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08-02-2016

20:30

L’Adrar est le coeur politique de la Mauritanie

Adrar-Info - Pierre Messmer, ancien administrateur colonial du cercle de l’Adrar mauritanien ( 1950-1952), gouverneur de la Mauritanie (1952-1954) ancien Ministre des Armées ,et Premier ministre de la France a dit : « L’Adrar (et surtout Atar), est le cœur politique de la Mauritanie.

L’ile-de-France par rapport à la France, le lieu à partir duquel la République Islamique de Mauritanie s’est peu à peu constituée ».
La déclaration de ce Chancelier de l’ordre de la Libération , membre de l’Académie française, prononcée bien avant l’accession de la Mauritanie à l’indépendance nationale, s’est avérée « assertion vraie », scientifiquement parlant.

En jetant en effet, un regard rétrospectif sur la vie politique en Mauritanie depuis le retour en France de Pierre Messmer, le constat est évident. C’est en Adrar qu’est né a Atar le 13/09/1916 Sid’El Moctar N’Diaye, le véritable fondateur de la République Islamique de Mauritanie dans ses frontières et indépendance actuelles :

Député de la Mauritanie à L’Assemblée Nationale française de 1951 à 1959 ; Président de l’Assemblée territoriale de Mauritanie de 1952 à 1958 ; Président de l’Assemblée Constituante de la RIM du 28 novembre 1958 à mai 1959 ; Président de l’Assemblée Nationale de Mauritanie de mai 1959 à mars 1961.C’est lui qui a signé le 28/11/1958 le document officiel proclamant la création officielle de la République Islamique de Mauritanie.

Et c’est ce Sid’El Moctar N’Diaye qui a choisi l’autre « père de la nation », Moktar Ould Daddah pour diriger les destinées de la Mauritanie :

« … Sidiel à qui je rétorquais qu’il était lui, le leader politique, tout désigné me répondit, sans ambages, qu’il ne voulait pas exercer de responsabilité dans le domaine exécutif… (et) que donc il ne voyait que moi pour être ce homme politique « nouveau » appelé à diriger la Mauritanie « nouvelle … » dixit Moktar dans ses mémoires « contre vents et marées »

http://cridem.org/C_Info.php?article=650645

Pour concrétiser son choix sur le terrain, Sid’El Moctar a mis en jeu tout son charisme et réputation pour que Ould Daddah parvienne à se porter candidat au poste de conseiller territorial . Chose difficile en son temps car la circonscription administrative de Boutilimit par laquelle pouvait passer la candidature de Moktar est barrée par son parent, l’éminent notable Souleymane Ould cheikh Sidiya . Pour Sid’El Moctar, il fallait passer autrement.

L’anecdote que se content les Atarois est la suivante : « Par un soir de 1957, Ould Yahya N’Diaye (ainsi l’appelle-t-on à Atar) arrive par avion en compagnie de son ami Moktar daddah.

De l’aéroport, le président de l’assemblée territoriale de la Mauritanie, envoya un message verbal à Ehel ( gens d’) Adrar : « Je suis venu avec mon jeune ami Moktar . Je cherche à le proposer au poste de conseiller territorial. Si cela est possible, tant mieux. Si, non, je vais continuer ma route ».
Le messager courut à pied et vint communiquer l’information au grand notable et richissime commerçant Homody Ould Mahmoud, beau père de Sid’El. Expectative !!! Casse-tete !!!

L’auguste Homody sait que la Jemaa de l’Adar a déjà choisi ses candidats aux postes de conseillers territoriaux , et non des moindres, en la personne de Dey Ould Sidi Baba, Sid’Ahmed Kabach pour Atar et Ould El Mounir pour Chinguetti .

Des « mastodontes politiques » aussi illustres et prestigieux, aux yeux d’Ehel Adrar , que Souleymane Ould Cheikh Sidiya pour Ehel Boutilimit. Que faire alors ?

Ne dit-on pas que : derrière chaque grand homme, se cache une femme. Salka Mint Ebdebba qui a tout entendu de la conversation entre son mari et l’envoyé de Sid’El , n’attendit pas la minute pour lancer toute son autorité, sa force d’âme, son intelligence, son aura, sa sagesse et ses nombreuses relations amicales pour que la Jemaa de l’Adrar se réunisse extraordinairement dans les plus brefs délais et que son gendre ait gain de cause.

