Cridem

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08-07-2015

06:29

Vote loi 048/2007 sur l'esclavage à l'Assemblée Nationale : IRA renoue avec la rue [PhotoReportage]

Ils ont remis au goût du jour leurs revendications légitimes. Le mouvement citoyen abolitionniste, IRA, vient de porter à l’Assemblée Nationale la revendication de la loi 048/2007.

Ce mardi 7 juillet, il y avait foule devant la chambre basse, et des députés invités à être plus regardant, car il ne sert à rien de représenter un peuple, si on ne le défend pas. Il est attendu d’un parlementaire qui se réclame de la légitimé populaire, qu’il soit plus citoyen que politique. Mais est-ce le cas chez nous ?

Devant la chambre basse, la mobilisation était au top, les nombreux véhicules cédaient le passage à la marée humaine qui scandait les noms de ses deux chefs détenus à Aleg, Birama Dah Ould Abeid et Brahim Oud Bilal, icônes du refus. 

Le dragon noir de la police ne tarda pas à être sur les lieux sans pour autant attirer l’attention, il fut plutôt royalement ignoré dans son allure de bras de fer et noyé dans la foule. « Nous avons un message à faire passer, pas des muscles à vendre » lance aux policiers, un abolitionniste.

Un message que Touré, un membre du bureau de l’IRA a délivré à la presse , « nous sommes ici dans une marche pacifique, devant les locaux de l’Assemblée Nationale en prévision de passage de la loi 048/2007, criminalisant l’esclavage, nous voulons que les concepts dans ce projet de loi soient précis, car jusqu’à la définition de l’esclavage en Mauritanie, il a problème » dit-il avant de poursuivre que, « la définition qui se trouve dans ce document est contraire à celle admise par les Nations-Unies.  Il y a des interprétations contraires à celles définies par les Nations-Unies sur l’esclavage, il y aussi d’autres imperfections, d’autres écarts qui peuvent permettre la libération d’esclavagistes. Il y a des députés qui ont participé avec des organisations des droits l’homme à l’élaboration de ces projets de lois, criminalisant l’esclavage qui ne sont pas suivis d’effet ».

Il a donné l’exemple de la libération de ce maitre d’esclave à Rkiz et dont la culpabilité à été établie par la brigade de gendarmerie, « libéré il y a deux jours ». Pour M. Touré, « il ne sert à rien de voter des lois si on ne les applique pas ».
En Mauritanie, plusieurs courants s’accordent que nos élus des deux chambres ne sont pas pour l’application des lois et règlements en vigueur, surtout celles relatives à la défense des droits de l’homme. Il y a des tabous que le mauritanien ne va jamais transgresser. C’est ainsi que nos élus ne livrent aucun combat pour le bon fonctionnement de l’autorité publique qu’ils incarnent.

Co-responsables de la situation désastreuse du pays, ils fréquentent les couloirs du pouvoir. Mieux ou pire, c’est selon, ils dînent sous les ors des palais de la république et continuent de vaquer à leurs occupations « après avoir commis le crime de voter des lois scélérates ».

La marche de l’IRA, toujours avec la même détermination s’est terminée devant le Ministère de la Justice symbole vivant du monde oligarchique mauritanien.

ADN





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