Cridem

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20-08-2018

16:45

Ligne rouge : Dites à Vérité à Biram et Aziz

Cisse Housseynou - Mon très cher, je vous écris nuitamment pas pour vos choix politiques ou pour donner une lecture personnelle de vos alliances. Il me semble que beaucoup on dit ce qu’il y avait à dire. Je ne veux point en rajouter. De toute façon, vous êtes souverain et mieux placé pour savoir ce qui vous semble bien et la conduite à suivre.

Comme pendant tous les moments de doutes et de remises en question, je vous reviens naturellement sans crainte ni subjectivité. En toute franchise, nous n’appartenons pas à la même école de penser et ne partageons pas forcement la même ligne politique.

Vos choix et stratégies ne m’intéressent point. Mais tout de même, je dois vous confesser que tous les combats pour la liberté et pour les droits des opprimés resteront nobles. Excusez toute cette littérature, je semblais oublier que vous me lisez de votre cellule de prisonnier.

En fait, je vous écris pour m’enquérir de votre situation et de vos conditions de détentions. Sans trop abuser, je dois parler de séquestration. Je crois que les arrestations et violations de libertés semblent « ady ». Les confrères journalistes et rédacteurs en chef Babacar Baye Ndiaye et Mahmoudi Ould Saibout n’apporteront nullement un démenti à mes dires.

Je trouve regrettable votre arrestation à l’aube des élections. Sans vous mentir, je crois fermement que le moment et le motif semblent vraiment d’une petitesse de l’école maternelle. Entre nous et ne le dites à personne, si lui veut votre liberté, cela ne sera qu’une vaine formalité.

Ici vos collègues candidat à la députation (moi y compris) se comportent comme des vieilles dames n’ayant aucun mérite et aucun courage pour défendre un de leur. Tout le monde fait tout pour ne pas fâcher ou subir la malédiction.

Comme le peuple, je pense que le parti et la vision politique importent peu devant toute injustice surtout pour ceux qui se veulent la voix des Mauritaniens. Je suis convaincu qu’à leur place vous les auriez prêtés main forte et dire à qui veut l’entendre que l’homme fort de Nouakchott est derrière toute cette mesquinerie. Mais peut-être qu’un de ses jours, ils comprendront qu’ils constituent un ensemble pour la patrie et non les partis.

Ce jour-là il nous sera agréable de ressusciter Thomas Sankara pour faire comprendre que « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort.

Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. »
. Cette maxime destinait aux hommes de raison et à la jeunesse sera alors l’unique paradigme pour les futurs choix.

Cher frère, avec votre emprisonnement c’est une voix discordante qui s’éteint. Comme mieux vaut tard que jamais, nous gardons espoir de vous revoir avant la clôture de la campagne. A défaut, nous nous retrouverons au centre de la jurisprudence Khalifa Sall, le prisonnier devenu député.

En attendant de voir le président Ould Abdel Aziz pour lui faire comprendre que notre démocratie a besoin de plus de vitalité, laissez-moi vous dire que malgré l’épreuve, vous ne pouvez-vous en faire qu’à votre tète. Tenez bon car l’espoir est permis.

Bien des choses à vous et hautement

Cissé Housseynou Birama

L’avocat du peuple



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