Grace a la noblesse de sentiments, clairvoyance, ouverture d’esprit , amitié sincère ambiante entre les grandes notoriétés de l’Adar ( Allah Yarham Houm Jemi3an) , l’assemblée accepta sur proposition d’Ehel Chinguetti que Ould EL Mounir retire sa candidature pour permettre à Moktar Ould Daddah de porter le flambeau de représentation de la 7eme ville sainte, dont le nom est aujourd’hui fierté, porté par tous les Mauritaniens ou Chenaghita . »

Ainsi donc Moktar Ould Daddah est élu en mars 1957 conseiller territorial de l’Adrar.

Depuis lors ; il n’a cessé de manifester sa reconnaissance à l’endroit d’Ehel Adrar. Dans son discours fondateur le 1er Juillet 1957 à Atar (justement), il disait en guise d’introduction :

« Mes chers amis, mes chers compatriotes, C’est avec une émotion toujours renouvelée, que je me retrouve dans ce cadre de l’Adrar immortalisé par le poète qui a chanté les noms prestigieux de « Gour Hamogjar, du Batem, du Dhar Tiffojjar » et surtout au milieu de vous tous à qui je dois la place que j’occupe maintenant. Je tiens à vous remercier à nouveau de la confiance que vous m’avez accordée, me permettant ainsi d’accéder aux plus hautes responsabilités.

Je puis vous assurer que cette confiance ne sera pas déçue. Je veux aussi remercier tout particulièrement l’Emir de l’Adrar à l’hospitalité duquel nous devons de nous retrouver tous ensemble ce soir. Je lui suis reconnaissant de vous avoir rassemblés ici pour entendre ce que j’ai à vous dire.

http://mauritanie-ouldkaige.blogspot.com/2012/12/un-discours-fondateur-celui-du.html

En mai 1957, Moktar Ould Daddah devient vice-président du conseil de gouvernement de la Mauritanie. Il fait alors décider le transfert de la capitale mauritanienne en territoire national, mettant fin à la situation surprenante d’un pays dont l’administration et les pouvoirs publics siègent à l’extérieur, à Saint-Louis, chef-lieu commun du Sénégal et de la Mauritanie à l’époque coloniale.

L’autonomie adoptée par référendum en novembre 1960 fait de Moktar le Premier ministre de la République islamique de Mauritanie. Ould Daddah est ensuite élu président de la République par l’Assemblée en 1961.

Comme pour justifier les propos de Pierre Messmer qui parle du Grand Adar, couvrant en son temps l’Inchiri, Nouadhibou et Tiris Zemmour, la Mauritanie continue, après la proclamation de son indépendance en 1960, de battre au rythme du cœur de l’Adrar.

Ainsi , les cinq principaux présidents qui ont réussi a tenir la barre de commandement du pays et marquer de leur passage l’évolution du pays, sont issus de l’Adrar ou de localités qui lui sont satellites.

Moktar Ould Daddah « adoptif politique de l’Adrar » , le pays a connu les hauts et bas diplomatiques pour sa reconnaissance ; La sortie de la zone franc ; La Nationalisation de Miferma ; L’ entrée dans la guerre au Sahara. …

Mohamed Khouna Haidalla : Application de la Chari3a islamique et loi sur l’esclavage…

Maaouiya Ould Taya : Relation diplomatique avec Israël, événements sanglants 89-91 ; Introduction des technologies de communication :Internet ; premières élections municipales, parlementaires et présidentielles….

Ely Ould Mohamed Fall : transition démocratique et remise du pouvoir au civil….

Mohamed Ould abdel Aziz ……

L’Adrar a offert en martyr le premier maire de la ville d’Atar, Abdellahi Ould Oubeid pour avoir osé interdire aux soldats Français dés l’indépendance du pays, d’organiser des manifestations perverses dans sa commune les obligeant à se cantonner dans leurs casernes.

Tout comme l’Adrar a donné à la capitale du pays Nouakchott, son premier maire en la personne de Mohamed Ould Khayar….

Mais l’Adrar n’est pas que le cœur politique pour la Mauritanie. Il est aussi son cœur culturel : Hamam Fall , fils d’Atar, le fondateur du théâtre et cinéma modernes, Jeich Ould Seddoum avec sa troupe artistique , initiateur du « Jaguar » devenu universel; Brour Ould Mahmoud et la percée du Med’H et du Bendje …. La Guetna et cérémonies festives ; Baptêmes ; Gastronomie, Tajine à base de kebdé …..Dattes , Henné et D’Hinn (beurre) Adrar etc…. sont devenues aujourd’hui culture partrougee par tous les Mauritaniens.

Un autre sujet à aborder ultérieurement…

Ely Salem Khayar



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