Cridem

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09-10-2018

23:00

Leçon de sagessse du poéte El Marhoum Cheikh ould Mekiyin…et tourmente du conflit des générations ..

Adrar-Info - El Barkeu…. un prénom à l’augure prometteuse et auquel répondait l’une des épouses de El Marhoum Cheikh Ould Mekiyin à une certaine époque de sa vie. C’était une dame douce et gracieuse, avec tout ce que la société de l’époque appréciait, dans le corps et chez l’esprit.

El Barkeu donc était appréciable et appréciée, en premier par son époux…mais pas seulement. Si le gentleman poète évitait subtilement de faire toute remarque directe à sa dame pour ce qui est de sa cour qui en plus d’être nombreuse se faisait de plus en plus bruyante, il ne se gênait pas, toujours avec la même subtilité, de faire savoir à ceux qui dépassait les limites de la permissivité ambiante de l’époque qu’il était temps de refréner et contenir certaines ardeurs.

Chose qui était très vite entendue par ailleurs, les remontrances rimées étaient craintes plus que tout, car voyageant dans le temps et fixant à travers les générations, les méfaits et étourderies de quelque jeunesse.

Mais cette fois, notre poète était perplexe…l’un des plus démonstratifs envers El Barkeu était un jeune cousin, de la plus grande tente de la fraction, un peu trop frais et surtout un peu trop proche pour lui faire un gav incisif…alors il fallait rester dans l’allusif, en espérant qu’il comprenne vite, ce qui était très probable, sa famille n’ayant jamais eu recours aux pilons pour tracer, comme le dit l’adage.

Un jour donc, dans une assemblée chez le chef spirituel du village, Ould Mekiyinn vit arriver le jeune cousin en question, qui par imprudence, je dirai, vint s’assoir, juste à ses cotés.

Un instant plus tard, se mit à circuler une calebasse de zrig, qui comme à l’accoutumée, passa en premier entre les mains du pieux chef de la tarigha, qui pourtant à peine y trempera les lèvres, mais peu importe, les présents attendant les bénédictions pouvant être captées, en buvant de ce qu’il y laissera.

Lorsque le bol arriva chez l’inspiré et quelque peu courroucé poète, celui-ci but, après un sonore bismiLah, par trois fois, des petites gorgées, avant de se tourner, l’air impassible, vers le jeunot à sa droite et de lui sortir : « Bismillah, ile 3et tebghi ta7dhar m3aneu ve El Barkeu…. » (Au nom de Dieu, (à toi) , si tu veux partager avec nous El Barkeu )

Le Cousin comprit. Il ne fallut pas plus. Pendant deux ans, nul ne le vit ni au village, ni dans les contrées avoisinantes.

Rose Du Désert Sahara (Page FB)

Remarque : El Barkeu en Hassniya, ou Baraka, signifie – à quelque chose prés : la bénédiction



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