Cridem

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11-07-2017

16:45

Diplômée au BEPC… alors qu’elle y était absente !

Le Calame - La réussite de candidats absents, lors du déroulement des épreuves, est un fait marquant du BEPC 2017. La tricherie, le manque de sérieux et l’iniquité entre les candidats en resteront la signature, notamment au centre de Sélibaby 3.

Quelle surprise, pour ne pas dire indignation, d’y constater la réussite d’Assa Lassana Diakité, épouse de Farba Tamboura, directeur des études au lycée de Sélibaby. Car elle n’a pas traité un seul sujet de l’examen. Inscrite au lycée privé El Khayar de Sélibaby, sous le numéro 42767, elle devait subir les épreuves au centre susdit.

Mais certaine de « l’appui » de son époux, elle ne s’y est pas même présentée, préférant se rendre à l’examen du centre qataro-mauritanien de Sélibaby qui se déroulait en même temps que le brevet.

Comment aura-t-elle donc réussi au BEPC ? L’épouse de l’administrateur scolaire devait occuper la première place, à la salle 12. Elle a été relevée absente, tout comme Aminata Oumar Diallo, inscrite sous le numéro 42767 ; et Oumou Abdallahi Anne, inscrite sous le numéro 42797 qui ont, comme elle, préféré le centre qataro-mauritanien, tentant, en vain, de se faire représenter par d’autres candidates.

Il aura donc fallu toute une complicité de profs, surveillants, jusqu’à celle du chef de centre, Madiké Gueye, directeur de Sélibaby 1, pour que tous les sujets du BEPC soient déclarés traités par la bonne dame qui a obtenu, en conséquence, une « heureuse » moyenne de 13, 26 (voir mauribac.com).

Cela confirme que les tricheurs sont les soi-disant « responsables » et non pas les candidats. Seuls donc les pauvres perdent leur temps à travailler ou à croire au sérieux. C’est du moins la leçon que retient plus d’un à Sélibaby.

Les candidats et leurs parents exigent que lumière soit faite sur cette affaire. « Une enquête doit être ouverte, pour punir les auteurs des tels actes contraires au principe de l’égalité de chance entre les élèves », s’indigne un parent contacté lors de la publication des résultats.

« Ce cas patent de fraude exige d’autant plus lourdes sanctions qu’il met en cause des personnes censées combattre de telles pratiques. Des irresponsables grèvent l’Etat d’un lourd budget, pour les surveillances, et le discréditent, en même temps : ils doivent subir les conséquences de leurs actes ».


Préférant garder l’anonymat, une candidate inscrite dans la même salle que les absentes renchérit : « Si l’épouse du DE du lycée a obtenu le BEPC, sans se présenter à aucune des épreuves, c’est qu’elle était certaine que son mari et les collègues de ce dernier traiteraient, pour elle, tous les sujets.

D’ailleurs »,
ajoute-t-elle, « Assa n’est pas la seule à bénéficier de ces faveurs. La fille du proviseur du lycée m’a laissé entendre que son père remplaçait certaines copies par d’autres traitées par des profs ». Ce n’est donc apparemment secret pour personne qu’elle allait, elle aussi, réussir.

Seuls les pauvres et ceux qui n’ont personne pour traiter les sujets à leur place s’en tiennent au peu qu’ils ont retenu des cours et des révisions. La certitude de « réussir » semble, ainsi, réservée aux seuls parents, sinon « partenaires financiers », des responsables de l’administration scolaire, des professeurs et des surveillants.

Un proche d’une des candidates qui n’ont pas réussi à faire accepter leur remplacement exige, lui aussi, toute la lumière sur cette affaire et des sanctions à l’encontre des fautifs et de leurs complices. On attend les réactions du DREN du Guidimakha et du MEN.

Que signifie la conscience professionnelle, quand les responsables de nos écoles sont les premiers à s’inscrire en faux contre les principes de leur profession ?

Ben Abdalla



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