AMI - Les travaux d'un atelier régional sur le lancement effectif des activités de la composante Mauritanienne du projet de renforcement de la restauration, des revenus, du développement et de la promotion des services Eco-systémiques intitulé BRIDGES ont débuté mercredi à Nouakchott.

Cet atelier est organisé par le ministère de l'environnement et du développement durable, en collaboration avec la FAO, et sur financement du gouvernement turc au profit de la Mauritanie, du Soudan et de l’Érythrée, pays membres de l'initiative de l'Agence Africaine de la Grande Muraille Verte en même temps qu'un atelier technique du projet régional intitulé " Action contre la désertification sous le thème de : Évaluation et planification des activités de la restauration: Bilan des défis et succès.

D'une durée de trois ans, le projet BRIDGES qui rassemblent trois pays de la Grande Muraille Verte permettra de restaurer 5000 hectares de terres dégradées dont 1000 hectares en Erythrée, 2000 hectares au Soudan et 2000 hectares en Mauritanie et d'élargir la mise en œuvre de la démarche novatrice de la FAO pour la restauration.

Les activités qui y seront menées sont fondamentalement des activités de restauration dont l'objet est de fournir aux communautés villageoises des zones concernées de la Grande Muraille Verte des terres productives restaurées pour une agriculture résiliente à petite échelle générant des revenus et des services éco-systémiques durable.

Dans un discours prononcé pour la circonstance, le ministre de l'environnement et du développement durable, M. Amedi Camara, a indiqué que l'impact de ce projet contribuera à accroître la productivité des systèmes de production grâce à la restauration à grande échelle des terres dégradées pour les petits exploitants, tout en contribuant à améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et la génération de revenus dans le cadre de l'atteinte des objectifs 1, 3 et 15 du développement durable.

Il a ajouté, qu'en Mauritanie, le tracé de la grande Muraille Verte concerne six wilayas qui sont le Trarza, le Brakna, l'Assaba, le Tagant, le Hodh El Gharbi et le Hodh Echarghi, soulignant que la longueur dudit tracé est d'environ 1100 km linéaire sur une largeur d'environ 20 km linéaires. Il cible, a-t-il précisé une population estimée à environ 490 000 habitants dans les zones concernées.

Le ministre a noté que nouveau projet comprend 4 composantes relatives à:

-la mise en œuvre des activités de restauration destinées à renforcer la résilience des moyens de subsistance et à lutter contre la désertification par et pour les communautés locales pour restaurer 2000 hectares de terres dégradées grâce à des activités de conservation des sols, de récupération des eaux, d'ensemencement, de plantation et de culture à travers la régénération naturelle

- le renforcement des chaînes de valeur des produits forestiers non ligneux

- la mise en place de systèmes complets d'information et de surveillance nationaux de la Grande Muraille Verte au niveau des trois pays concernés

- la gestion et le partage des connaissances ainsi que la sensibilisation sur les innovations et les résultats du projet au niveau des différents acteurs et décideurs aux niveaux national, régional et mondial.

Il a enfin adressé ses remerciements au gouvernement de la République sœur de Turquie pour son appui à la mise en œuvre de l'initiative de la Grande Muraille Verte ainsi qu'à l'ensemble de nos partenaires techniques et notamment la FAO pour son appui constant aux différents projets du département de l'environnement et du développement durable.

Prenant la parole à son tour, la représentante de la FAO en Mauritanie, Madame Irina Kouplevatskaya-Buttoud, a indiqué que ces deux projets régionaux sont mis en œuvre par la FAO et ses partenaires , notamment l'Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte grâce aux financement de l'Union Européenne et de la République de Turquie, soulignant que le projet ACD (Action contre la Désertification) est une initiative du Groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).

Il se propose, a-telle dit, d'accompagner les communautés dans l'identification et le développement d'activités génératrices de revenus, basées sur une utilisation durable des biens forestiers et des services éco systémiques dans le but d'affronter les effets néfastes de la dégradation des milieux et des ressources.

Elle a ajouté que le second projet qui est régional est financé par la République sœur de Turquie et que les pays bénéficiaires sont l'Erythrée, la Mauritanie et le Soudan.

Le budget global du projet est de 3 millions de dollars pour une durée de 3 années (2018 à 2021).

En Mauritanie, a-t-elle dit, le projet vise à restaurer 2000 hectares de terres dégradées et à appuyer la mise en œuvre du plan d'action de l'Agence Nationale de la Grande Muraille Verte dans les deux wilayas du Trarza et du Brakna.

Le projet BRIDGES bénéficiera, a-t-elle dit, des récents succès obtenus par la FAO en matière de restauration à grande échelles des terres dégradées dans le cadre du projet Action contre la Désertification.

Elle a précisé que la Turquie qui fait face à des défis similaires à ceux rencontrés par les pays africains (y compris la désertification, la déforestation et la dégradation des sols) met aussi à la disposition du projet son expertise technique.

Pour sa part, le secrétaire exécutif de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, Pr Abdalla Dia, a loué les efforts de la FAO et de la Turquie dans le financement de ce projet qui répond , a-t-il dit, aux aspirations des populations des pays membres, soulignant que la grande problématique dont souffre cette initiative réside dans la recherche des financements auprès des différents partenaires techniques et financiers pour assurer le financement des programmes et projets locaux.

Il a rappelé dans ce cadre que l’étape actuelle est l’étape de l’exécution et du travail sur le terrain et non l’étape des études et de la conception.

Il a loué le rôle des pays membres qui ont créé, a-t-il noté, des agences nationales de la grande Muraille Verte pour traduire les rêves des populations locales en programmes et projets réalisables.

Pour sa part, l’ambassadeur de la République sœur de Turquie, SEM Mehmet Bilir, a indiqué que la Turquie collabore avec la FAO pour aider la Mauritanie, l’Erythrée et le Soudan à lutter contre la dégradation des sols et la désertification grâce à une gestion durable de leurs ressources naturelles et à la restauration de paysages dégradés, et ce dans le cadre d’un programme de partenariat forestier FAO-Turquie.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, M. Isselmou Ould Sid’El Moctar Ould Lehbib, de cadres du ministère de l’environnement et du développement durable et d’autres personnalités.