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16-04-2018

20:30

La Déclaration de Dhahran souligne la centralité de la cause palestinienne et l'adoption de l'option de la paix

AMI - La déclaration de Dhahran, publiée à la fin du 29e sommet arabe ordinaire (Sommet d’El Qods) tenu en Arabie saoudite dimanche avec la participation du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, et plusieurs de ses homologues chefs d’Etat des pays arabes, a souligné la centralité de la question palestinienne pour l'ensemble de la nation arabe et l'identité arabe de la ville d’El Qods-Orientale occupée, capitale de l'État de Palestine.

La Déclaration de Dhahran a mis en exergue l'importance d'une paix globale et durable au Moyen-Orient en tant qu'option arabe stratégique inscrite dans l'initiative de paix arabe adoptée par tous les pays arabes lors du Sommet de Beyrouth en 2002.

Voici l’intégralité de la Déclaration de Dhahran:

« Nous, dirigeants des pays arabes, réunis en Arabie Saoudite / Dhahran le 29 Rajab 1439 d’Elhejir correspondant au 15 Avril 2018 à la 29e session ordinaire du conseil de la Ligue des États arabes au niveau du sommet sur invitation du Serviteur des Lieux Saints le Roi Salman bin Abdul Aziz Al-Saoud,

soulignons l'importance de renforcer l'action arabe commune sur une méthodologie claire et des bases solides pouvant protéger notre nation contre les dangers auxquels elle fait face, maintenir la sécurité et la stabilité, assurer un avenir prometteur pour les générations futures en vue d’apporter de l’espoir aux peuples arabes qui ont souffert du fléau du printemps arabe et des événements et des transformations ultérieurs qui ont contribué négativement à l'affaiblissement du corps de la nation déjà faible et l’ont empêché d’espérer un avenir meilleur.

Il n’est pas étonnant que la nation arabe ait traversé des détours dangereux en raison des conditions et des changements rapides sur la scène régionale et ait pris conscience des stratagèmes visant à interférer dans ses affaires intérieures, à déstabiliser sa sécurité et à manipuler son destin, ce qui nous impose d’être plus unifié et plus déterminés à bâtir un avenir meilleur pouvant contribuer à réaliser les aspirations de nos peuples, limiter les ingérences des pays et des parties extérieures dans les affaires de la région pour imposer des agendas étrangers contraires à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux droits de l'Homme et semer l’anarchie, l'ignorance, l'exclusion et la marginalisation.

Partant de notre ferme conviction que les fils de la nation arabe, qui ont été inspirés par les expériences du passé et du présent sont les mieux placés pour mener à bien cette mission avec rigueur et détermination, nous:

1. réaffirmons le caractère central de la question palestinienne pour la nation arabe dans son ensemble, et l'identité arabe de la ville d’El-Qods Orientale occupée, capitale de l'Etat de Palestine.

2. Soulignons l'importance d'une paix globale et durable au Moyen-Orient en tant qu’option arabe stratégique incarnée dans l'initiative de paix arabe adoptée par tous les Etats arabes lors du sommet de Beyrouth en 2002 et soutenue par l'Organisation de coopération islamique et qui est encore le plan le plus inclusif pour traiter toutes les questions relatives au statut final, en particulier la question des réfugiés, qui garantit la sécurité, l'acceptation et la paix à Israël avec tous les États arabes, et réitérons notre adhésion à cette initiative et à toutes ses clauses.

3. Nous insistons sur la nullité et l'illégalité de la décision des États-Unis reconnaissant El Qods comme capitale d'Israël, avec notre rejet catégorique de la reconnaissance d’El Qods comme capitale d'Israël, car cette ville restera la capitale de la Palestine arabe, et nous mettons en garde contre la prise des mesures de nature à changer le statut politique et juridique actuelle d’El Qods, car cela conduira à des conséquences qui touchent l'ensemble du Moyen-Orient.

4. saluons la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la ville d’El Qods et nous remercions les pays qui l’on soutenue en mettant l'accent sur la poursuite du travail pour relancer des négociations de paix israélo-palestiniennes sérieuses et efficaces pouvant mettre fin à l'échec politique que connait actuellement la question à cause de l’intransigeance d’Israël, tout en espérant que ces négociations se dérouleront selon un calendrier précis pour mettre fin au conflit sur la base d'une solution à deux Etats garantissant la mise en place d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de Juin 1967 avec d’El-Qods Orientale comme capitale, car c’est la seule façon d'assurer la sécurité et la stabilité dans la région.

5. soulignons notre rejet de toutes les mesures unilatérales israéliennes visant à changer les faits sur le terrain et à porter atteinte à la solution de deux états, faisons appel à la communauté internationale pour mettre en œuvre les résolutions de la légalité internationale et dont la plus récente était la résolution 2334 en 2016 du Conseil de sécurité, qui condamne la colonisation et la confiscation des terres, et affirmons notre soutien aux résultats de la conférence de Paris pour la paix au Proche- Orient tenue le 15/1/2017 et qui a renouvelé l'engagement de la communauté internationale à la solution à deux Etats comme le seul moyen de parvenir à une paix durable.

