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27-10-2014

10:11

Scandale au ministère des finances : Marché de gré-à-gré pour deux cents millions d’ouguiyas

Mauriweb - Le ministère des finances est secoué par un scandale d’un marché de gré-à-gré de plus de 200 millions d’ouguiyas constate « mauriweb.info » à la lumière de l’attribution de ce marché.

La transparence des attributions des marchés est encore mise à rude épreuve par ceux qui ont la charge de la traduire dans les faits en respectant la règlementation en vigueur. Et qui mieux que le ministère des finances devait veiller à respecter scrupuleusement la loi ? Et qui est aujourd’hui au creux de cette affaire scabreuse ? Le ministre lui Thiam Djombar.

En effet, et dans le cadre de la rénovation des locaux de la direction générale du Budget, un marché de plus de 200 millions d’ouguiyas vient d’être attribué en violation totale du principe de transparence et de saine concurrence pour les marchés publics, objet d’une réforme du code des marchés publics (loi N°044 du 22 juillet 2010). Aucun dossier d’appel d’offres.

Une affaire décidée entre quatre murs. Sur ce pactole, 80 millions auraient déjà été utilisés pour la réhabilitation des locaux de la direction du budget encore en chantier. Le reste de l’enveloppe est destiné à l’extension de la réhabilitation des directions du matériel, de la pension et de la solde.

Toutes ces directions sont concernées par l’opération.Une attribution qui n’a respecté aucune forme légale ou régulière malgré les prétentions de transparence affichées par les autorités dans ce domaine. Mais le grand hic est que cette attribution a été faite par le ministre des finances lui-même, Thiam Djombar et dans les conditions les plus opaques.

Aucune publicité n’a été faite de ce marché par la Commission de passation des marchés pour les infrastructures compétente pour ce genre de marché. Preuve certaine qu’elle n’a jamais été saisie de ce dossier. Nous avons poussé la vérification jusqu’à passer en revue tous les Pvs sur son site (www.cpmpsi.mr).

Pas la moindre trace d’un PV traitant de l’attribution de ce marché de 200 millions d’ouiguiyas par le ministre des finances. Rien ! Absolument rien. Rien encore du côté de la commission nationale de contrôle des marchés publics. Celle-ci n’a jamais autorisé ce marché de gré-à-gré comme le confirme son site électronique (www.cncmp.mr).

Mais en remontant cette affaire, on apprend qu’au ministère des finances où tout s’est décidé en aparté, cette attribution n’a fait l’objet du moindre marché régulier malgré l’importance de l’enveloppe engagée, soit plus de 200 millions d’ouguiyas.

On apprendra, en revanche, que c’est une attribution faite par le Ministre à l’un de ses « proches ». Son marabout, en l’occurrence. Ce dernier l’aurait confiée (pour ne pas dire sous-traitée) à un certain Brahim spécialisé dans l’importation du meuble chinois à travers une société appelée SGMC.

Cette dernière n’a rien à voir avec le génie civil encore moins la réhabilitation des bâtiments. Ce qui montre le degré d’irresponsabilité des auteurs de cette affaire rocambolesque.

Ce marché a été attribué directement comme s’il n’y avait aucune réglementation sur l’octroi des marchés publics dans notre pays. A quoi servent alors les lois et règlements allègrement piétinés.

Si le Ministre garant des finances de l’Etat se livre à de telles pratiques on peut considérer que le pari lancé par le président de la République à l’encontre de la gabegie -et chaque jour démenti par les faits de la pratique- reste un slogan creux. Le pari de la transparence est donc loin d’être gagné.

J.D



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