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23-01-2019

19:45

Vidéo. "Partez en Mauritanie, c'est magnifique"

Trekmag - Première expérience de Trek en Mauritanie pour Guillaume Labergerie, notre directeur commercial. Parti début janvier, il nous livre un retour d'expérience sur cette destination saharienne mythique, rouverte aux voyageurs depuis l'année dernière.

Le désert saharien était une de mes envies depuis que j’ai commencé à rêver de voyage. J’ai eu la chance de partir faire un circuit de 6 jours dans la région de l’Adrar en Mauritanie. Pays fermé au tourisme pendant plusieurs années, la Mauritanie se ré-ouvre peu à peu aux touristes francophones.

L’année dernière, le pays a fait une demi-saison de janvier à avril et prévoit une saison complète pour 2019. C’est une excellente nouvelle pour ce pays qui a besoin du tourisme (guides, chameliers, cuisiniers, auberges, chauffeurs…)



Parmi les différents circuits proposés, j’ai choisi celui de « Zarga, de Chinguetti la sainte à la palmeraie de Tergit ».
Je suis donc parti le 13 janvier dernier dans le seul avion de la semaine à destination d’Atar. Cinq heures plus tard je posais mon premier pied en Mauritanie. Voici mon retour d’expérience sur ce trek riche en paysage, en émotion mais aussi 6 jours de marche soutenue.

Lundi 7 janvier : à la découverte du désert



© Guillaume Labergerie

Apres une nuit à l’auberge où j’ai fait la connaissance du guide, du cuisinier et de mes compagnons de route, nous nous réveillons de bonne heure pour aller visiter rapidement Chinguetti, surnommée la 7eme ville Islamique, célèbre pour ses bibliothèques très ancienne. Après une rapide présentation de ces livres anciens et une courte balade dans la ville, nous arrivons rapidement au abord de la ville où l’étendu du désert Saharien nous attend !

Notre Trek commence donc maintenant avec au programme 18 kms pour ce premier jour dans ce sable jaune. Après 2 heures de marche, plutôt agréables grâces à un léger vent et à un soleil qui, à mon étonnement, ne tape pas (encore) trop fort, nous arrivons à l’Oasis de Lengueïla. Il y a déjà une certaine émotion à voir une petite forêt de palmier en plein milieu du désert.

Après un déjeuner à l’occidental préparé par notre cuisinier Ahmed, nous entamons notre deuxième partie de la journée avec 2 heures de marche. Cette partie de 8 kms traverse des grandes et hautes dunes de sables. On s’enfonce dans le sable, il fait chaud, c’est dure physiquement mais qu’est-ce que c’est bon. Nous ne savons plus où donner de la tête. A droite ? A gauche ? A chaque fois un paysage somptueux fait de vagues jaunes, de fines herbes vertes et d’un ciel… si bleu.



© Guillaume Labergerie

Après deux heures nous atteignons le « sommet » d’une dune plus haute que toutes les autres. Un point de vue magnifique sur cette mer de sable. Nous apercevons en bas de la dune notre lieu de bivouac. Au niveau de celui-ci, le sable a une curieuse couleur grise. Cela forme un contraste aussi particulier que joli avec le reste du désert Mauritanien. Après avoir posé la question à notre guide Salem, je connais la réponse. Le gris de ce sable réside dans le fait que celui-ci n’a pas cuit au soleil contrairement aux grains jaunes car il y avait un lac à cet endroit il y a très longtemps !

Mardi 8 janvier : aventures culinaires



© Guillaume Labergerie

Deuxième jour de Trek sur cinq et deuxième jour à traverser cette grande mer de sable. Les dunes sont hautes et il n’est pas si facile d’avancer dans le sable. Je suis surpris par la végétation qui nous entoure. Plusieurs plantes et acacias font le bonheur de nos dromadaires. Cette verdure dans le désert s’explique par 2 jours de pluie et 95 mm d’eau tombée en septembre dernier. Cette pluie a fait du bien car la Mauritanie restait sur une période de sècheresse de 5 ans !

Pendant notre journée de marche, nous croisons un troupeau de chèvres avec ses bergers. Notre guide, Salem, nous fait la surprise d’en acheter une. Ce sera notre menu du soir, avec en apéritif, son foie et ses intestins. Après une seconde d’hésitation, je me décide à y gouter et à ma surprise, c’est vraiment bon les intestins. Salem nous prépare aussi comme chaque soir le pain cuit dans le sable que l’on mange au petit déjeuner et il est vraiment bon.

La fatigue des 20 kms du jour se fait ressentir et, après ce bon repas, je me glisse dans mon sac de couchage pour une nuit à la belle étoile.

Mercredi 9 janvier : on a marché sur la dune



© Guillaume Labergerie

Après déjà deux jours à marcher dans les dunes, cette 3ème journée sera la dernière à s’enfoncer dans le sable. Au programme de cette journée, nous avons l’ascension de la montagne de Zarga. Petite montée de 100 mètres en dénivelé positive. La vue de là-haut est vraiment splendide. Le désert s’étend plus loin que l’horizon et sur 360 degrés. On aperçoit d’où l’on vient et où l’on va. La montagne de Zarga est partiellement recouverte de Sable. Nous descendons de l’autre côté par une dune assez raide. On a presque l’impression de skier sur le sable.