6. Exigeons la mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil de sécurité sur El Qods qui confirment la nullité de toutes les mesures israéliennes visant à changer les points de repère d’El Qods-orientale et à confisquer sa véritable identité arabe et nous faisons appel aux pays du monde à ne pas transférer leurs ambassades à El Qods ou la reconnaître comme capitale d'Israël.

7. insistons sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution du Conseil exécutif de l'UNESCO, publié par la session 200 du 18/10/2016 et appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités envers les violations israéliennes et les mesures abusives affectant la mosquée Al-Aqsa et les adorateurs qui s'y trouvent, et de considérer l’administration jordanienne des awqafs d’El Qods la seule autorité légale de la Mosquée Al-Aqsa en ce qui concerne l’administration, la maintenance, la préservation et l’organisation de l'accès à celui-ci.

8. condamnons dans les termes les plus forts les agressions des milices Houthis terroristes soutenus par l'Iran contre l’Arabie Saoudite, visant à porter atteinte à sa sécurité en lançant (106) missiles balistiques sur La Mecque et à Riyad, et à un certain nombre de villes du Royaume.

9. affirmons notre soutien au Royaume d'Arabie Saoudite et à Bahreïn dans toutes leurs actions pour protéger leur sécurité et leur potentiel de la futilité de l'ingérence extérieure et ses mains de péché, et appelons la communauté internationale à renforcer les sanctions contre l'Iran et ses milices, à les empêcher de soutenir la milice terroriste Houthi avec les missiles balistiques qui ciblent les villes saoudiennes et les obliger à respecter la résolution 2216 de l'ONU, qui interdit la fourniture d'armes aux Houthis.

10.soutenons les efforts de la coalition arabe pour soutenir la légalité au Yémen pour mettre fin à la crise yéménite sur la base de l'initiative du Golfe et de ses mécanismes d’exécution et des résultats de la conférence de dialogue national et la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 2216 en 2015 qui garantit l'indépendance du Yémen et de son intégrité territoriale, met en garde contre toute ingérence dans ses affaires intérieures, et préserve sa sécurité et la sécurité de ses voisins.

Nous apprécions également les initiatives de reconstruction et l’appui des pays de la coalition arabe à leurs frères yéménites à travers l'initiative «Redonner l'espoir», les secours et l'aide au développement grâce à des projets de secours et d’action humanitaire fourni par le Centre du Roi Salman de secours et d’action humanitaire, et nous saluons également la décision de la Coalition arabe pour le soutien à la légalité au Yémen d’ouvrir l'aéroport international de Sanaa et le port de Hodeidah, sur la Mer Rouge pour accueillir les secours et les aides humanitaires.

11. refusons l'ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes et condamnons les tentatives agressives visant à déstabiliser la sécurité et à étendre les conflits sectaires car elle représente une violation des principes de bon voisinage, des règles des relations internationales, des principes du droit international et de la Charte de l'Organisation des Nations Unies.

12. affirmons l'importance d’établir des relations normales fondées sur le respect mutuel et la coopération positive avec les pays arabes voisins et de nature à assurer la sécurité, la paix, la stabilité et le développement.

13. insistons sur la nécessité de trouver une solution politique qui met fin à la crise syrienne, afin de réaliser les aspirations du peuple syrien qui croupit sous le poids de l'agression, préserve l'unité de la Syrie et protège sa souveraineté et son indépendance, et met fin à la présence de tous les groupes terroristes, sur la base des résultats de Genève (1), des communiqués du Groupe international de soutien à la Syrie, et des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution n ° 2254 en 2015, car il n'y a aucun moyen d'arrêter le bain de sang que par un règlement pacifique, qui garantit une véritable transition vers une réalité politique convenue par toutes les composantes du peuple syrien à travers le Processus de Genève qui est le seul cadre pour une solution pacifique.

14. condamnons fermement l'utilisation par le régime syrien des armes chimiques interdites au niveau international contre le peuple syrien, et appelons la communauté internationale à se tenir contre de telles pratiques afin de parvenir à la justice, à appliquer le droit international humanitaire et à répondre à l'appel de la conscience dans le monde qui refuse le meurtre, la violence et le génocide et l'utilisation d'armes prohibées.

15. réaffirmons que la sécurité, la stabilité et l'intégrité territoriale de l'Irak constitue une partie intégrante du système de la sécurité nationale arabe, et soulignons le soutien absolu à l'Irak dans ses efforts pour éliminer les groupes terroristes et nous apprécions les réalisations de l'armée irakienne dans la libération d’autres provinces et régions irakiennes des mains des terroristes.

16. saluons les efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité en Irak et à parvenir à la réconciliation nationale en activant un processus politique menant à la justice et à l'égalité, pour un Iraq sûr et stable.

