Cridem

Lancer l'impression
08-03-2016

22:45

Biram conseille les siens de se servir du Saint Coran

L'Authentique - Deux jours après la répression qui s’était abattue sur les militants d’IRA, devant le Palais des Congrès où le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon était attendu, le leader du mouvement, Birame Dah Abeid a exhorté, du fond de sa cellule à la prison civile de Nouakchott, ses sympathisants à s’armer du Livre Saint et des enseignements du prophète pour sortir de leur situation de dominés et de marginalisés.

Dans une lettre qui vient d’être largement diffusée, le leader d’IRA, Birame Dah Abeid, a exhorté les Harratines, « les damnés de le Terre, les exclus, les dominés, les pauvres et les marginalisés » de s’en tenir au Livre Divin, le Coran et la Sunna du Prophète (PSL) qui constituent selon lui leur seul arme de défense contre l’oppression et la tyrannie.

Cet appel qui vise à insuffler du souffle à la résistance de ses militants, Birame Dah Abeid l’a lancé une journée après le départ du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon qui a séjourné du 3 au 5 mars 2016 en Mauritanie.

Pour l’occasion, les militants d’IRA avaient organisé une double manifestation. La première s’était déroulée sans heurts aux alentours du siège des Nations Unies à Nouakchott. Plusieurs dizaines de sympathisants du mouvement antiesclavagiste s’était présenté le matin, pancartes et banderoles en bandoulières pour interpeller Ban Ki-Moon sur l’emprisonnement de leurs leaders, Birame et Brahim Bilal Ramadan.

L’après-midi, les militants d’IRA étaient également au rendez-vous devant le Palais des Congrès de Nouakchott en invités indésirables. Ils ont été dispersés par les forces de l’ordre avec une répression violente qui aurait causé des blessures dans les rangs des militants.

Ces actions régulières d’IRA qui n’ont cessé depuis plus d’une année d’occuper la rue, interviennent au moment où plusieurs dissidences continuent d’éclaircir ses rangs. Elle intervient aussi à un moment où la question de l’esclavage dont ils se sentent le porte-étendard est devenu le cauchemar des autorités. Pas une année ne passe sans que des lois ne soient promulguées.

Après l’inscription du crime esclavagiste comme crime contre l’humanité dans la constitution mauritanienne, la révision de la Loi 027-48 qui durcit les peines d’emprisonnement contre les auteurs et autorise la société civile à se porter partie civile, le gouvernement vient d’autres mesures.

Ainsi, le 6 mars a été institué « Journée nationale de lutte contre l’esclavage », date à laquelle selon un haut responsable mauritanien, « la feuille de route a été adoptée en 2014 ».

La première commémoration devrait avoir lieu, dimanche 6 mars 2016. Pour les antiesclavagistes, cette décision sert, comme toutes les dispositions jusque-là prises, pour la consommation extérieure. « Le fait que cette décision n’ait été prise que le jour de l’arrivée du Secrétaire général de l’ONU montre tout son opportunisme et son caractère mercantile » déclare un membre influent d’El Hor.

D’ailleurs, samedi 5 mars, le mouvement El Hor, engagé lui aussi dans la lutte contre l’esclavage et la défense des intérêts des Haratines avait organisée une soirée de commémoration à l’Ancienne Maison des Jeunes de Nouakchott, en présence de plusieurs figures politiques et de plusieurs associations harratines.

MOMS



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org