Après le passage de cette montagne, il nous reste 1h30 de marche environ. C’est l’hiver en Mauritanie, mais cela n’empêche pas d’avoir des températures à 30 degrés. Comparé aux 5 degrés grenoblois la différence est agréable.



© Guillaume Labergerie

Nous arrivons sur le plateau de Lemmoïzine et installons le bivouac. Nous improvisons une partie de pétanque avec des espèces de fruits que l’on trouve dans le désert dont je ne me souviens plus du nom. Le match opposera la Mauritanie avec Salem et Ahmed contre La France avec Christophe et moi. Un match digne d’être diffusé sur l’équipe 21. La Mauritanie sortira vainqueur avec notamment un sévère 9/0 de Ahmed contre moi-même.

La nuit tombe peu à peu sur le désert et fait apparaître peu à peu les étoiles. Je verrai 4 étoiles filantes ce soir dans un ciel toujours magnifique.

Jeudi 10 janvier : du sable aux paysages lunaires



© Guillaume Labergerie

Grosse journée de marche en prévision aujourd’hui avec 21 kms à parcourir. Nous avons remplacé les dunes par un sol plus rocheux. Nous passons le canyon d’Irat. J’ai dû remplacer mes chaussures par mes sandales à cause de mes ampoules attrapées le 2ème jour. Le style sandale / chaussette n’est peut-être pas très recommandé dans la mode (quoique…) c’est cependant très confortable. Il faut tout de même que je fasse attention là où je mets les pieds car plus nous avançons plus il y a de cailloux et de rochers sur le chemin.

Il serait mal venu d’en shooter un et de se blesser au pied. Le paysage est lunaire, vide de toute vie hormis quelques rares dromadaires. Il fait chaud, mais le vent fait du bien. J’essaye de profiter au mieux de ces instants et de cet endroit même si j’ai les jambes lourdes. Le retour à la réalité est pour dans quelques jours alors autant profiter du moment présent.

Vendredi 11 janvier : oasis en vue



© Guillaume Labergerie

Encore un magnifique levé de soleil ce matin. Nous partons pour 2 heures de marche après avoir avalé notre petit-déjeuner habituel, composé de pain cuit dans le sable la veille et de vache qui rit. Huit kilomètres plus tard, nous découvrons l’oasis de Maheireth. Que d’émotion de voir cette forêt de palmiers après 3 jours dans le désert ! On sent la fraicheur, l’ombre, l’eau. Nous avons un coin qui est réservé pour les touristes avec tout le confort nécessaires et plus qu’il n’en faut. Soda frais, piscine, douche et lavabo avec miroir.

En sortant de ce petit coin de confort et en me baladant dans les allées de l’oasis, j’y croise plusieurs enfants qui me demandent des cadeaux. Notre guide nous a dit de ne pas leur en donner car cela leur apprend la mendicité. Ça fait mal au cœur de leur refuser mais je le fais tout de même.

Après s’être bien reposé, nous préparons nos affaires et partons direction l’oued d’Ichif pour notre dernier bivouac. L’endroit est magnifique. Quelques nuages flottent dans le ciel et à mesure que le soleil descend vers l’horizon, une multitude de couleurs jaune et orangé prennent place. Ce couché de soleil est vraiment l’un des plus beaux que j’ai vu.

Samedi 12 janvier : dernier lever de soleil



© Guillaume Labergerie

À l’instar d’hier soir, le lever de soleil est somptueux lui aussi. Je me suis réveillé avant tout le monde et j’ai grimpé une petite montagne pour avoir un meilleur point de vue. Je n’ai pas été déçu. Quarante-cinq minutes à contempler le ciel devenir bleu, puis jaune puis orange et à faire disparaitre les étoiles une à une.

Six petits kms nous séparent de Tergit, la dernière étape de notre Trek. Je prends mon temps et je marche en retrait du groupe assez lentement afin de profiter au maximum de ces derniers kilomètres à parcourir.

L’arrivée à Tergit me procure encore plus d’émotion qu’à l’oasis de Maheireth. Nous entrons brutalement dans une forêt de palmier et la fraicheur des arbres s’empare de nous. Des petits ruisseaux serpentent entre ces arbres et le contraste est saisissant avec le désert aride que l’on vient de traverser. Je crois que nous sommes bien au paradis des nomades.

Nous quittons ce lieu en milieu d’après-midi et nous rejoignons Atar après 1 heure de minibus. Nous dormons dans une auberge ce soir et prenons l’avion du retour le lendemain à 7h00 pour un brusque retour à la réalité mais avec des souvenirs plein la tête.

Ce trek, a été réalisé avec l'agence Point Voyage, spécialiste des destinations sahariennes.



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