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16-04-2018

20:29

Mauritanie : à Nouakchott, du slam et de la mode pour célébrer l’espoir [Vidéo & PhotoReportage]

Cridem Culture - A Nouakchott, un nouvel évènement en matière de mode est venu grossir les initiatives dans ce domaine. Il s’agit de la caravane MM (pour "Mode métisse"). Un slogan sur fonds de revendication culturelle et d’ouverture.

Ses organisateurs comptent le tenir, contre vents et marées, chaque année. En attendant, la première édition a vécu, en présence d’un fort public, bigarré. C’était le vendredi 13 Avril, à l’institut français de Mauritanie (ifm).

Les initiateurs s’étaient également associés au Festival slam/humour organisé par le club pour l'art du spectacle oratoire (CASO) en partenariat avec l'institut français de Mauritanie (ifm). Retour sur les temps forts d’un évènement dont les initiateurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour que ça réussisse, avant de s’ouvrir à l’Afrique, notamment à la sous-région.

Vendredi, 13 Avril, à l’institut français de Mauritanie (ifm), il y’avait la fusion de deux évènements. L’un sur la mode, l’autre sur le slam. D’un côté, il y’avait le défilé de la caravane "Mode métisse", de l’autre, le festival slam/humour. Tous les deux évènements étaient à leur première rampe de lancement.

Côté slam, le plateau artistique était composé de Caméléon, l’initiateur du festival slam/humour, de Mister X, de Tifa ou encore de la slameuse d’origine sénégalaise, Samira. A leurs côtés, les stylistes se sont également illustrés, sous le regard du directeur-adjoint de l’institut français de Mauritanie (Ifm), Stéphane Blanchot qui explique pourquoi il y’avait de l’intérêt à accueillir un tel évènement, à l’ifm.

"L’idée n’est pas d’ouvrir le lieu pour uniquement cocher les cases. D’abord, la mode, elle a vraiment pénétré le secteur culturel, celui des instituts français depuis, à peu près, les années 2000. Donc, il y’a beaucoup d’efforts qui ont été faits là-dessus. (…) Ici, à l’institut français de Mauritanie, on n’est pas au premier coup d’essai : Bana Corel était venue l’année dernière…Il y’a une dimension urbaine, de métissage intergénérationnel. En Afrique, plus particulièrement, à la différence de chez nous, les tailleurs, les couturiers, c’est quand même une vie très importante. Ici, on n’a pas de grands magasins de prêt-à-porter, c’est aussi une vraie réalité économique, sociale, donc, c’est de la créativité. Il y’a une dimension artistique. Les défilés, c’est souvent dans les hôtels. Quand on amène des gens comme Pécosse ou Bana Corel, on ramène aussi des personnes vers l’institut français qu’elles ne fréquentent peut-être pas. Ça nous permet aussi de nous ouvrir à d’autres publics. Je pense que c’est ça l’enjeu : l’élargissement. Donc, pour conclure, dimension de modernité, dimension urbaine qui est aussi à l’image de la croissance urbaine de la ville de Nouakchott et dimension de création et de créativité".

Pour organiser cette caravane "Mode métisse", Pécosse a fait appel aux sœurs Diallo, deux mauritaniennes qui vivent entre le Sénégal, la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis d’Amérique, toutes deux stylistes aussi. Faire de sorte qu’il y’ait un retour économique dans le secteur de la mode en Mauritanie, c’est leur objectif. Un objectif qu’elles jugent possible, d’où leur retour au pays natal.

"L’heure a sonné d’imposer la mode ici, en Mauritanie. Faire évoluer les mentalités. Donner l’occasion aux jeunes de se montrer et de montrer leur savoir-faire. Ce que j’ai vu ce soir me motive à aller de l’avant. Les gens ont apprécié, ont fait des commentaires et c’était superbe", affirme Fatimétou Diallo, qui a présenté lors du défilé une collection qui valorise les tissus africains "qu’on peut mettre en allant au bureau, dans les soirées, dans les mariages", explique la fondatrice de la marque "Keyfa".

Quand les précurseurs reviennent, ça crée de l’espoir. Espoir, c’est le nom de la collection de vêtements présentés par Pékosse, ce soir-là, qui a gardé le sourire toute la soirée, malgré la perte d’un membre de sa famille, pour montrer combien le monde de la mode le passionne.

"C’est un ouf de soulagement que je ressens. Je dis merci, notamment à ma mère qui a toujours cru en moi. C’est vraiment dommage qu’elle ne soit pas là, car elle était obligée de voyager, après le décès d’un membre de la famille. Logiquement, j’étais à 50% de vouloir annuler l’évènement mais, elle m’a encouragé et m’a fait comprendre de continuer mon projet, mon rêve et ça a été un succès (…)", explique Pékosse qui affirme que "ça n’a pas été facile" d’organiser la première édition de la Caravane "Mode Métisse". "Malgré tout, on a réalisé, avec les sœurs Diallo, notre rêve, ajoute Pékosse, et c’est un bonheur."

Et le curseur est déjà placé sur Bamako, Dakar, Abidjan….pour relever d'autres défis.

Par Babacar Baye NDIAYE

©CRIDEM CULTURE / 16 avril 2018

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