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27-03-2017

07:58

Littérature : présentation du premier roman de Brahim Bakar Ould Sneïba [Vidéo & PhotoReportage]

Cridem Culture - L’auteur mauritanien Brahim Bakar Ould Sneïba publie son premier roman de quelques 130 pages. Son titre : "Soufi, le mystère qui faisait peur", inspiré de la vie de Cheikh Hamahu Ar-rahmane, chef religieux plusieurs fois déportés par le colonisateur français.

Pour son auteur, ce livre témoigne de sa part "un certain élan, une certaine épaisseur" par rapport à la romance. Face au public, le mardi 21 mars, au Centre Culturel Marocain (CCM), à Nouakchott, Brahim Bakar Ould Sneïba a justifié sa vision, lors de la présentation de son premier roman : "Pour moi, il faut écrire une histoire romancée qui traiterait d’un thème d’importance. Dès que le lecteur finit, il aurait reçu une certaine connaissance".

Ainsi, dans cet ouvrage, l’auteur campe le décor, "le fil rouge", préfère-t-il dire, et entrainer le lecteur dans les jardins du soufisme (mysticisme). Au-delà de cette exploration, Brahim Bakar Ould Sneïba transporte le lecteur sur les pas de Cheikh Hamahu Ar-rahmane qui "par la force des choses est confronté à la colonisation et connaitre la souffrance, le froid, la négligence, la prison et finalement la mort dans des conditions extrêmes".

Le roman jongle entre thématiques verticales et horizontales sur fonds de luttes, de traditions, de rébellion, de civilisation, de valeurs morales et religieuses.

-"un roman de résistance idéologique"-

Revenant sur le contexte historique du roman, Ba Kalidou Mamadou, professeur de lettres, à l’Université de Nouakchott Al-Asriya, explique qu’il s’inscrit dans le sillage de la littérature contestataire. "Avec Soufi, nous voyons resurgir la thématique de la colonisation. Et voilà qu’il remet au jour la problématique de la colonisation", souligne M. Ba qui n’a pas manqué de saluer "un roman de résistance idéologique" incarné par Cheikh Hamahu Ar-rahmane, "un personnage qui a un double ancrage du point de vue ethnographique et anthropologique".

"Sa mère est peul et son père, arabe"
, rappelle Ba Kalidou Mamadou pour relever le caractère de la diversité du roman et de la dénonciation de l’intolérance à travers le personnage de Cheikh Hamahu Ar-rahmane.

Comme l’a souligné de son côté, Idoumou Ould Mohamed Lemine, professeur de Lettres à l’Université de Nouakchott Al-Asriya, "Soufi, le mystère qui faisait peur" soulève un coin du voile sur un épisode très important de l’histoire coloniale de la sous-région d’Afrique Occidentale.

"Dans le concert des thématiques de la littérature mauritanienne d’expression française, c’est la première fois où un homme de religion devient une figure de proue, devient un héros. Certes, l’Islam a toujours été présent dans le roman mauritanien mais tout simplement en tant que référentiel. Dans ce roman de Brahim, l’Islam est à la fois objet et sujet. C’est ce qui fait à mon avis son originalité", a relevé pour sa part Mbouh Séta Diagana, professeur de Lettres, à l’Université de Nouakchott Al-Asriya.

Conseiller à la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) en Mauritanie, Brahim Bakar Ould Sneïba est également l’auteur de "La Mauritanie entre les Chars et les Urnes : 1978-2008" publié en 2013, à Nouakchott.

Texte & Photos | Par Babacar Baye NDIAYE

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