17. soulignons l'importance de soutenir les institutions légitimes de la Libye et affirmons notre soutien au dialogue Quartet abrité par la Ligue arabe avec la participation de l'Union européenne, l'Union africaine et les Nations Unies pour parvenir à un accord mettant fin à la crise à travers une réconciliation nationale sur la base de l'accord de «Skhirat», préservant l'intégrité territoriale de la Libye et la cohésion de son tissu sociétal.

18. affirmons notre soutien aux frères libyens dans leurs efforts pour vaincre les bandes terroristes et éradiquer le danger qu’ils représentent pour la Libye et ses voisins.

19. nous engageons à mettre en place les moyens possibles et de mobiliser tous les efforts nécessaires pour éliminer les groupes terroristes et vaincre les terroristes dans tous les domaines de confrontation militaire, sécuritaire et intellectuelle, à continuer à lutter contre le terrorisme et à éliminer ses causes, ses commanditaires, ses organisateurs et bailleurs de fonds à l’intérieur et à l'extérieur, à l’occurrence l'Iran et ses armes au Moyen-Orient et en Afrique, espérant bénéficier de l’appui du monde libre pour jouir ensemble de la paix, de la sécurité et du développement.

20. réaffirmons notre détermination à empêcher l’exploitation par les terroristes des technologies de l’information et des réseaux sociaux dans les actions d’embrigadement, de propagande et de diffusion de la pensée extrémiste et de la haine qui déforment l’image de l’Islam.

21. condamnons avec force les tentatives d’association entre le terrorisme et l’Islam et demandons à la communauté internationale que représente les Nations Unies d’établir une définition unifiée du terrorisme ; ce dernier n’ayant ni religion, ni patrie, ni identité, tout comme nous demandons à tous les gouvernements du monde à prendre leurs responsabilités dans la lutte contre ce grave fléau.

22. réprouvons la déformation de l’image de l’Islam dans le monde par certains groupes extrémistes à travers la relation qu’ils établissent entre cette religion et le terrorisme et mettons en garde contre ce genre de tentatives qui ne servent en fait que le terrorisme.

23. condamnons les actes terroristes, la violence et les atteintes aux droits de l’Homme à l’encontre de la minorité Rohinga musulmane à Myanmar et demandons à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et d’agir efficacement aux plans diplomatique, légal et humanitaire pour mettre fin à ces atteintes et à en rendre le gouvernement de Myanmar totalement responsable.

24. réaffirmons la souveraineté des Emirats Arabes Unis sur les trois îles (La Grande Tenb, la Petite Tenb et Abu Moussa) et soutenons les efforts que ces Etats engagent en vue de recouvrer leur souveraineté sur ces îles. Nous invitons l’Iran à répondre favorablement à l’initiative des Emirats Arabes Unis pour parvenir à une solution pacifique à la question des trois îles à travers des négociations directes ou le recours à la Cours internationale de Justice.

25. réitérons notre entière solidarité avec nos frères au Soudan pour la préservation de la souveraineté nationale de leur pays et le renforcement des efforts d’ancrage de la paix, de la sécurité et de développement.

26. réaffirmons notre appui constant à nos frères en République fédérale de Somalie pour garantir la sécurité et la stabilité, lutter contre le terrorisme et assurer la reconstruction et le renforcement des institutions nationales ainsi que pour faire face aux défis économiques et de développement.

27. renouvelons notre soutien constant à l’initiative du dialogue nationale aux Comores et à leurs efforts en vue d’intégrer leur pays dans le concert des nations émergentes à l’horizon 2030.

28. apprécions les efforts déployés par le Conseil économique et social en particulier et les conseils de la Ligue arabe en général dans le suivi des décisions des sommets précédents et leur mise en œuvre dans le but de développer la coopération économique arabe, d’accroitre les échanges commerciaux, de renforcer et d’interconnecter les infrastructures dans les domaines du transport et de l’énergie, du renforcement des investissements interarabes de manière à parvenir à un développement économique et régional générateur d’emplois pour les jeunes arabes.

Nous apprécions dans ce cadre les réalisations accomplies en matière de développement durable, aspirant au renforcement des partenariats public/privé et à l’instauration d’un environnement incitatif pour l’investissement ; tout comme nous apprécions les efforts déployés pour l’institution de la grande zone commerciale franche arabe et l’union douanière.

29. Nous exprimons nos sincères remerciements et notre profonde gratitude au Roi, au Gouvernement et au peuple du Royaume d’Arabie Saoudite pour la chaleur de l’accueil et à la générosité de l’hospitalité ainsi qu’à la parfaite organisation du sommet.

Nous exprimons aussi notre profond respect et notre sincère considération au Serviteur des Lieux Saints, le Roi Selmane Ben Abdul Aziz Al Saoud pour sa sage conduite des travaux du sommet et pour les efforts louables en faveur de l’action arabe commune et pour le renforcement de la coordination et de la coopération au service de la nation arabe ainsi que pour ceux qu’il déploie pour relever les défis auxquels la nation arabe fait face.



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