Cridem

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02-04-2018

05:45

Rapport sur les droits de l'Homme: la torture continue d'être pratiquée en fréquence en Mauritanie

Alakhbar - Un rapport sur les droits de l'homme publié par l'Observatoire mauritanien des droits de l'homme affirme, ce qu’il a appelé la persistance de la torture sur toute l’étendue du territoire national, mettant en exergue la fréquence de ces sévices.

"Les autorités au pouvoir et le Mécanisme National de la Prévention de la Torture (MNPT) ont été informés à plusieurs reprises sur ces cas de torture, sans que ces alertes ne fassent l’objet d’une réaction du Mécanisme, de l'administration pénitentiaire ou du ministère public", dit le rapport.

"Dans son rapport sur la situation des droits de l'homme dans le pays en 2017, le gouvernement avait institué le 9 septembre 2015, la Loi de lutte contre la torture, qui annule et remplace la loi n 011-2013, considérant les crimes de l'esclavage comme des crimes contre l'humanité", rappelle l’Observatoire.

"Le gouvernement a également adopté – une loi créant le MNPT, en exécution de ses engagements, en vertu du Protocole facultatif se rapportant à la Convention internationale contre la torture", ajoute le rapport, précisant que cette même loi porte à surveiller fondamentalement les endroits servant de houlette aux pratiques de la torture tels que les centres de détention et de rééducation des enfants en conflit avec la loi, les prisons et les points frontaliers de détention.

Le rapport a rappelé les propos retransmis par la télévision El Mouritaniye, le 19 mars 2017 et tenus par l’un des membres du Mécanisme, en l’occurrence Boubacar Ould Messaoud, en réponse à une question sur la torture :

"Oui, la torture existe toujours comme auparavant, sans aucun changement, dans les centres de détention de la gendarmerie, des commissariats de police et autres".

"J'ai été personnellement empêché d'entrer dans un commissariat de police pour enquêter sur des cas de torture"
, a-t-il dit.

L'Observatoire cite les plaintes faites par plusieurs citoyens, victimes de torture et d’humiliation de la part des forces de sécurité et de la police, soulignant l’existence de certificats médicaux attestant leur soumission à ce crime.

"La question a été aussi débattue à l’Assemblée nationale, mais les autorités officielles ont tout ignoré et le MNPT n’a recommandé depuis fin 2017, l’ouverture d’aucune enquête relative à la persistance de la pratique de ce crime", ajoute ledit rapport.

Le rapport passe en revue d’ailleurs des exemples et des récits de certaines victimes de la torture et de mauvais traitements en Mauritanie au cours de 2017.

Le rapport de 43 pages, compte 34 volets dont certains portent sur les libertés et les droits individuels, la torture et les traitements inhumains, la violence de la police, les conditions dans les prisons et les centres de détention, l'indépendance du pouvoir judiciaire, le dossier du passif humanitaire et la question des déportés, les libertés civiles, de presse et d'expression, la discrimination, les abus sociaux, l'esclavage et ses séquelles.

Traduit de l’Arabe par Cridem

http://www.alakhbar.info/?q=node/10230



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