dit. Elle est des nôtres. On l’a connue dans toutes ses métamorphoses. Tous ses avatars. Kafka Franz aurait été parmi nous, il aurait trouvé une file de Grégo.

Que l’embarras du choix. Nous sommes bien forts. Même Kafka, on l’aurait épaté. Fasciné. Et aurait peut-être cherché, le pauvre dépossédé de son génie absurde, un registre plus conventionnel, plus formaté. La lignée de notre souris, on la connait bien.

Avec toutes les déclinaisons possibles et imaginaires. Avec des cicatrices de naissance. Des déformations prénatales. Des malformations postnatales. On la reconnait à tous les coups. A toute sortie. Toute naissance. On l’a dit. Ici, c’est l’affaire de la montagne. Elle accouche irrémédiablement d’une souris. Puisque la montagne, comme sa fille, elle est la nôtre. Elle est du village.

Je vous dis ça, pour rappel. Et pour que vous fassiez bien faire la part des choses. Et pour que vous ne preniez pas une souris pour autre chose. Si à vos oreilles parviennent des paroles et des paroles assorties d’agitations fébriles, considérez bien votre vis-à-vis. Détrompez-vous, ce n’est guère une souris. Une souris, ici, sort du flanc de la montagne. Elle ne fait que ça depuis des temps immémoriaux.

La souris n’est pas diseuse. Ni liseuse. Elle sort d’une montagne. C’est tout. Quand ça parle trop. Quand ça suggère une catastrophe imminente. Quand ça jure de ne plus jamais bouffer aucun câble. Ce n’est pas une souris.

C’est un rat. Il est l’antichambre de l’apocalypse. L’animal de mauvais augure. Qui jure sur la tête de son père et de sa mère, qu’il ne bouffera jamais un câble qui traîne. Un rat qui cherche à s’investir dans un futur douteux et espère faire oublier toute la câblerie qu’il a rongée.

En plus, un rat, de chez nous, vous ne savez pas, peut-être, il ne connaît pas son père, ni sa mère. La souris, elle vous dit ‘’je suis fille de la montagne’’. Elle ose dire et ‘’j’en suis fière’’. Le conformisme est mieux que l’opportunisme. S’il y a un choix à faire, c’est tout fait. Un rat, il ronge tout le temps.

A toutes les heures de journée et de la soirée. Et, lorsque le danger devient imminent, il cherche un tremplin. Un placement pour le futur. Il vient jusqu’à vous, dans votre oreille, il débite des choses inouïes. Des mauvaises paroles, qu’il ne saurait pouvoir dire l’hier et l’hier d’avant.

C’est juste un petit rappel. Pour vous dire que le village est peuplé de rats. Et ils ne font que jaser, les rats quand la chose approche. Quand, les choses se calment, c’est la souris, qui sort, en se déhanchant de ses hanches de souris. Et les rats plongent, rongeur, pour bouffer les câbles, jusqu’à l’apparition du prochain Iceberg.

Mouna Mint Ennas



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