Cridem

Lancer l'impression
11-08-2017

22:00

Élection référendaire : La résistance, jusqu’au bout !

L'Authentique - Une fois n’est pas coutume, les partis de l’opposition ne sont pas restés les bras croisés devant ce qu’ils ont qualifié de « tripatouillage de la constitution et coup d’Etat constitutionnel ».

Très tôt engagés pour le boycott, ils auront réussi à se faire entendre par les populations qui ont adhéré en masse derrière eux, mais aussi par le Sénat qui a finalement rejeté le projet de loi, à propos. Partant, même interdits de manifestation, ils auront exprimé leurs vues, perturbant l’organisation des suffrages et poussant à la création de villes mortes le jour du vote.

C’est dans la douleur que les pouvoirs publics ont finalement tenu les suffrages du 5 août dernier. En effet, pour organiser les élections, il a fallu mettre le pays en état de siège. Les forces de l’ordre, toutes mobilisées, avaient été mises en état d’alerte maximum, et prêtes à agir.

C’est ce qui explique la promptitude de leur réaction, la veille, mais aussi le jour même su scrutin où accompagnés de leurs militants, ils ont été repoussés par la police anti-émeute, à coup de gaz lacrymogène.

C’était alors la énième répression de l’opposition « boycottiste ». Les leaders, qui jugent le référendum illégal, allaient rendre visite aux sénateurs frondeurs en sit-in depuis le mercredi au sein du sénat. Deux pick-up chargés de policiers en tuniques noires se pointent stoppant ainsi leur progression. Les deux camps s’échangent quelques mots. Brusquement, une pluie de grenade s’abat sur la foule.

Les manifestants résistent toujours. La police s’affole et reprend, intensément cette fois-ci, son jet des grenades. Elle arrive à dégager les lieux et à quadriller la zone. Les opposants au référendum réalisent qu’ils ne peuvent pas accéder au sénat.

Au même moment, les sénateurs décidaient de suspendre leur grève de la faim. Rendez-vous avait été pris par ceux-ci pour se retrouver aux portes de la CENI. Le lendemain, ils étaient près d’une vingtaine à s’y retrouver. L’occasion pour eux, de rejeter les résultats du referendum sur les amendements constitutionnels. Le mouvement est dirigé par Mohamed O.

Gadda, le sénateur de Boumdeid Mohamed Sid’Ahmed O. Gazouany et Malouma Mint El Meidah. Au même moment, les responsables du G8, un rassemblement intégrant une coalition, plusieurs partis politiques et organisations, dénonçai le référendum le qualifiant de « coup d’Etat contre la constitution, les institutions et le peuple ».

C’était pendant une conférence de presse. Mohamed Jemil Ould Mansour, président en exercice du regroupe créé début juillet, pour faire échec au projet de révision constitutionnelle, et leader de la mouvance islamiste modérée, devait vivement condamner ce qu’il a appelé « une mascarade référendaire et une escroquerie sans précédent par laquelle le pouvoir tente d’usurper la volonté du peuple » dans le cadre d’une démarche « en violation flagrante de la constitution ».

Pour le G8, ce référendum « est un nouveau coup d’Etat contre la légalité constitutionnelle, à travers un scrutin fortement entaché par la complicité d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) composés d’agents au service du pouvoir ».

Le responsable du G8 est par ailleurs revenu sur les conditions de déroulement de la campagne référendaire, rappelant « la répression sauvage contre les manifestations de l’opposition et de tous les mouvements de jeunes, la prolifération des meetings du chef du régime avec des discours vulgaires…. ».

N.H




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org