Cridem

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17-05-2018

13:51

Mon frère Mohamed Abd Aziz

Mohamed Hanefi - Ce n’est pas la peine de passer par les traditionnels « monsieur le président » ou “lettre à monsieur le président ». Le temps presse. Je vais vous parler entre parents liés par la même nation, la même religion et je suis sûr par la volonté de ne pas aller contre la volonté divine.

Si je ne vous aimais pas, je n’aurais même pas pris la peine, en ce premier jour du mois béni, de vous adresser ces lignes. J’ai faim et j’ai soif et donc je suis tenu par d’autres soucis. Hors c’est exactement parce que j’ai faim et soif, que je vous adresse cette disons « bouteille à la mer. »

Monsieur mon frère, Mohamed Abd Aziz. Le prophète (psl) a dit : « Vous obtiendrez la miséricorde du Seigneur par l’attention accordée à vos pauvres. ». Hier soir, la veille du premier jour de ce mois, désigné par Allah, comme étant une ouverture sur le commerce lucratif avec le Gouverneur de l’univers, mon fils est revenu d’une « mission » tellement dérisoire, pour l’apport d’une aide tellement négligeable, et que j’ai honte de citer ici, destinée à des parents, tellement pauvres…

Revenu à la capitale à trois heures du matin, heure de Nouakchott, je n’ai pu distinguer le rapport qu’il voulait me faire de son séjour de 48 heures, parmi ces oubliés de la terre. Il pleurait, tellement que j’ai dû interrompre la ligne. Il avait besoin de repos et de sommeil, pour se remettre dans son assiette.

Monsieur mon frère. Wallahi, si Dieu décide de vous accorder un succès de mandats illimités, aucune force sur terre ne peut vous les interdire. Et s’il décide de vous prendre à l’aube naissante, de l’autre côté de la frontière, vers un monde où vos seuls fastes seront ceux que vos actes, vous auront conférés le mérite, aucune puissance, ni aucun parti, ni aucune armée au monde ne pourront vous retenir d’une fraction de minute.

Monsieur mon très cher frère. Je ne suis qu’un enseignant. Mais un enseignant pensant, comme le roseau de Pascal.

N’ayant pu fermer l’œil, jusqu’à cette heure, dix heures, heure de Koweït ; j’ai passé tout le reste de la nuit à penser vous offrir le plus beau cadeau de votre vie. Si vous avez la chance de m’écouter et si Dieu vous permet de me comprendre, je vais vous indiquer une couronne dans ce monde et dans l’autre par des lauriers, que tous les mandats les richesses et les prestiges du monde ne pourraient vous offrir.

Je vous montre le chemin de devenir un voisin de Dieu et un adoré des hommes. La recette est simple: annulez toutes les activités à caractère « politicardes ». Rappelez toutes les énergies disponibles à se regrouper sous la bannière du secours d’urgence aux populations sinistrées.

Annulez toutes les doléances pomponnes des fonctionnaires. Et les actions décoratives à visée de justifier et couvrir les dépenses douteuses et les vols des biens du citoyen.

Puis, à la tête du cortège, allez vers vos pauvres et nourrissez-les, selon vos capacités.

Dieu ne vous demande pas au-delà de ce qui est en votre pouvoir. Mais vous demandera des comptes sur l’utilisation de ce pouvoir, qu’Il vous confie. Allah a dit :

« إِنَّرَحْمَةَاللَّهِقَرِيبٌمِنَالْمُحْسِنِينَ »

Si vous saviez la valeur et le courage de l’homme que j’ai connu et qui est devenu fou. Si vous pouviez entendre la description de certain villageois, complétement défigurés et décharnés par les griffes de la sècheresse et les crocs de la famine, je suis sûr que vous ne dormiriez pas en cette période.

Je sais que quel que soit la métamorphose que la politique aura imprimé à votre esprit, le changement que la vie d’une autre nature aura donné à vos principes et à votre éducation, vous resterez fils de l’une de nos familles, généreuse et propre, qui ne ferment pas les yeux sur les situations odieuses, le partage immoral ou l’injustice.

Je sais qu’enfin de compte, vous ne pouvez accepter que des hordes d’inconscient dépensent des milliers de tonnes de carburant, des quantités d’énergie colossales et des sommes faramineuses dans les réunion et les rencontres « politiques », qui n’ont jamais apporté au pays que les mensonges et les divisions, pendant qu’un seul mauritanien ou une seule mauritanienne, le bras en support sous une tête lourde de désespoir, se meurt sans secours quelque part sur le territoire.

J’imagine, selon les propos du garçon, les centaines de milliers de bêtes desséchées au bord de la route, mais je sais que des hommes et des femmes, éduqués dans la rigueur de la décence de ne montrer leur misères qu’à Dieu, se dessèchent aussi un peu plus, quelque part à l’intérieur et meurent dans le secret absolu d’une soumission totale à la volonté de Dieu.

C’est votre responsabilité, mon cher frère. Elle vous approchera de Dieu, et vous aurez tout gagné ; ou vous conduira ailleurs, Très loin de ce qu’Il vous demande et vous perdrez, (Allah vous en garde).

Ce peuple est peu nombreux. Il possède beaucoup de richesses. Il n’y a pas de raison pour qu’il se trouve dans une telle situation.

Je ne vous dirai pas plus mon frère.

Je prierai très fort, en ces jours où je nous sens tous les deux, très proches de Dieu pour que vous m’entendiez et que vous compreniez pourquoi ces mots que je vous adresse cette fois-ci, pèsent si lourd sur mon esprit et alourdissent mon cœur. Je vous confie que c’est la première fois que je tremble à l’idée qu’un responsable ne m’entende pas. Je ne sais pourquoi…

Je vous serais reconnaissant de me permettre un jour d’être fier de notre fraternité. Dieu vous guide sur la bonne voie et vous protège de l’inattention à votre devoir envers votre peuple et votre Créateur.

وَلَلْآَخِرَةُخَيْرٌلَكَمِنَالْأُولَى

Je ne vous veux que le bien. Allah m’est Témoin.

Bon jeûne, agrée d’Allah et bonne santé. Ramadan Kerim.

Mohamed Hanefi. Koweït.




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