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26-03-2018

11:51

Mauritanie: la solution de l'université d'al-Azhar pour contrer le fondamentalisme

Le360 - Nouakchott devrait abriter très prochainement un centre d’études islamiques régional sous l’autorité de l’université al-Azhar du Caire. Cette décision est le principal résultat d’une visite en Mauritanie il y a quelques jours, du Cheikh de la grande institution sunnite malékite égyptienne, à vocation mondiale, Cheikh Ahmed al-Tayeb.

La nouvelle université islamique, qui va porter le nom de «Hassan Ashaari» sera dédiée à toute la région ouest-africaine pour «la promotion des valeurs d’un islam malékite, soufi, ouvert et tolérant» dans un contexte mondial de développement du radicalisme à l’origine d’un djihad violent, source d’insécurité au Moyen-Orient et dans le Sahel.

Il s’agit ainsi de promouvoir la doctrine «Ashaari», un célèbre théologien, fondateur d’une grande école de pensée pour combattre le fondamentalisme, de plus en plus présent au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

La tourmente dans laquelle est plongé le Mali depuis mars 2012 illustre parfaitement cette évolution géostratégique et sécuritaire porteuse de tous les dangers pour la région et au-delà, l’Occident, notent les observateurs.

En Mauritanie, la constitution fait de l’islam une religion d’Etat et tous les Mauritaniens sont musulmans à 100%. Ils sont également malékites dans la quasi-totalité, même si le rite n’est pas cité de manière explicite par la loi fondamentale.

Historiquement, de nombreux érudits et ulémas mauritaniens ont contribué à la propagation d’un islam sunnite modéré dans l’espace ouest-africain.

Toutefois, la Mauritanie fait face à la montée des courants radicaux depuis une dizaine d’années. Signe inquiétant, certains djihadistes du Sahel ont fréquenté des Mahadras (écoles coraniques) du pays.

Enfin, il faut souligner que l'institution al-Azhar est loin de faire l'unanimité aujourd'hui dans le monde musulman et sunnite.

Ainsi, bien que classé dans la mouvance dite modérée, l’islam politique mauritanien, à travers la voix de Mohamed Jemil Mansour, ancien leader du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD, Tawassoul), a profité de la visite du Cheikh d’al-Azhar à Nouakchott pour dénoncer «sa complicité dans la répression et les crimes politiques» commis par le régime égyptien.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




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