Cridem

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02-11-2016

20:45

Musiques du Monde | Arbina | Noura Mint Seymali

Telerama - Avis aux amoureux (et aux blasés) des grooves transsahariens : ce vent des sables venu de Mauritanie est une tornade rock and roll à débosseler les chameaux et pourrait même faire vaciller les oreilles d'ordinaire peu sensibles aux répétitives syncopes berbères.

Sur le fond, pourtant, rien n'a changé depuis Tzenni, l'album qui a révélé Noura Mint Seymali sur la scène internationale il y a deux ans : ce sont toujours les mêmes sonorités abrasives des luths maures (l'ardîn et le tidinît), les mêmes riffs électrifiés, martelés par les percussions et la batterie, les mêmes vocalises gutturales étourdissantes, où s'agrègent invocations du Prophète, message de prévention contre le cancer du sein et ode à la musique bédouine — avec un poème de son propre père dans Richa.

Seulement, sur la forme, les effets sont décuplés, d'une part par des mélodies un peu plus accrocheuses, d'autre part par une profonde réverbération et des bourrasques de cordes amplifiées complètement psychédéliques.

Bien énervés, Noura Mint Seymali, à la harpe ardîn, et son mari, Jeiche Ould Chighaly, à la guitare électrique (qu'il troque parfois contre son luth tidinît), rivalisent d'exubérance. Le tout perpétue avec une belle modernité la verve griotique familiale, autrefois portée à incandescence par la grande Dimi Mint Abba, belle-mère de Noura Mint Seymali, disparue en 2011. — Anne Berthod

| 1 CD Glitterbeat.

Anne Berthod
Télérama n°3486



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