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15-12-2017

23:00

Les Etats membres sur les bancs de la 6ème réunion du Partenariat de Ouagadougou

L'Authentique - Distribution de notes entre bons, moyens et mauvais élèves, à la 6ème réunion du Partenariat de Ouagadougou qui s’est ouverte mardi 12 décembre 2017 à l’hôtel Sheraton Grand Conakry, en République de Guinée. Une rencontre qui a regroupé le gotha de la santé en Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi des partenaires techniques et financiers.

La conférence s’est penchée sur le bilan contrasté des engagements pris par les Etat membres lors de la rencontre de Londres en juillet dernier par rapport à l’accélération de la planification familiale.

La 6ème réunion du Partenariat de Ouagadougou a été ouverte mardi 12 décembre 2017 à Conakry, sous le thème « Autonomisation des femmes et la révolution contraceptive » par le Premier ministre de Guinée, M.Mamady Youla.

Au cours de son discours, le chef du gouvernement guinéen s’est réjoui du choix porté sur son pays pour abriter cette importante rencontre qui marque selon lui un tournant décisif vers l’atteinte des objectifs tendant à garantir à tout citoyen guinéen l’accès aux produits contraceptifs. M.Youla s’est engagé, au nom du Président Alpha Condé, à faire de la planification familiale une réussite dans son pays.

Auparavant, le ministre guinéen de la Santé et de l’Hygiène Publique, M. Abdourahmane Diallo, a reconnu la mauvaise performance de son pays par rapport aux objectifs du Partenariat, soulignant toutefois « une amélioration significative avec la dernière enquête mixte de 2016 qui montre une tendance positive ».

Pour lui, beaucoup d’efforts restent à faire pour améliorer le niveau des indicateurs, soulignant la forte mortalité maternelle et infanto-juvénile en Guinée, avec un indice synthétique de 6 enfants environ par femme.

Succédant aux ambassadeurs de France et d’Allemagne, le Directeur régional de l’UNFPA en Afrique de l’Ouest et du Centre, M.Mabingué NGom a déclaré "nous sommes réunis aujourd’hui à Conakry pour échanger sur les progrès que chacun des pays et organisations membres du PO ont fait durant ces 12 derniers mois mais également apprendre les uns des autres".

Selon lui, il n’y a pas d’autre moyen d’atteindre les conditions d’un développement durable que d’aller vers la capture du dividende démographique, soulignant que « pour ce faire, il nous faut investir dans la jeunesse ».

Et d’ajouter « puisque la planification familiale est reconnue comme un investissement essentiel pour la réalisation du dividende démographique, il s’agit également d’un investissement pour la paix, la sécurité et la stabilité ».
Les Plénières

Les 400 invités du Partenariat de Ouagadougou ont par la suite suivi plusieurs communications, dont un focus sur « résultats et perspectives des interventions de la PF en Guinée » présenté par Dr. Mamady Kourouma, Directeur de la Santé familiale et de la Nutrition, avec plusieurs sous thèmes, « Interventions réussies pour augmenter l’accès aux service de la PF en Guinée, par Dr.Madina Rachid, « Utiliser les espaces des jeunes pour améliorer leur implication dans la PF » présenté par Fassouma Sanoh de la société civile et « Résultats de l’enquête CAP et autonomisation des femmes » par Dr.Ibrahima Barry de la coopération allemande.

Au cours de cette première journée, les participants ont également suivi une session sur « Accélération vers 2020 », avec l’intervention de Mme Fatoumata Sy, Directrice générale de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou, qui a salué « la volonté du président Alpha Condé de hisser la question du dividende démographique parmi les priorités de l’Union Africaine ».

Elle a aussi déclaré que « la capture du dividende démographique repose non seulement sur l’éducation et l’emploi des jeunes, y compris les jeunes filles, mais aussi et surtout sur la planification familiale ».

Mais la réalité des engagements pour le repositionnement et l’accélération de la PF dans les Etats membres du Partenariat de Ouagadougou reste alarmante. Selon Mme Fatoumata Sy, des défis importants plombent encore les efforts au niveau de l’Afrique de l’Ouest, citant « un fort taux de mortalité maternelle, des services statistiques de fécondité les plus élevés au monde, des plus grands besoins contraceptifs non satisfaits dans le monde, des plus forts taux de mariage d’enfants et de surcroît, du statut social et économique de la femme qui reste bas et le financement des programmes de santé et de la reproduction toujours fortement dépendants de l’aide extérieure ».

Parmi les bons élèves du Partenariat de Ouagadougou, trois pays se sont détachés du lot, notamment le Burkina Faso, le Bénin et la Côte d’Ivoire. La Mauritanie fait partie des élèves moyens tandis que le Sénégal et le Mali sont dans le rouge.

Cheikh Aidara
Conakry




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