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16-10-2018

22:00

Adieu Ardo : Hommage à Sow Aboubakry dit Mamoudou Selo

Sow Mohamedou - Suite à la douloureuse disparition de Sow Aboubacry dit Mamoudou Selo survenu le dimanche 7 octobre 2018, ses enfants témoignent du parcours remarquable de cet homme de santé mauritanien, de sa noblesse de caractère et des valeurs humaines qui l’animaient.

Mamoudou Selo est né le 13 mars 1945 à Barkeol, et plus précisément à Oumou Sourwale. Il est le fils d’Ardo Selo, chef du village de Gadiama. Quand, en 1952, l'administration française sollicite des enfants auprès des chefs traditionnels (Ardo), son père Ardo Selo décide de l'envoyer à l’école française avec son cousin Ba Ousmane. Il y rencontrera Ba Yaya Mamadou, son cousin et ami de toujours.

Mamadou Selo effectue sa scolarité à l'école fondamentale de M’bout avant de rejoindre l'école des agences sanitaires de Saint-Louis (Sénégal), où il obtient avec brio son premier diplôme d'infirmier d'état en 1963.

Après ce brillant parcours, Mamoudou rentre en Mauritanie, pour être affecté à l'hôpital d'Aioun où il sert avec beaucoup de dévouement pendant 7 ans.

En 1977, il s’envole pour la France pour continuer sa formation. A l'hôpital LAENNEC, ses travaux sont dirigés par le professeur Jacques Chrétien (Médecin pneumologue, anatomopathologiste). Ses recherches portent sur l'étude clinique, épidémiologique et anatomopathologique de la tuberculose. Après 2 ans de formation, le professeur Jaques Chrétien lui propose de continuer sa spécialisation. Cependant, habité par le devoir patriotique, le désir de servir et participer à la construction de son pays l’amène à décliner, afin de rentrer en Mauritanie.

Après son retour en 1979, il intègre l'hôpital Sabah comme chef de personnel. Il occupera différentes fonctions au sein de l'hôpital national avant d’être nommé chef de service au Ministère de la santé. De 1990 à 1994, il dispense des cours de pneumologie à l'école nationale de santé publique.

Sa disponibilité à l'égard de tous, médecins comme malades, ainsi que sa capacité à apprécier l'être humain dans sa globalité ont consolidé sa réputation professionnelle. Sow Aboubakry aimait transmettre et partager son savoir.

Animé par l’altruisme, il accepta volontiers de passer à la radio et télévision nationale pour sensibiliser et faire de la prévention sur les maladies pulmonaires, la tuberculose et la médecine traditionnelle. Ainsi, il était reçu par le journaliste Ba Abou durant tout le mois de ramadan afin de prodiguer des conseils aux fidèles.

Ses collègues et tous ceux qui l'ont approché appréciaient sa grande courtoisie, sa culture, son humour et sa tolérance. Ils gardent encore en mémoire la façon dont il s’est acquitté de toutes ses tâches avec rigueur et humanité.

Il n'est évidemment pas possible d'être exhaustif lorsqu'on évoque en quelques lignes le travail et les qualités humaines de Sow Aboubakry.

Depuis février 2017, il était malade. Il a assumé cette situation avec lucidité et dignité. Entouré par l'affection dévouée des êtres qui lui étaient chers, sa famille, les voisins et amis de toutes les communautés, il restera attentif au monde dans l’épreuve. N'eut été l'affaiblissement de son état de santé, ces derniers mois, il n'aurait jamais manqué la prière à la mosquée.

D'ailleurs, il recevait régulièrement la visite de l'un de ses plus proches amis, le juge et savant Oustaz Amadou Yero Kide. Le jour de son inhumation, le lundi 08 octobre à 10h, ce fut une marée humaine qui l'a accompagné jusqu'à sa dernière demeure.

Baaba, on voudrait juste te remercier, pour les valeurs que tu nous as inculquées et te dire combien on t'aime.

Inna lillah wa inna ilayhi raaji'uun

Sow Saidou Mamoudou Selo

Sow Aminata Mamoudou Selo


Dr Sow Mohamedou dit Samba Mamoudou Selo

Sow Yaya Mamoudou Selo


Mamadou.sow@gmail.com



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