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09-09-2019

12:30

Mauritanie : la loyauté de Ould Ghazouani envers Ould Aziz fait polémique

Kassataya - Le limogeage de Ould Ely patron de la SNIM suite à un rapport accablant sur la gestion de Ould Aziz et son remplacement par l’ancien ministre des finances et de l’économie Ould Djay c’est l’arbre qui cache la forêt.

Autant d’indicateurs pour les observateurs qui révèlent la méthode de pillage de l’ancien président sur la vente du fer et la complicité de son ministre de l’économie et des finances.

C’est surtout le laxisme du président mauritanien qui inquiète les observateurs. Cette affaire de limogeage du patron de la plus grande société d’Etat qui intervient dans un contexte où les observateurs et l’opposition mauritanienne ne sont pas dupes des difficultés financières du pays, suscite des interrogations sur la posture du président Ould Ghazouani à peine investi dans sa nouvelle fonction.

En effet Ould Ghazouani a annoncé de bonnes intentions pour sortir le pays de l’impasse économique léguée par son prédécesseur. Et depuis deux semaines la révision de certains accords conclus par Ould Aziz va dans ce sens mais dans une moindre mesure. La raison est simple.

Le cœur du redressement économique réside avant tout dans un audit de toutes les sociétés d’Etat au bord de la faillite dont certaines sont liquidées comme la SONIMEX et l’ENER pour ne citer que celles-ci.

En nommant un ancien ministre de l’économie et des finances nouveau patron de la SNIM, une personnalité décriée par la classe mauritanienne toutes tendances confondues Ould Ghazouani tente de couvrir son frère d’armes et sa méthode de pillage des ressources du fleuron de l’industrie mauritanienne notamment dans la vente du fer de 2011 à 2015.

C’est cette vérité amère qui résulte du rapport de Ould Ely qui est à l’origine de ce nouveau feuilleton. Et c’est Ould Aziz qui serait même à l’origine de cette pression une fois averti de cette révélation.

Et les tapages médiatiques sur la fronde des caciques de l’UPR après la formation du gouvernement de Ould Cheikh Sidya font partie de ce plan machiavélique pour empêcher le nouveau président d’agir.

L’ancien chef d’Etat serait même en possession de toutes les preuves de la casse de dix années au pouvoir. Une difficulté supplémentaire pour Ould Ghazouani et son gouvernement de procéder à des audits réclamés aujourd’hui par l’opposition.

Devant ce casse-tête le président mauritanien a choisi la loyauté chère aux généraux de l’armée en laissant partir son ami avec près de 300 valises et d’autres biens incommensurables dont le fugitif a le secret. Ould Ghazouani a prêté serment.

Ce qui l’oblige à agir sur la base de preuves. Cette difficulté est surmontable. Dans le cas échéant c’est une complicité synonyme de haute trahison condamnable par la justice.

Cherif Kane



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