Cridem

Lancer l'impression
12-07-2018

17:30

Mauritanie : Mohamed Ould Abdel Aziz rebat les cartes du jeu politique

Les Mauritanies - À deux mois des échéances électorales (législatives, municipales et régionales), prévues, le 1er septembre prochain, le président, Aziz a encore une fois ouvert le jeu politique.

En effet, dans sa récente interview accordée à France 24 en marge du 31e sommet de l’UA à Nouakchott, l’homme fort du pays a annoncé sa volonté de ne pas se présenter pour un troisième mandat.

Une affirmation qui continue à susciter des commentaires au sein des observateurs, de la classe politique mais également des analystes qui suivent de près ce dossier. Dans son camp (majorité présidentielle), les faucons commencent à tirer de nouveau sur la ficelle, soucieux de leur intérêt et de leur avenir politique.

Dans ce sens, Dr. Mohamed Lemine Ould Cheikh, Ministre de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement a donné le ton en indiquant, le jeudi dernier lors du point de presse hebdomadaire que, « le président n’évoque pas aux autres, les questions internes de la Mauritanie, telles que la Constitution, les droits de l’homme et les élections, mais il les décide avec les Mauritaniens, sans intervention ni ingérence des étrangers».

Une déclaration qui a irrité certains observateurs et « l’opposition radicale » qui ne sont pas du tout rassurés par de tels propos.

En tout cas ce qui est sûr, la parole d’un politicien n’est pas sacré surtout si on a affaire à un alchimiste et même à un « boulanger » capable de rouler ses adversaires les plus coriaces dans la farine.

Le pouvoir n’échappera pas à l’armée

Ce qui espère voir en Mauritanie une transition démocratique lors de la prochaine élection présidentielle de 2019, devront garder leur mal en patience car « les militaires » sous la houlette du président, Aziz , ne sont pas prêts à céder le fauteuil présidentiel.

À en croire le journal mensuel , les « mauritanies », le raïs a déjà nominé ces probables successeurs en l’occurrence le général de division Mohamed Ould Ghazouani et l’actuel maire de la ville minière de Zouératt par ailleurs ancien colonel de l’armée, Cheikh Ould Baya, compagnon de première heure de Aziz.

De l’avis de certains spécialistes, Aziz a déjà négocié secrètement son départ, en mettant en place les dispositifs sécuritaires nécessaires.

Une chose est sûre avec un pays en chantier et des histoires de détournement de milliards, le président ne va pas offrir son fauteuil à un inconnu.

Les dés semblent jetés pour que la Mauritanie reste ad vitam æternam aux commandes des hommes de kaki et de béret vert.

Maintenant la question fondamentale est de savoir, quelle sera la stratégie de l’opposition face à cette « machination électorale », qui commence déjà à faire des victimes.

D’ailleurs, on note une certaine dislocation de l’opposition radicale incarnée par le Front national pour la démocratie et l’unité (FNDU), avec l’une de ses principales composantes, le rassemblement des forces démocratiques (RDF) qui a décidé de se présenter aux futures échéances électorales.

Un scrutin qui permettra de mesurer le rapport de forces entre l’Union Pour la République (UPR), confronté à un problème de leadership et l’opposition en perte de vitesse avant les élections présidentielles de 2019.

Maintenant que le jeu de carte bataille a repris, qui de l’opposition et du pouvoir remportera la partie, l’avenir nous édifiera ?

Ibrahima junior Dia




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org