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06-01-2019

06:29

« Echappées belles. Mauritanie : l’appel du désert » : la fascination de l’immensité

Le Monde - Cet épisode du magazine de France 5 nous fait redécouvrir l’un des plus beaux déserts du monde, de nouveau accessible aux touristes.

La piste qui mène vers l’un des plus beaux déserts du monde est enfin rouverte. Après avoir délaissé la Mauritanie à cause des attaques terroristes perpétrées dans le pays il y a une dizaine d’années, les ­touristes européens reviennent aujourd’hui contempler les dunes et les plateaux rocheux de son ­célèbre désert de l’Adrar, cher à ­Antoine de Saint-Exupéry et Théodore Monod.

« La vie va reprendre et les sourires vont revenir », espère un guide chamelier rencontré au début de cet épisode d’« Echappées belles » consacré à la Mauritanie. « Les touristes, c’est comme une pluie, une miséricorde. »

C’est dans la région touristique de l’Adrar que débute ce voyage, dont l’objectif est de mettre en valeur les contrées visitées et les populations qui les habitent. Par la richesse de ses cités caravanières comme Ouadane et Chinguetti, l’accueil de ses habitants et la variété de ses paysages, le potentiel touristique de la Mauritanie, considérée comme le trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique noire, est considérable. Le pays mérite d’être à l’honneur, lui qui a souffert de sa mauvaise réputation.

Conséquences économiques lourdes

L’annulation du rallye Paris-­Dakar en 2008, après l’assassinat de quatre touristes français, a mis la Mauritanie au ban des destinations touristiques. Depuis l’enlèvement, un an plus tard, de deux Italiens et un attentat déjoué contre l’ambassade de France en 2011, il n’y a pas eu d’acte terroriste. Mais le pays est resté classé en « zone formellement déconseillée » par le ministère français des affaires étrangères, malgré les protestations des autorités locales et l’incompréhension de voyagistes.

Sur le plan économique, les ­conséquences ont été lourdes. A la fin des années 2000, l’aéroport d’Atar, capitale régionale de l’Adrar, dont les liaisons aériennes avec Paris ont repris fin 2017, accueillait 17 000 voyageurs par an. En quelques mois, guides, chameliers, restaurateurs et aubergistes ont mis la clef sous la porte.

En passant du rouge à l’orange, selon les classifications sécuri­taires du Quai d’Orsay, l’Adrar revit. Les méharées dans les dunes de Chinguetti, cité fondée au XIIIe siècle et inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, ont notamment repris, même si ce n’est que timidement pour l’instant. La menace terroriste ? « S’il y en avait une, même une petite, je ne t’accueillerais pas ici », assure un guide à Ismaël Khelifa, le présentateur de l’émission.

« Le désert ne ment pas »

« Le désert est beau parce qu’il est propre et ne ment pas », écrivait Théodore Monod. La fascination de l’immensité opérera toujours. « J’aime les grands espaces », s’enthousiasme Annick Jean, une touriste de 79 ans, dans cet épisode d’« Echappées belles », intitulé Mauritanie : l’appel du désert. « C’est pour cela que je suis venue cette année avec toute ma famille. Je suis émue de voir tout ce qu’ils découvrent. »

Les images soignées de l’émission mettent en valeur d’autres régions que l’Adrar, telles que le banc d’Arguin, une réserve naturelle située le long de la façade ­atlantique, ou la vallée du fleuve Sénégal, véritable jardin d’Eden pour un agriculteur mauritanien qui s’est lancé dans le bio.

En 2017, la Mauritanie, dont la partie orientale reste classée en zone rouge par le Quai d’Orsay, n’avait accueilli que 1 500 touristes. La diffusion de ce numéro d’« Echappées belles » devrait agir comme un appel d’air.

Pierre Lepidi



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