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18-08-2017

08:35

Formation du gouvernement : Ould Diay, Premier ministre !

L'Authentique - Le coordinateur de la campagne de Nouakchott, ministre des finances, Ould Diay est pressenti aux plus hautes fonctions du gouvernement. L’ascension de l’homme se dessine depuis la victoire du « Oui » au referendum constitutionnel. Seule obstacle à cette fin, le chef d’état major général des armées…

La nouvelle circule amplement dans les hautes sphères du pays ! Ould Diay, ministre de l’Économie et des finances, coordinateur de la campagne référendaire de Nouakchott, est pressenti à la fonction de Premier ministre, chef du gouvernement ! Ce serait lors de la prochaine rentrée gouvernementale prévue au lendemain de la fête d’El Id El Adha, au début du mois de septembre.

En effet, ces dernières semaines, nombre de faits et actes présidentiels prouvent que l’homme pourrait être promu au “meilleur” (ou pire, c’est selon) : d’abord le désaveu de deux autres supposés prétendants sérieux, l’actuel Premier ministre et le président de l’UPR.

Le Premier qui devrait toute vraisemblance payer pour la carence de ses ministres envoyés au front pour mener la campagne référendaire.  Il faut dire que partout dans le pays, ce sont les ministres du gouvernement qui mené campagne en faveur du Oui mais tous, ont montré leurs limites dans leurs capacités de mobilisation des populations tant ils sont décriés.

Le second aurait été en toute logique Premier ministre, mais la mise à l’écart du parti et son absence remarquée sur la scène politique ne laissent rien présager de son éventuelle promotion à la tête du futur probable nouveau gouvernement.

Autre larron éliminé d’office, et cela malgré qu’il ait été embarqué par le président pendant la dernière semaine de campagne dans son bagage électoral, Ould Mohamed Laghdaf. L’homme n’a pas beaucoup de chance de revenir car il serait dit-on, mal apprécié des hommes en kakis.

A commencer par le premier d’entre eux, le chef d’état major des armées. Aussi, et à y procéder par élimination, à partir de la queue du peloton, arrive en composition, l’actuel ministre de l’économie et des finances, laudateur en premier du gouvernement, et dont l’impopularité le dispute à la carence des caisses de l’Etat dont il est supposé en être le premier gardien.

Il faut toutefois dire que malgré tout, l’homme a le vent en poupe auprès du président de la République qui le consulterait sur toutes les questions d’ordre national voire international.

Ayant réussi à organiser les suffrages référendaires à moindres frais (on parle de 2 milliards d’ouguiyas, au lieu des six précédemment évoqués) Ould Diay aurait une fois de plus séduit le président de la République, en parvenant, une énième fois à réussir l’organisation d’un événement national avec des frais plus faibles qu’annoncés.

Gâteau sur la cerise, le ministre promettrait encore plus d’entrées financières, après qu’il ait sommé les hakems et autres chefs d’arrondissements de restituer dans les caisses du Trésor public, le restant du budget qui leur avait été alloué pour la tenue de la campagne et de l’élection référendaire !

Coordinateur de la campagne de Nouakchott, le ministre Ould Diay aurait davantage convaincu le chef de l’Etat, de sa force politique, en réussissant à mobiliser près d’un million de personnes lors du meeting de clôture de campagne.

En outre, avec un taux de participation aux suffrages de 53% dans la capitale, il aura fait toute la preuve de son dévouement et de son engagement auprès du président de la République.

S’affichant aux côtés de celui-ci lors de toutes les manifestations politiques de ces dernières semaines, il aura surtout fait parler de lui pendant la soirée électorale où le président a passé presque toute la soirée dans des apartés avec lui ; mieux, c’est lui qui le représentera le lendemain quand il devait remercier les membres des initiatives qui avaient œuvré pour la victoire du « Non ».

Les invités devaient remarquer à l’occasion, le traitement de faveur qui avait été réservé à Ould Diay, par les forces du Basep du Palais des Congrès. Après avoir convaincu le président de la République dans le secteur des Finances, l’homme qui s’est vu confié en sus des Finances, le Départements des Affaires économiques, aurait gagné de galon en réussissant le pari politique, d’abord dans son Maghta Lahjar natal, au Brakna et à Nouakchott, voire sur l’ensemble du territoire national du fait du triomphe final du « Oui ».

A la tête des sondages, l’homme devrait voir plusieurs obstacles se dresser devant lui : d’abord celui qui se dessine autour du chef d’état major des armées, le général Ould Ghazouany. Ce dernier nourrit en effet, une réprobation particulière contre lui depuis que l’an dernier, il avait tenté de brouiller les relations entre Ould Abdel Aziz et lui.

On raconte à cet effet que agissant en laudateur attitré, le ministre avait rapporté au président de la République, un document financier qui lui avait été recommandé par le chef d’état major. Au lieu de s’exécuter, le ministre avait cru bon d’en informer le chef de l’Etat.

Mal lui en prit, non seulement, ordre lui fut intimé d’avaliser le document, mais il devait présenter ses excuses au chef d’état major la laissera poiroter près d’une journée dans sa salle d’attente avant de lui donner rendez-vous.

Depuis, c’est un traitement glacial qui lui est réservé. Intraitable sur tout ce qui concerne Ould Diay, le chef d’état major risquerait même, pour nombre d’observateurs, de faire jouer sa carrière s’il était amené à voir ce dernier consacré.

Côté popularité comme au niveau de sa cotation auprès du privé mauritanien, c’est l’apocalypse. La perspective de voir Ould Diay à la Primature n’enchante personne. Jamais dans l’histoire de la Mauritanie, un ministre n’a été autant impopulaire et jamais le pays n’a été mené en si mauvais port. 

Le statisticien qu’il est -qui se prend pour le mauritanien le plus doué financièrement- « machiavélique à merci » a fini avec sa politique financière à mener le pays en barque. Avec toutes les casseroles qu’il traîne, aura-t-il tout de même les faveurs du Boss ? Pour certains analystes, cela se peut bien quand on sait que ce Boss est un homme de contradictions.

N.H



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