RFI - Le ton monte de plus en plus côté mauritanien contre les Etats-Unis, qui ont décidé d'exclure la Mauritanie des avantages commerciaux de l'Agoa dès le 1er janvier 2019.

Washington justifie cette décision par la persistance de l'esclavage en Mauritanie. Faux, a retoqué le ministre mauritanien de la Culture, porte-parole du gouvernement. Dans une conférence de presse tenue jeudi soir après le conseil des ministres.

Sidi Mohamed Ould Maham, qui a épinglé le gouvernement américain, a nié l'existence de l'esclavage tout en reconnaissant ses séquelles que le gouvernement travaille à éradiquer.

"Les États-Unis sont souverains dans les décisions qu’ils prennent pour accorder des avantages à qui ils veulent. Mais les autorités américaines n’ont pas le droit, comme elles l’ont fait, de ternir l’image de notre pays en nous traitant d’esclavagistes ou racistes.

L’esclavage n’existe pas chez nous. Mais nous l’avions vécu par le passé comme beaucoup de pays y compris les Etats-Unis d’Amerique où les stigmates de l’esclavage sont visibles. Aux USA quand vous vous rendez dans les administrations ou dans les grandes sociétés financières vous verrez très peu de noirs mais aux USA les noirs sont nombreux dans les prisons, dans la criminalité et trafic de drogue. Ils sont marginalisés. Aux USA, les noirs n’ont commencé à voter qu’en 1966. Chez nous, tous les mauritaniens votent depuis 1946. Mais le gouvernement mauritanien n’a jamais traité les américains de racistes ou d’esclavagistes.

En Mauritanie, toutes les lois contre le racisme, l’esclavage ou contre la torture sont constitutionnalisées. C’est l’œuvre du régime actuel ", a réagi Sidi Mohamed Ould Maham, porte-parole du gouvernement mauritanien.