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18-04-2019

22:00

Carton plein pour le Festival international du film sur la migration en Mauritanie

UE Mauritanie - Le Bureau de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) en Mauritanie et ses partenaires dont l’Union Européenne qui finance le projet à travers le Fonds Fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, a célébré le 18 décembre 2018 à l’Institut Français de Mauritanie (IFM), le Festival international du film sur la migration.

Devant un public passionné de culture, trois documentaires réalisés par des élèves ont été projetés ainsi que le film fétiche d’Abderrahmane Sissako, «En attendant le bonheur», Prix de la critique internationale au 55ème Festival de Cannes.

Cocktails et amuse-bouche s’enchaînent pendant plus d’une demi-heure, alors que la foule d’invités grossit petit-à-petit sur l’esplanade éclairée de l’IFM de Nouakchott. De petits groupes se forment. La nuit s’assombrit et l’heure d’ouverture de la cinémathèque approche. Mme Laura Lungarotti, Chef de Mission de l’OIM, reçoit les invités tandis que Abderrahmane Sissako, cinéaste et conseiller culturel du Chef de l’Etat mauritanien, devise avec trois expatriés.

L’arrivée du Chef de la Délégation de l’Union Européenne, SEM.Giacomo Durazzo, sonne le moment de se frayer un chemin entre les rangées d’étals et leurs articles artisanaux pour atteindre la vieille salle de cinéma de l’IFM et ses fauteuils rouge-vermeil. Le brouhaha qui s’était élevé, cesse d’un coup, lorsque sous les lumières tamisées, Laura Lungarotti prend la parole, après avoir souhaité la bienvenue au public. A ses côtés, Giacomo Durazzo et Abderrahmane Sissako.

«Le monde compte aujourd’hui 258 millions de migrants, soit une personne sur sept », déclare Mme Laura Lungarotti, avant de rappeler l’un des principes fondamentaux de l’OIM, faire en sorte que «les migrations s'effectuent en bon ordre et dans le respect de la dignité humaine», et de remercier l’Union Européenne pour son soutien, notamment au travers de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, et le travail effectué en Mauritanie, notamment à Nouadhibou, Sélibaby, Bassiknou et Sebkha à Nouakchott.

Ce Festival international du film sur la migration permet, selon elle, d’en donner l’image la plus pertinente, mettant en exergue le statut de la Mauritanie, pays à la fois d’origine et d’accueil de la migration.

Prenant la parole, Abderrahmane Sissako résume le film, « Heremanoko, En attendant le bonheur », tourné à Nouadhibou, « ville de pêcheurs et d’accueil de migrants en partance vers l’Europe ». Migrant lui-même, pour avoir vécu au Mali, avant d’aller en Russie pour des études, puis en France et en Mauritanie, où il réside, Abderrahmane Sissako a produit un film sur la migration qui a remporté le Prix de la critique internationale au 55ème Festival de Cannes en 2002. « Je ressens encore une forte émotion, vingt ans après le tournage du film » avouera-t-il.

A son tour, SEM.Giacomo Durazzo, a rappelé combien il est important de souligner les aspects positifs de la migration, ajoutant qu’il s’agit d’un phénomène historique dont il convient de mettre en exergue les apports à l’humanité. «Cette question concerne tout le monde, pays d’origine, pays de passage et pays de destination» dira-t-il.

Le Chef de la Délégation de l’Union Européenne a rappelé le travail important effectué avec la Mauritanie, pays de départ, d’accueil et de transit des migrants, pour assurer la protection et le respect des droits des migrants, et améliorer les politiques publiques en terme de gestion de la migration, soulignant que 80% du flux migratoire en Afrique est intra-africain et que les Africains qui vont en Europe ne représentent que 20% de ce flux.

Le public a suivi par la suite trois courts-métrages réalisés par les élèves de « Petit Centre », « Bâ Soulé » et « Excellence ». Tous ont relaté des histoires de jeunes migrants et de leur difficile insertion en milieu scolaire. Les rideaux ont par la suite été tirés sur ce Festival international du film sur la migration, après la projection du long-métrage d’Abderrahmane Sissako et la table-ronde qui l’a suivi.

A la sortie de la salle, Mohamed Mahmoud Ould Mohamed, professionnel de la culture, a déclaré que la soirée était merveilleuse, avec un public passionné et un thème d’actualité. « Ce qui m’a le plus frappé dans le film de Sissako, c’est la force de la lumière qui se dégage des séquences et des personnages » a-t-il déclaré, avant de conclure, « je trouve l’association du film à la migration, comme un facteur multiplicateur de la sensibilisation autour du sujet ».



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