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21-10-2016

13:10

Prison de Dar Naim de Nouakchott : Des malades du SIDA souffrent et meurent…[Photos]

Mauriweb - Malgré les sonnettes d’alarmes tirées par les différentes ong et institutions actives dans le domaine des droits de l’homme, la situation des prisons en Mauritanie demeure préoccupante. Il y a environ trois milles prisonniers répartis entre la Maison d’arrêt de Dar-Naïm, la Prison Centrale, la Prison des femmes de Sebkha le centre de détention des mineurs, la prison d’Aleg celle de Bir Moghrein et Nouadhibou.

Les capacités d’accueil de ces structures pénitentiaires sont très largement dépassées. La promiscuité le dispute à l’insalubrité à la sous alimentations et aux ravages des maladies comme le SIDA.

Des documents exceptionnels et un reportage-photo clandestin de la prison de Dar naim de Nouakchott, montrent en partie l’extrême souffrance de ces individus abandonnés à eux même et qui de ce fait subissent une double peine.

Selon les informations qui nous sont parvenues de l’intérieur de cette prison, ils étaient 7 malades du SIDA. Un est décédé la semaine dernière, un autre est venu de la ville de Zouérate. Personne ne donne de chiffres concernant le nombre de séropositifs en prison.

On imagine que compte tenu des conditions carcérales : promiscuité, viols, rapports sexuels non protégés, usages multiples des seringues et des lames de rasoirs, le taux de prévalence devrait atteindre des proportions catastrophiques.

Pourtant, la Mauritanie a ratifié les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de la personne humaine qui reconnaissent dans leurs dispositions le respect de la personne humaine en situation de détention. Ainsi, l’article 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que : « Toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérent à la personne humaine ».

Dans la prise en compte de la dignité des personnes incarcérées, il est admis que l’incarcération d’une personne gravement malade constitue un traitement inhumain et dégradant portant atteinte à sa dignité. C’est ainsi qu’en France la Loi Kouchner qui date du 4 Mars 2002 a institué un dispositif prévoyant la possibilité d’une suspension de peine pour raison médicale.

Les prisonniers séropositifs entrent dans le cadre de l’Article 10 concernant les personnes incarcérées atteintes de pathologies graves et que dire de ceux qui ont déjà effectivement développé la maladie.

Plus grave parmi ce détenus gravement malades, certains sont en détention préventive et d’autres sont en attente de procédures d’appels qui tardent à se concrétiser.

Il est évident que même en l’absence de législation, les malades atteints du Sida et des formes contagieuses de la tuberculose doivent bénéficier d’une suspension de peine pour raison médicale, non seulement pour avoir les soins appropriés mais aussi pour éviter de propager ce maladies parmi les autres prisonniers mais aussi au sein du personnel de surveillance.

Pour ce qui est des malades se trouvant à la prison de Dar Naim, malgré l’avis du médecin de la prison, l’administration pénitentiaire n’a encore pris aucune mesure pour leur venir en aide.

Non seulement La trithérapie n’est pas disponible mais l’alimentation est des plus exécrables. Le riz au poisson est tout juste du riz blanc surmonté d’un morceau de sardinelle sans légume. L’eau est à la limite du potable et pour l’hygiène il n’y a ni savon ni détergents ni désinfectant.













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