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17-09-2019

07:54

"La communauté internationale a des devoirs vis-à-vis du Sahel", selon le président du Niger

VOA Afrique - La réunion des chefs d’Etat de la Cédeao et ceux du Tchad et de la Mauritanie s’est tenue samedi à Ouagadougou, la capitale Burkinabè.

Le sommet était axé sur la sécurité qui s’est soldé par un appel à plus de soutien de la communauté internationale et à un engagement de mobilisation d’un milliard de dollars pour lutter contre le terrorisme. A Ouagadougou, les chefs d’Etat de la Cédéao ont condamné les attaques terroristes et les violences intercommunautaires dans la région.

Ils sont tous unanimes, la déstabilisation de la Libye est la cause de ces nombreuses attaques terroristes. Selon eux, la communauté internationale y est pour quelque chose.

"La communauté internationale a des devoirs vis-à-vis du Sahel. La communauté internationale ne doit pas détourner ce regard du Sahel. C’est la communauté internationale qui est à la base de la crise libyenne dont nous nous subissons les conséquences aussi bien au Sahel que dans le bassin du lac Tchad. Quand cette crise libyenne a été déclenchée en 2011 nous on était contre. On ne nous a pas écoutés et on n’a pas pris des mesures nécessaires pour assurer comme on le dit souvent, le service après-vente en Libye", a déclaré Mahamadou Issoufou, président du Niger par ailleurs président en exercice de la Cédeao.

La conférence a décidé d’adopter un plan d’action prioritaire sur la période 2020 – 2024. Les chefs d’Etat décident ainsi de mobiliser 1 milliard de dollars américains pour faire face au terrorisme. Cet argent sera utilisé en fonction des priorités.

"Vous avez des questions de formations, d’équipements, l’organisation en ce qui concerne la mutualisation des renseignements… La collecte va se faire en même temps que sur les différents axes qui ont été dégagés par la Cédeao, il y en a huit et le financement sera adapté en fonction de ces axes", a dit pour sa part le président burkinabè Roch Kaboré, également président en exercice du G5 Sahel.

Pour certains experts, il est important de ne pas limiter le sommet de Ouagadougou aux questions de sécurité dans la région.

"Une chose est d’organiser des sommets mais une autre chose est de mener des actions fortes suite à ces sommets. Il ne faudrait pas qu’à la ressemblance des autres sommets, ces conclusions soient rangées dans les tiroirs. Nous voyons qu’il y a une promesse de levée de fonds de 1 milliard de dollars. Mais ce milliard doit contribuer à lutter contre la pauvreté et non à acheter des armes", a expliqué Laurent Kibora, spécialiste en sécurité et développement.

La mutualisation des efforts, le partage de renseignements, la dotation à la Minusma, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, d’un mandat plus robuste lui permettant de lutter de manière plus efficace contre le terrorisme, l’entrée en guerre de la force en attente de la Cédeao avec au moins 12 000 hommes, ont fait partie des décisions de ce sommet de Ouagadougou.

Lamine Traoré



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