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05-11-2018

16:45

AGOA/Mauritanie/USA : la bourde d’Ould Maham provoque de vives réactions

Taqadoum - Le tweet posté par le ministre de la Culture et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Sidi Mohamed Ould Maham, a provoqué un séisme de réactions fustigeant une réaction que bon nombre de mauritaniens trouvent déplacée.

Certes, le président américain, Donald Trump, a pris une décision grave, sans réelle connaissance de ce qui se passe en Mauritanie, mais s'il faut lui expliquer son tort, c'est par les voies diplomatiques appropriées, ou par la réaction de mauritaniens dont l'avis n'engage pas une autorité sachant user de confidentialité pour résorber les différends.

Cette bévue diplomatique se double d'un possible mécontentement d'un pays frère et ami, l'Arabie saoudite, auquel le tweet de Ould Maham fait allusion, en évoquant "le contrat à coups de milliards de dollars", qui peut être perçu comme une allusion à peine voilée à ce que d'aucuns considèrent comme un "chantage" exercé par Trump sur Riad.

Il s'agit donc bien d'un impair diplomatique provoqué par Ould Maham dans une affaire qui ne nécessite pas tant d'importance.

L'AGOA est une préférence commerciale établie par les USA en 2000 en faveur de l'Afrique mais qui profite très peu à la Mauritanie de par son éloignement du marché américain et la faiblesse de son secteur privé.

Il reste qu'avec les USA, la Mauritanie entretient de bons rapports dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Et c'est justement cet aspect de la coopération avec Washington qui risque de pâtir de la sortie hasardeuse d'Ould Maham.

Mahmoudi Ould Saibout

Président du parti mauritanien pour la justice et la démocratie (PMJD),

Président du Regroupement de la presse mauritanienne

Directeur de publication du site Taqadoum et du journal Houmoum Ennass

Le tweet du ministre Ould Maham

"La décision américaine de priver notre pays des facilités de l’AGOA est incongru et sans importance. Nous sommes le seul pays à avoir combattu l’esclavage avec ses moyens propres et sans aucune aide de l’Amérique. Et puis, depuis quand les USA s’intéressent-ils à la lutte contre l’esclavage, y compris sur leur propre territoire ? Allait-il nous en vouloir s'ils avaient un contrat d'armement avec nous de 110 milliards USD ?"







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