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12-07-2015

07:12

Abdallahi Ould Sidiya, correspondant en Mauritanie de la chaine Al Arabi TV Network : « Je me sens menacé… »

Il y a deux semaines, Abdallahi Ould Sidiya, correspondant en Mauritanie de la chaine Al Arabi TV Network, basée à Londres, est convoqué par le ministre chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement.

Selon notre confrère, le ministre lui a déclaré : « vous avez reçu une autorisation pour tourner une émission sur l’économie mauritanienne, vous en avez profité pour tourner sur les événements de 1989, c’est pourquoi vous êtes allé à Rosso. »

Réponse du journaliste : « je suis allé à Rosso pour traiter de l’agriculture et des échanges commerciaux avec le Sénégal. Je suis allé aussi à Nouadhibou pour la zone franche. » Toujours, selon notre confrère, le ministre a dit avoir reçu des « instructions » pour arrêter le reportage. Le journaliste, pour preuve du caractère économique du sujet, dit avoir remis au ministre des séquences du brut des enregistrements.

« Deux jours après ma rencontre avec le ministre, son secrétaire général m’appelle et me laisse entendre que les autorités ne veulent pas que le reportage soit diffusé. Il invoque lui aussi les instructions reçues » ajoute Ould Sidiya. En réponse au secrétaire générale, il déclare : " je ne suis pas directeur de la chaine, je suis correspondant, je n’ai pas pouvoir d’annuler une émission".

Ould Sidiya poursuit : « trois jours après, je reçois un coup de téléphone anonyme me convoquant à la direction de la sureté. Par précaution, avant d’y aller, j’ai posté sur ma page face book que je suis convoqué à la sureté. A la sureté, mon interlocuteur m’a laissé entendre que l’émission ne doit pas passer et qu’autrement ça serait ma responsabilité. Je lui ai demandé s’il s’agissait d’un avertissement. Il a répondu que la diffusion de l’émission pourrait m’être préjudiciable. Il a lui aussi dit avoir reçu des instructions. Je suis journaliste, j’estime avoir pour ce reportage comme pour d’autres faits avant, travaillé professionnellement et honnêtement. Avec ces convocations, je me sens menacé et je tiens à le faire savoir. Mon reportage est programmé pour diffusion une semaine après la fin du ramadan. »

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