Cridem

Lancer l'impression
04-04-2017

11:30

IN MEMORIAM | Ibrahim Famakan Coulibaly : Ce sourire pouvait-il s’éteindre ?

L'Eveil Hebdo - Ce baobab dans le vrai sens du mot est tombé ce 29 mars 2017 des suites d’une longue maladie.

Président de l’union des journalistes maliens, il sera élu en 2002, Président de l’UJAO, au congrès de Dakar à. la suite d’une longue et âpre bataille. C’est également à cette date que je suis élu membre du Bureau Exécutif de cette organisation.

IL sera reconduit trois fois à la tête de l’UJAO, jusqu’au moment ou il a compris qu’il fallait « savoir quitter à temps », laissant la place à une nouvelle génération de journalistes.

IL disait souvent en souriant : "IL ne faut pas faire comme certains présidents africains que nous critiquons".

Après son départ, je restais encore au Bureau Exécutif, car j’avais été désigné Président de la Commission du recrutement du Coordinateur du Projet de renforcement des capacités de L’ UJAO,(PRC/UJAO) et Président du Comité de Surveillance du PRC/UJAO qui avait obtenu un important financement de l’ACBF, pour la formation des journalistes dans les États de la CEDEAO , plus la Mauritanie, et ce, grâce à l’abnégation de Ibrahim et des son compatriote Soumana Sakho qui dirigeait l’ACBF, dont le siège était logé à HARARE AU ZIMBABWE. Je quittais enfin en 2010, avec un Certificat de reconnaissance de l’UJAO.

Ainsi durant plus d’une décennie de Dakar à Cape Town, de Conakry à Abuja, de Ouaga à Accra, de Bamako à Harare, nous avons bourlingué et cheminé ensemble malgré les vicissitudes, les multiples difficultés et tracasseries. Sa disparition est une perte immense pour les professionnels du Mali et du continent.

IL avait une formule choc qui consistait à dire : « qu’un professionnel qui ne prend pas en compte sa déontologie est comme un soldat fou qui tire sur tout ce qui bouge à la recherche de l’argent. »

Enfin nous présentons nos sincères condoléances à son épouse éplorée, à ses enfants, à la presse malienne et africaine.

EVEIL Hebdo
Laissons la parole à un jeune et brillant confrère ADAM THIAM pour l’ultime hommage

« Un grand monsieur nous quitte. Lui aussi. Tel est l’ordre des choses. D’autant que ceux de sa cohorte d’âge s’inclineront de plus en plus devant la loi d’airain de “la nuque après le front” pour répéter le regretté Oumar Cissé cet autre éminent journaliste disparu.

À l’appel du matin des noms vont manquer de plus en plus: conjoints, camarades, L’inéluctabilité du destin est pourtant un fait. La douleur de la perte d’un être cher en est un autre. Et Dieu sait si Ibrahim Famakan Coulibaly nous était cher. A nous et à d’autres. Qui ne l’aimait pas ? Qui pouvait résister à son contagieuse bonhommie ? Collègues de son âge, jeunes confrères dépositaires de l’avenir de la presse locale, donc de celui de notre démocratie, tout le monde l’aimait.

Ibrahim aura tenté, sans jeter l’éponge un seul jour, de transmettre l’humilité qui l’a caractérisé et qui lui a valu le respect de la profession. Il aura été plus d’une fois sur le front de la médiation et du syndicalisme pour apaiser les conflits au sein de la presse ou entre la presse et d’autres corps. Il aimait à juste raison se proposer en exemple : quelqu’un qui a appris le métier à la force du poignet, par passion et par vocation.

Il avait confiance de ses limites mais il avait encore plus foi dans l’aptitude humaine à se dépasser en apprenant tous les jours, chaque jour un peu plus. A sa famille nos condoléances les plus attristées. Et à lui-même nous disons : repose en paix, frère. »


Adam Thiam



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org